Psychanalye Aujourd'hui

Le blog de Brigitte Dusch psychanalyste historienne

Accompagner le désir d'être Soi
Le sujet humain est singulier, son histoire est unique, l'analyse lui permet de partir à sa rencontre et de tisser les liens, de prendre rendez-vous avec soi.

"J'accepte la grande aventure d'être moi". Simone de Beauvoir

Mon livre : "j'aime ma vie"

lundi 23 février 2009

Le survivant

Le survivant, c'est celui qui reste, qui survit, qui est toujours là. Là !
Et qui ne comprend pas pourquoi
Pourquoi il est là, encore là, toujours là
Alors que les autres, l'autre ne l'est pas....

Le survivant c'est celui qui se demande tout ça
Qui souffre de tout ça
Qui ne comprend pas....

Souffrance, douleur, question, encore et toujours,

Mais culpabilité surtout.

Quand la souffrance est trop forte,
Quand le désir de vivre ne l'est plus
Quand il ne peut plus , quand il n'en peut plus, quand il n'en veut plus
Le survivant parfois ne veut plus survivre, ne veut plus vivre, ne veut plus de la vie.... De cette vie. De cette vie qui fait qu'il est encore là.
C'est difficile d'être là, toujours là, quand l'autre ne l'est pas, on se demande pourquoi lui et pas moi. Pourquoi moi et pas lui. La réponse ne tient qu'à un fil parfois, un fil tenu, qui ne tient qu'à un fil, que par un fil, que par un lien, qui le relie, qui le lie. Un fil qui tient tant bien que mal, le fil des Parques...Qui tient ? Il se répond, mais la réponse ne tient pas. Plus rien ne tient, ne tient plus.
C'est difficile de rester, de continuer.
Survivre,
Coupable de survivre, coupable d'être là, encore et toujours..

Comment faire face à cette douleur, à cette souffrance et surtout à cette culpabilité ?
Faire face, accepter, vivre avec, vivre encore. Comprendre.
Que faire de cette douleur, de cette souffrance, de cette culpabilité ?
Survivre ? Mais à quoi ? A la guerre, aux conflits, à la faim, à la violence, aux blessures, aux bombes, à la maladie........
Survivre toujours après un traumatisme, une rencontre dans le réel avec un événement qui fait violence, qui fait intrusion, qui ne peut être symbolisé, car pas représentable...Justement....
Continuer le chemin sans eux, ceux qui sont restés, qui y sont restés, qu'on n'a pas pu sauver...
Ces pensées là, envahissent peu à peu, l'horizon, l'obscursissent, l'assombrissent.
Pourtant le survivant est là !
Survivre est loin d'être facile. Nous sommes tous les survivants de quelque choses, à quelque chose, nous avons survécu à notre naissance, et ce n'est pas rien....
la vie n'est pas aisée, toujours, nous faisons face sans arrêt, on s'adapte, on vit le quotidien sans trop toujours se demander, on vit en voyant autour de nous les choses, les situations,les personnes changer, venir, partir, disparaitre, pour toujours parfois, mourir...Aussi.
Et nous sommes là, encore là sans eux. Pourtant !
Le survivant ne comprend pas, pourquoi, comme ils disent, il a eu de la chance. Il ne voit pas non plus de quelle chance il s'agit, et ce qu'est la chance dans ce moment là, pourquoi lui ? Les autres pas. Epargné, mis de côté, par la chance, par la mort qui n'a pas voulu de lui, ce jour là...
Chance et hasard.... Ces explications là, ne tiennent pas.
Pas plus que le reste, car plus rien ne tient.
Parfois il y a la notion de combat, ce malade à survécu, il s'est battu contre la mal, pense t-il alors que ceux qui n'ont pas survécu ne se sont pas battus ?
"J'ai eu de la chance, ça été décelé à temps..." disent certains patients
"Ce n'était pas mon heure..."
La chance encore ! Le hasard, le bon moment, ou pas bon moment... Comme s'il y avait un moment pour chacun, comme si le destin était lui aussi singulier, ce qu'il est, mais plus encore, destin, destinée, avec un soupçon de fatalité, de prédestination... C'est écrit !
La fatalité du survivant... ?
A la culpabilité, s'ajoute, se succéde, se supperpose parfois un sentiment de toute puissance. Une sorte de bras de fer avec la mort, où cette fois, le sujet, toujours là, a eu le dessus.
Pas question de chance ici, il a gagné, il a survécu au pire..Vacciné, immunisé, contre le danger, contre la mort même ! Celle là même à laquelle il a échappé !
Invulnérabilité...Qui se manifeste parfois par une prise de risque inconsidérée... Trompe la mort encore et encore ! On recommence le bras de fer, on s'en amuse, on use et abuse, on remet son titre en jeu, on remonte sur un ring inconnu, on amorce un combat qu'on sait truqué, mais en sa faveur cette fois, on a gagné une fois, la fois où on était donné perdant, personne n'aurait parié ce jour là, et puis on a gagné, on est sorti vainqueur....
Une roulette russe, un jeu morbide où on ne peut pas sortir gagnant à tous les coups mais c'est ça qui est finalement devient jouissif, cette sensation douloureuse mais qui fait monter l'adrénaline, une sorte de drogue, qui permet à la vie d'avoir des couleurs, de ne pas être ordinaire.... Une lutte contre la fadeur du quotidien ?

