Psychanalye Aujourd'hui

Le blog de Brigitte Dusch psychanalyste historienne

Accompagner le désir d'être Soi
Le sujet humain est singulier, son histoire est unique, l'analyse lui permet de partir à sa rencontre et de tisser les liens, de prendre rendez-vous avec soi.

"J'accepte la grande aventure d'être moi". Simone de Beauvoir

Mon livre : "j'aime ma vie"

samedi 24 août 2019

L'envers du Temps



A eux

C'était il y a si longtemps,
il y a plus de cent ans
Mais pour moi, c'est aujourd'hui
Pour lui, pour elle,  pour nous il n'y a plus de temps.
Il s'est arrêté
Le temps d'un instant
C'est l'envers du Temps
Nous en faisons le nôtre
C'était il y a si longtemps
Mais ce temps est si présent. Le temps n'existe pas. Le temps est celui que l'on se donne, que l'on prend.

C'est un voyage inattendu, inespéré, étrange, mais il faut se laisser porter, s'abandonner à un temps inconnu et imprévu, se laisser aller à vivre à contre courant. A l'envers du temps.


S'inviter à oser ne pas rester au seuil de cette rencontre singulière
Ne pas hésiter à franchir le pas

Et pour une fois, peut-être bien la seule, 
Se faire confiance
Se laisser aller à une confiance qui va de soi.

Aller être ailleurs, s'en retourner avant, avant soi, avant son existence pour comprendre le présent, pour donner un sens à ce qui advient.

C'est l'envers du Temps.
On se retrouve alors au coeur d'une parenthèse, d'une bulle secrète qui n'existe que pour elle, pour lui et pour moi. 
Es-tu là ? Viens, entre n'ai pas peur, c'est moi, c'est lui, et c'est grâce à toi.
Viens, donne moi la main, ne crains rien allons ensemble
Alors on
s'offre un autre temps, pour Elle, pour Lui et pour Moi.

Mais pourquoi ? Mais comment ? Je ne me suis jamais posé de questions, j'ai fait, j'ai cherché, toujours guidée, toujours emmenée là où il fallait, une force invisible auprès de moi, une force sans faille, une certitude, l'infini.


Mais là ? C'est étrange, mais je me laisse guider encore une fois : Il faut m'aider


Il faut qu'ils m'expliquent ce que je dois faire, où je dois aller, car ils n'en n'ont pas eu le temps. C'est seulement, là, à cet instant, dans ce présent, où eux, ne sont plus que je comprends.

Enfin !

 Ils me demandent à moi qui suis là, aujourd'hui de faire ce qui n'a pu être fait alors, de mettre un terme à cette infinie béance, ce vide abyssal, cette faille, qui les sépare…

Ils me demandent de les réunir pour l'éternité. Pour toujours à jamais.

Il m'a fallu du temps, une vie presque pour comprendre et répondre. Je me suis laisser aller à vivre et cheminer, guidée par cette force inouïe, cette chance insolente et incroyable, un hasard prévisible, des signes m'indiquant un à un la route à suivre, le chemin à prendre sans jamais hésiter. Ils étaient là, loin l'un de l'autre et si près de moi. Tous ces petits cailloux ils les ont semés, jusqu'au coup de théâtre !

J'aurai du comprendre à cet instant. J'avais fait un serment. On ne sait pas toujours l'intensité de ce qu'on promet.

Je suis de parole et d'honneur. Il l'était elle aussi. Voilà. Il ne pouvait en être autrement.

C'est une question d'amour et de désir, le leur et le mien, car il faut aimer à la vie mais aussi au delà de la mort pour tenter tout ça.

C'est une histoire étrange et singulière, une aventure dont on ne ressort pas indemne, mais bouleversée et transformée. J'ai côtoyé l'infini, l'éternité, je suis allée dans cet ailleurs. Le temps s'est arrêté, comme le train sur le quai d'une gare. Il m'a suffit d'y aller. Voyageuse sans billet, sans aller et sans retour, car le temps n'a de limites que celles qu'on veut lui imposer.

Une bulle hors temps, une bulle d'amour et de tendresse où des êtres sont réunis au delà de la vie. Je me sens apaisée, libérée. Une sorte de bonheur m'envahit, une impression étrange mais familière.
C'était peut-être le but de ma quête, l'ultime, non, je le sais. Depuis la maison est plus calme, il y a moins de bruit. Je n'ai pas peur des fantômes, je n'ai pas peur des morts, je n'ai pas peur de ce que je connais pas. Je ne fuis pas. Depuis la maison est calme et nous sommes apaisés, je sens cette présence, bienveillante comme elle l'a toujours été, mais elle a un parfum nouveau, un souffle de légèreté. Dans ma tradition,  afin que nul ne meure, on en garde le souvenir, celui ci est gravé au fond de mon cœur, il l'a toujours été. C'est sans doute pour ça….

Et il aura fallu cent ans.


Brigitte Dusch psychanalyste, historienne
crédit photo @brigittedusch
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Ce blog relate des bribes, des vies en respectant l'anonymat, ce l'éthique et la déontologie de ma fonction
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Ainsi toute ressemblance, similitude serait donc purement fortuite.

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