Pourtant....Trahison, un certain goût de trahison..
Toujours une trahison, l'un trahit l'autre. Il y a toujours un survivant. Et un mal aise, un mal être...Qui s'installe, Puis une sensation d'inutilité, de pas fini, d'in fini...
Une sorte de plus aussi, de temps hors du temps, un temps en plus, un trop de temps, un temps sur lequel on ne comptait pas, qui n'était plus conté, mais qu'il va quand même falloir compter, un bonus, ou un malus, ou les deux ?
Et ce qu'on en fait ? Ce qu'on peut en faire ? De cette survivance là, de ce bonus malus, de cet au delà, de ce versus ?
"Je devrai être mort ! Mais je ne le suis pas, en fait si, je suis mort, un peu, un peu mort, car une partie de moi est restée là bas, avec les morts, ceux qui n'ont pas eu ma chance....." racontait les yeux dans le vide le survivant d'un massacre
Et de poursuivre "Je ne sais pas comment je suis là, aujourd'hui à vous parler, je me suis caché sous les morts,ceux qui ne respiraient plus, ou qui agonisaient, pour avoir chaud, pour me cacher, pour vivre, vivre sous les morts...! je sentais la pourriture des corps, j'ai dormi dans la charogne, je les ai entendu mourir, j'ai fais le mort, j'ai senti les baïonnettes le long de mon corps, je faisais le mort.. Pour vivre, être en vie ! Pour quoi faire ? Je vais faire quoi de cette vie là ?"
Discours effrayant d'un homme hagard et effrayé, qui n'avait plus guère de repères, qui me parlait et qui vivait cet enfer à chaque mot...Devant moi, il semblait indifférent. Distanciation du discours, mécanisme de défense du survivant... Survie, pulsion de vie, instinct !Lhomme est ainsi fait.
Il parlait doucement, détaché, les yeux vides, avec une sorte de tranquillité, il parlait de lui comme s'il s'agissait de quelqu'un d'autre, dissocié car il parlait d'un survivant....Un discours sans pleurs, sans larmes, sans sanglots, comme ceux de tous les survivants, des camps, des massacres, des génocides....Une distanciation glaciale et nécessaire
Vivre, pas pour témoigner, il était trop tôt peut-être !
Ni victime de quoi que ce soit, de qui que ce soit, là, simplement là, "Je ne sais pas comment"..
Hasard encore ? Chance ?
"Oui, de la chance, sûrement, -dit-il- j'étais connu, c'est pour ça que j'ai pu franchir les barbelés..."
Certains survivent parce qu'ils sont "connus", plus robustes, plus jeunes, plus ...plus.. C'est ce plus, justement qui fait que.. Un plus encore, un bonus ?
Alors le moins ? Un moins quelque chose, un quelque chose à retrancher, qui se retranche ? Qui les retranche eux des morts, de ceux qui n'ont pas survécu, qui les mets hors de la tranchée, sinistre tranchée que celle là !
Ou quelque chose qui s'ajoute, qui vient se greffer là, à l'instant qui fait que...
Ou que c"est écrit ? Quelque part ? Mais par qui ?
Les Etoiles, le Destin, la Fortune, l'Ange gardien, les Dieux, Dieu ?
Il me plait à croire que seul l'homme peut écrire son destin, le changer, en faire ce qu'il souhaite en faire.
Il me plait à croire que l'homme n'est pas un pantin, une marionnette désarticulée dont une "puissance, une instance supérieure" coupe les fils une fois que le jeu est terminé...
Seulement l'homme n'est pas libre en soi, il se voit imposer des contingences, contre lesquelles il ne peut rien, s'imposent à lui des événements, des situations, des risques, des guerres.... Qu'il doit affronter, qu'il doit vivre, négocier, assimiler, digérer, ou pas...
Puis le nécessaire, qui existe sans cause, ni condition...Il doit y faire face aussi.
Mais peut-il y faire face librement ?
Quel est alors sa marge, son bonus de liberté ?
Y at-il cet espace ? Ce no man land qui changerait tout ? Qui ferait de l'homme l'acteur, le véritable et unique scénariste, acteur, producteur de son destin ?
Le peut-il ?
Le veut-il ?
Comment ? Ou pas ?

dimanche 22 février 2009

Obéir ?

Encore un mot, un verbe qui joue du paradoxe, qui se joue du paradoxe, un de ces mots capables du meilleur mais aussi du pire, surtout du pire !
Obéir, obéissance...
Obéir, respect, loi, droit, morale...
Nécessaire et essentiel à tout fondement social, il renvoie à l'ordre, du moins à une certaine représentation de celui ci. Un ordre social, un devoir social. Le respect de la loi, qui fonde la société, le droit, la loi des hommes fixée par les hommes...
Ordre pour que la horde ne soit plus...
L'ordre pour respecter les interdits fondamentaux, ceux qui font que...L'homme est un homme, un animal social.
Ordre civilisateur ?
Civilisation de l'ordre ? Contingence et nécessité ?
Ordre est un mot du même registre, capable du pire et du meilleur...
Du pire parfois, l'histoire nous l'a tant démontré, à tant de reprises
Ordre et obéir sont du même registre sémantique, analytique, socialogique...Si on veut !

L'obéissance renvoit éthymologiquement à la soumission, c'est nous dit le Robert, se soumettre en se conformant à ce qu'il ordonne...Il ? L'autre, l'Autre ?

L'obéissance revêt des formes différentes alors, elle renvoit à l'enfance, aux parents, aux rapports parents enfants, enfants adultes.... Obéir. L'enfant obéit à ses parents, qui lui même obéit (encore ?) aux siens. Toute une chaine et transmission générationnelle..Qui fait de l'enfant un adulte, du moins qui est sensé faire... Comme si l'adulte était sensé détenir une vérité, celle de l'ordre par exemple, comme si l'adulte était sensé ?

Obéir est un mot qui m'interpelle, justement par ces doubles, voire multiples sens. Car on est bien dans le sens, qui fait sens, qui donne sens
On obéit, cela peut paraitre simple, pour reprendre les termes d'un patient, ancien militaire, vieux soldat : "obéir ! c'est simple, facile, aisé, confortable, c'est pas vous, c'est le gradé qui donne l'ordre, exécution.... Pas de question à se poser, surtout pas, car s'en poser est déjà commencer à désobéir"...
Meutri par ce qu'il avait vécu alors, c'est à cause de cette désobéissance qu'il était amené à consulter
Obéir aveuglement à l'ordre qui vient d'en haut, qui vient lui même de plus haut, du sommet de la pyramide, mais de quelle pyramide parle t-on ?
Obéir à....à une origine qui se perd, à un ordre donné par ? Car on ne sait plus trop au final.
Excécuter les ordres = Obéir.
Exécution. Justement ? De l'ordre ? De soi même ? De l'autre ? Symboliquement ? Mais aussi dans le réel...

Aveuglément, en étant sourd, pas anesthésié, car conscient. conscient des mondes, des valeus, descultures, civilisations, ce que les Grecs Anciens nommaient l'eudaimonia, ce que Socrate décrivait comme une existence consciente, réflechie et intégrée à la Cité...
Obéir donc, mais pas sans se demander si...
Et c'est le si justement qui coince.
Car il faut que ça coince à un moment donné, pour faire sens, pour donner du sens, pour avoir un sens...
Obéir, on peut le conjuguer à tous les modes, à tous les temps, les temps de l'histoire, le constat est blafard.
Que d'obéissance qui ne soit pas regrettable, au nom d'une loi, injuste, scélérate, ignoble....
Au nom d'un ordre, celui de l'Ordre...
Obéir est un devoir, mais désobéir aussi, quand cet ordre est injuste, parait injuste. Est injuste. Beaucoup l'ont fait, et heureusement. L'Hisoire nous en donne, et c'est rassurant, de nombreux exemples. Des hommes et des Femmes se sont levés, ont risqués leur vie pour dénoncer des lois ignobles. Ils ont au nom de leur Morale, de leur Ethique d'êtres humains fait ce que leur conscience leur dictaient...."Je n'ai fait que mon devoir.. Simplement mon devoir, je n'ai pas besoin de médaille pour ça, ni de faire partie d'associations X" me confia un jour un vieux militant communiste, ancien du Rail. Comme tant d'autres Justes, anonymes... Et qui souhaitaient le demeurer, au nom justement de ce non, qu'ils ont su poser et se poser en conscience.

En psychologie sociale, l'obéissance renvoit à un rapport de force, dominé/dominant, un rapport de soumission. Elle a été longuement étudiée. Milgram au début des années 60 a proposé une expérience significative à son sujet (celle de la soumission à l'autorité) donnant des résultats affligeants Stanley Milgran en a été lui même affligé) chez des sujets lambdas n'éprouvant aucune difficultés à administer des chocs d'une violente intensité à d'autres sujets tout aussi lambda, au nom de l'obéissance?... C'est d'ailleurs un des arguments d'Eichman, lors de son procés à Jérusalem "j'ai obéi aux ordres"....
Cette obéissance là est terrifiante !
Dans ces cas là la désobeissance est alors une contingence plus que nécessaire !

A mes grands pères, à mon grand oncle, à ma grand tante, à mon père, à mon oncle....Et à tous les autres.....Anonymes...Qu'ils soient remerciés pour leur désobeissance.
Pour mes enfants.

mardi 17 février 2009

Docteur Jivago

Presque tous nous avons vu le film....Admirable et interminable saga de ce médecin poète pris dans la tourmente d'une Russie moribonde à la recherche d'une identité.
Pour ma part, j'ai vu et revu, de nombreuses fois, et le regarde encore avec autant de plaisir. Il me renvoit invariablement à un moment de ma vie, celui de la jeune ado qui s'est émerveillée, qui a pleuré devant cette histoire d'amour et de guerre terrible. Confronté au monde impitoyable des adultes, à cette fatalité, à ce nécessaire qui montre à quel point le destin humain est fragile, qui exprime toute la difficulté de s'affirmer comme un être singulier. L'histoire de Jivago, me renvoyait sans doute à ce nécessaire et cette détermination sans contingence des adultes qui m'envoya des années plus tard sur le divan !
C'est grâce à la mère d'une amie, que j'ai pu voir ce "film fleuve" au cinéma de cette petite ville de province où j'ai grandi, c'est elle aussi qui m'a fait découvrir "les prodigieuses victoires de la psychologie" livre que j'ai dévoré et qui m'a naturellement menée à Freud. C'est en hommage à Janine (même prénom que ma mère, mais si différente) que j'écris cet article, car elle a été présente souvent sur mon chemin d'enfant, d'adolescente, de jeune adulte, de jeune femme...

Le film fait souvent oublier le roman de Pasternack, le contexte de son écriture, l'histoire de l'histoire en elle même, l'histoire de son succés, et l'histoire de son Nobel.
Personnellement j'ai découvert et lu le livre quelques années plus tard, l'histoire n'est pas la même, le message pas tout à fait non plus. Bien qu'on puisse y voir et lire ce qu'on veut, ce qu'on désire et ce qui nous touche !
Le personnage, le héros, anti héros aussi, car tellement humain, tellement fort, tellement lâche, tellement faible, tellement naïf, tellement tout..... Tellement tant ! Tellement russe !


Jivago, c'est celui qui vit (la racine russe jiv signifiant vie ) mais celui qui refuse...Aussi ! Le paradoxe de l'être, et de l'être russe !
Tel Janus, tourné vers l'avenir mais aussi le passé, Youri ne sait pas vraiment où il se situe, où il peut se situer dans ce monde qui n'est plus tout à fait le sien, qui ne l'a jamais été vraiment, mais qui à présent ne l'est plus du tout.
Il sait que ce monde ancien, ce monde d'hier, doit changer, que la page doit se tourner, être tournée, mais comment ? Et de quelle façon ? Et par qui ? Et pour qui ?
Ce monde futur, soit disant meilleur, comme le discours de Strelnikov lui fait peur, le glace dans cet hiver sibérien et le questionne, remet en cause et conforte à la fois ce qu'il croit certain depuis longtemps.
Où est sa place ?
Dans ce monde qui est en train de se mettre en place, qui remplace un monde moribond, ancien, dépassé...Dans sa vie, qui s'est mis en place et qui se déplace, qu'il déplace ?
Interrogations ? Doutes ? Vie, car il vit, il traverse la Russie comme il traverse la vie, les évenements, au hasard des doutes et des rencontres...
Il subit, passif, acteur et spectateur d'un scénario qui ne lui permet même pas d'être un figurant. Jivago ? Eternelle question de ce médecin poéte qui ne sait ce qu'il veut vraiment, s'il veut vraiment.

Puis l'énigme Pasternack. Puis l'instrumentalisation de ce roman, dont le monde occidental et le Nouveau Monde se sont emparés pour démontrer la fragilité, le non sens d'un Régime condamné par avance, condamné depuis longtemps par avance, un Régime de paradoxe et de non sens, qui cependant se targuait de faire de l'homme un sujet libre !
Jivago, sous les traits de l'inoubliable et magnifique Omar Sharif, cadeau du monde impérialiste à l'Occident dans une atmosphère de Guerre Froide, propagande anti soviétique...
Avenir d'une déssillusion, chronique d'une mort déjà amorcée d'un monde qui se mourrait et qui avait aliéné des milliers d'individus..
Jivago, porte parole d'un auteur, roman autobiographique ? Roman d'une illusion trahie, d'un espoir trompé.
L'auteur sans aucun doute, s'inspire de sa vie et de son amour pour Olga.....Destiné aux Russes, écrit par un russe pour les russes de ce nouveau monde, il faudra pourtant tellement d'années pour que cette lettre soit remise à son public !
Mais Youri savait-il qui il était ?
Petit, déjà il ne comprenait pas le monde qui l'entourait, puis qui se délitait le plongeant de l'opulence dans un monde de pauvreté....Que Pasternak décrivit avec tant de talent.
Roman d'amour et de haine, d'incompréhension, de questions sans réponses, de paradoxe, roman russe, roman de la Russie.
Roman de l'amour passionné et passionnel, déchiré, déchirant, de la haine, du sang, de l'horreur, de la misère, de la destruction, de la barbarie, de la folie des hommes.
Roman de la vie et de la mort.
Pasternack nous entraine dans cette Russie de 1905 à 1930, au travers des famines, des révolutions, des crimes, de la guerre...Comme Youri, comme Lara...
Lara, créature mythique, femme fatale, et fatalité de son destin, la vie, l'amour et l'espoir, comme yuri est la mort, le désespoir et la fatalité... Le mal... La femme !
Le malheur, le malheur de la condition humaine, sa déchéance, l'abandon, le déchirement
Noir, sombre, il est ce roman, mais magnifique justement, trop justement !

Deux hommes à la recherche, à la quête de leur identité, de leur destin, de l'amour, de l'idéal, de leur vie, liés et opposés par une femme, l'amour d'une femme, l'amour de cette femme, une femme qu'ils ne résussiront ni l'un ni l'autre à arracher à son destin !

Comme Youri, comme la Russie ne survivra pas, ni à l'URSS qui se dessine, ni au destin tragique de son peuple, de son idéal...

Magnifique leçon de vie, de celle qui nous prépare à vivre le malheur, l'amour, la haine, la trahison, et nous prépare à la mort.

Pour et à Janine
Pour Sacha

mardi 10 février 2009

Transparence

Tout dire !
La transparence...Ce mot est à la mode ! Pourtant !
Cette question du "tout dire" est souvent récurente, beaucoup de patients, d'analysants se la posent, me la posent..
Faut-il tout dire ? Ne rien cacher ? Ne pas avoir de secret ? Pour l'autre, pour sa famille, pour ses enfants...

Le secret, transgénérationnel ou pas, mais ce qui est tu, ce qui peut faire mal, fantasmer, faire penser, qu'on ne peut ni pourra panser. Alors tout dire ?
Il faut tout expliquer, mettre des mots sur tout, surtout. Trouver les mots pour le dire, sinon gare aux maux...Etre transparents, ne rien garder, partager, dévoiler, tout !
Mais comment ? Quand ? A qui ? Souvent cette question est récurent, comme s'il y avait un instant propice, privilégié pour des confidences, mais pas n'importe lesquelles, puisqu'il s'agit ici du tout.

Tout ? Se pose une fois encore la question de ce tout, de sa signification, du sens qu'on lui donne, de ce qu'il contient, représente, symbolise ?
Tout quoi ? Tout de quoi ? Tout de soi ? Tout de l'autre...Et de quel droit ?
Du droit qu'on se donne ? Qu'on se prend ? Qu'on s'autorise de soi même ?
Etre transparent ? Voir au travers, lire à livre ouvert....Autant d'expression synonymes de tout savoir de l'autre, tout connaitre... ou croire tout savoir de lui.
De donner à tout savoir de soi, à l'autre...Qui n'en n'a peut-être que faire, ou qui n'est pas prêt à recevoir un tel cadeau, empoisonné, un tel héritage, trop lourd.
Un fardeau, un boulet qu'on ne veut plus trainer seul, bagnard de notre existence....?
Alors on met l'autre dans le coup, on le mouille jusqu'au cou...?
On aime aussi tout savoir, cela présente un côté rassurant, sécurisant..
Comme si cela était une qualité, un gage de confiance : "il me dit tout", "il ne sait pas mentir", "il est incapable de me cacher quelque chose.."
Une preuve, qu'on ne fait qu'un, que rien ne peut nous échapper, qu'on ne peut ni nous tromper, ni nous mentir ?
Croyance ? Réassurance ? Toute puissance?
Il faut tout se dire, ce qui ne signifie pas ne pas mentir, le mentir c'est autre chose, c'est un acte posé, un acte qui se dit... Autrement, avec des mots....
Tout se dire, ne pas garder, rien, pas de jardin secret, pas de coins secrets, à soi, de refuge, d'asile mental où l'on se ressource, où l'on se retrouve face à soi même, ou face à rien....Intime intimité, dévoilée....Injonction !
Un gage de sincérité, des comptes bien régles, car tout a été conté, ra contés...Pas de comptes cachés ou secrets Une comptabilité saine, sans trans actions secrétes... puisque trans parentes...

Nous y voila, transparence....Pour ne rien cacher, pour tout montrer.
Il semble dans ce cas impensable de ne pas montrer, de garder, de cacher
Un secret ?
Tout montrer et tout dire, tout entendre et tout voir, sans limites aucunes, voilà bien le problème, cette absence de limite, de cadre. Tout déborde, un tout au détriment de quoi ? au jsute ?
Au détriment de l'intime, de l'intimité, que cette volonté pathologique de transparence oblige à repousser les limites à une extrèmite si extrème qu'elle n'en n'est en plus contenue, qu'elle n'est plus contenue.
Tout ce tout étant donné à voir ! Mais tout doit-il être donné à voir ? et doit-il être vu ?
Un sujet sans limite, un sujet transparent, un sujet donné à voir dans son intime et son intimité, donné à regarder au travers d'un regard qui s'arroge le droit de trans percer.
un va et vient qui dérange sûrement, mais qui prend l'allure d'une injonction, d'un conseil pervers...L'autre. Mais qui est cet autre qui dévoile, qui n'a pas de secret, qui n'existe pas
Car peut-on exister dans cet état de transparence ? Et quelle existence mène t-on ?
Le sujet conserve t-il une part de liberté ? Et la liberté a t-elle à faire dans cet état là ? La liberté est-elle transparente elle aussi, ou bien la transparence est-elle la condition à la liberté ?
Libre de quoi ?
Si injonction il y a, la liberté n'est pas de mise, du moins elle n'a pas de réciprocité, puisqu'elle brime celle de l'autre. La liberté s'imposant à l'Autre, la liberté aliénant l'autre, au nom de l'Autre qui n'est plus qu'une marionnette qu'on agite au nom d'un signifiant vidé de sa substance.
On lève alors le voile, cette sorte de rideau à défaut de volet qu'on tire devant soi, pour garder un peu d'intimité et se préserver... De l'autre, des autres, qui ne sauraient justement tout voir...
Qui n'ont pas à tout voir !
Garder, se garder, préserver, se préserver....

En analyse la règle est de "tout dire" oui mais voilà, tout dire quoi ? Ce qui arrive, advient, tombe là, comme ça, pendant la séance... Dire sans chercher à retenir, garder, avaler, ravaler, la parole qui se lache, qui lache...
L'analyste est sensé tout entendre, tout pouvoir entendre, il est là pour ça, l'analysant le paie pour ça.... Mais entendre quoi ?


Trans parence... Apparence ? Trans mission ? Des mots, du savoir, du supposé savoir, mais de qui ? Et de quel savoir il s'agit ?
Qu'est le tout encore une fois, qu'est ce que ce tout là ?
Le tout qui vient, le tout qui arrive, le tout qui advient...
Nulle quête de vérité, quelle vérité, elle n'existe pas en tant que telle, elle est, elle est subjective.
L'analyse est-elle cette quête, cette traque ?
Ne consiste t-elle pas à une autre forme de quête justement, que les mots mettent en maux qui deviennent des mots, une sorte de boucle, mais qu'il ne faut pas fermer surtout, pas boucler, pas nouer..
Une quête de mots, de mise en mots...Des mots qui dansent dans la tête et sur, autour du divan, devant, derrière, avant et après. L'après des mots de l'analyse...Qui trans paraissent dans la tête, dans le corps...
Qui deviennent transparents. Mais pas dénués de leur substance ! Transparents dans le sens où ils prennent sens et se raccrochent, se lient, sans se nouer, font une sorte de trame, un canevas, un tricotage singulier, où la transparence n'est de mise que pour le sujet, peut-être ?
Une sorte de tran mission, de trans Parents...?

dimanche 8 février 2009

Vulnérabilité

C'est la maladie je crois qui nous confronte à la vulnérabilité, une certaine forme de vulnérabilité, notre vulnérabilité, notre moi vulnérable, du moins c'est une des possibilités.
Elles nous amène à voir notre fragilité, celle de notre condition, celle de l'être humain que nous sommes. Que nous ne sommes !
Humain, justement, car nous ne sommes qu'humain, avec des possibilités, énormes, un potentiel, gigantesque. Certes. Mais humain, avec avec des limites, des impossibilités, énormes elles aussi.
Souvent ces limites nous les repoussons le plus loin possible, nous croyant invincibles, insensibles à la faim, à la soif, à la douleur, à la fatigue...Nous croyant capables de vaincre, d'assumer, de faire face, d'y arriver, encore, encore, encore plus...
Nous repoussons sans cesse nos limites, les dépassant, les surpassants...Au delà, encore...
Nous nous voyons, croyons, invulnérables, et y sommes encouragés, "peut mieux faire !" injonction caractèristique, répondant à "l''encore plus" presque caricatural de notre société ultra libérale.
Qui laisse croire, que tout, même ça, surtout ça est possible "yes I can" !

Mais...
C'est la maladie souvent qui nous met face à face à cette réalité ! Un rendez vous pas pris, un impondérable, une mauvaise rencontre que celle là...souvent brutale est non seulement douloureuse mais intolérable.
Intolérable, et le déni lui même devient insupportable et ne protège plus de rien, pas même de la réalité, surtout pas du réel....Innéficace, inopérant, rien !
la maladie est là, s'infiltre dans cette faille, ce petit vide qui est en nous... Ce moment de vulnérabilté, de fragilité...On cache, on ne veut pas voir, on tire le rideau, on fait comme si... Jusque...
Rien ne peut plus masquer, rien ne peut plus donner l'illusion, permettre de faire semblant. De faire comme si, de faire comme avant.
Car désormais il y a un avant, le temps de notre histoire se clive, l'avant et l'après, en laissant curieusement ce pendant, ce moment présent qui délite et se délite.

Plus rien ne tient vraiment, puis plus rien ne tient du tout, tout s'en va, s'effiloche, se détricote, on ne fait plus face, on ne garde même plus la face, la face de quoi ?
La maladie elle, fait face, regarde dans les yeux, nargue le sujet, s'immisce et s'impose quel que soit le combat, nous le savons il est truqué d'avance.
Est-il question de combat ? De guerre ? D'usure peut-être, car la résitance parfois s'organise, le front recule, gagne du terrain, mais ne fait jamais de quartier, et le combattant de l'ombre, qui n'est parfois plus que l'ombre de lui même s'abat sans avoir eu le temps de se rendre, de déposer les armes, de jeter son glaive aux pieds du vainqueur, Vae victis !

C'est une trahison, la pire de toute, car c'est une trahison intérieure, intime, privée, profonde la trahison de soi. Car, si on ne compte pas forcèment sur l'autre, on compte parfois un peu sur soi même, se sachant fort, solide, se croyant fort, solide.
Prêt à faire face, prêt à se dépasser prêt à attaquer, prêt à se battre, prêt à adopter toutes les positions, les stratégies...
Force ! Fi de la force ! Et de quelle force ?
La force de l'esprit, c'est peut-être celle qui ne nous lache pas, du moins tout de suite
Mais très vite le corps, encore lui, ne suit pas, ne suit plus.

Le corps qui confronte au réel, à la trivialité du réel...
Le corps lache ! le corps trahit ! le corps ne peut pas, le corps ne peut plus ! Le corps n'en peut plus, il ne suit plus, il ne peut plus même faire semblant.
Le corps lachement lache !
Trahison !
Terrible cette trahison là, on ne peut même plus compter sur soi...
Plus question de compter, pourtant le temps semble être compté, se compter, se conter, lentement, même si on ne peut se conter des histoires....C'en est fini, le corps lache, il nous abandonne lâchement. Quelle lacheté !
Sauvagement presque,
Nous laissant là, hébèté, seul, au ban de notre soi, au ban de nous même, dans le dénuement le plus douloureux qu'il soit !
Un face à face sourd et aveugle où l'autre ne manque pas au rendez vous, pire encore ! Il est là, mais quasi inutile, presque encombrant
Nous voilà avec un corps qu'on ne reconnait pas, qu'on ne connait pas, ou plus, qu'on n'imaginait pas, qu'on ne soupçonnait pas,, qu'on ne voulait pas voir, qu'on ne voulait pas montrer à voir, se montrer à voir
Cette représentation là, n'est pas de l'ordre du possible, ni de concevable.
Estompé, vite escamoté, "ça n'arrive qu'aux autres" pas à un moi, immunisé, fort et tout puissant
Le mythe s'effrite, s'effondre, tombre brutalement dans le vide, dans ce puits sans fond, qui n'est pas la mort, mais presque pire....
De tout puissant, le sujet se retrouve à la merci d'un corps qui le trompe, qui n'est plus vraiment lui, qu'il ne comprend pas....
Terrible impression que de regarder, de toucher, de sentir ce corps là, étrange étranger qui est soi, image terrible que le miroir renvoie !
Etrange étrangeté, étranger à soi-même. Etrange corps que celui là..
Que l'autre voit.
Que l'autre regarde, et renvoit !
Regard sans pitié, sans tendresse, sans compassion ou pire...Peut-être ? Car que peut-il y avoir de pire que de lire la pitié dans le regard de l'autre, que d'y lire son angoisse et sa peur ?
De lire le regard de sa propre déchéance ? Qui annonce peut-être la sienne, éventuelle ?
Terrible cette déchéance là, rapide, inéluctable, le corps trahit, le corps se dérobe, mais non content de n'être plus au rendez vous, il devient source de maux,
Il se dévoile au plus fort de ce qu'il est, ou de ce qu'il n'est plus. La chair...Triviale et immonde...
Le corps devient mou, flasque, laid, affaissé.
Le corps se vide, se vide de ses substances, qu'il ne peut tenir, retenir, qui partent à la dérive, le laissant là, encore une fois, seul....
Le corps vidé, vide, un trou béant, inanimé, vidé de sa vie, privé, vide et avide à la fois...Quid alors de ce corps sublimé qui n'est plus, qui ne devient plus rien ? Quid ?
Corps désiré, désirant....Corps montré, corps exposé.... Corps donné à voir, donné à aimer, abandonné aux caresses, à l'amour, à la tendresse....
Corps aimé, aimant
Corps grimé, maquillé, maqué, caché, enveloppé, couvert....tenu à l'abri des regards !

Vulnérable à lui même, à la merci de son ennemi, son pire ennemi, qui n'est nul autre que lui-même. Son propre destructeur, l'instrument de son ustensilisation ultime !

La maladie, la veilliesse, il n'y a rien à faire, rien à faire qu' attendre
Rien d'autre à faire que d'attendre....Une interminable attente parfois, pour mettre un terme à cette souffrance, ultime délivrance !

jeudi 5 février 2009

Monde ?

Si le monde signifie quelque chose, c'est qu'il ne signifie rien, sauf qu'il est





Shakespeare, Barthes

mardi 3 février 2009

Femmes

Titre éponyme d'un nouvel espace :
Nouvel espace consacré aux femmes, celles d'hier, celles d'aujourd'hui, connues, inconnues,


Femmes...les femmes...

Femmes célèbres, que l'Histoire a gardé en mémoire et nous a transmis l'histoire au cours des siècles. Pour que les générations futures ne les oublient pas. Transmission, héritage !

Objet de livres, d'articles, de films. Le présent garde quelque chose de ce passé là pour le futur, portraits, sculptures, letres, mémoires, un lieu de mémoire... Souvenirs parfois tenaces. Emblèmes d'un combat, d'un symbole ...Elles deviennent parfois sous la plume de leur biographe des mythes fort éloignés de la réalité. Plus pragmatique !
Il ne restent alors que des images, représentation factice, fantôme sans vie, spectres sans âme !


Les femmes moins célèbres, celles que l'histoire ne connait pas, ne se soucie pas, mais qui oeuvraient et oeuvrent à leur manière au quotidien. Celle dont on ne retient rien ou si peu...Laborieuses, insignifiantes, combattantes, soumises, aimantes, aimées, sorcières, magiciennes,folles, pauvresses, prostituées, esclaves, mères.....
Les anonymes, sans nom, sans visage, sans histoire ou si peu, dont ils ne substistent guère de traces...Mais qui malgré tout ont marqué l'Histoire par l'empreinte de leur passage.
Ces femmes d'hier qui sont nos mères, nos grand-mères, leurs mères...qui ont donné la vie, qui ont enseignées, transmis, qui ont fait de nous les femmes que nous sommes aujourd'hui.

Femmes d'aujourd'hui ! Peut-être justement pour ne pas leur ressembler, tout à faits, être différentes, pas comme elles, ne pas vouloir tout entier de cet héritage si lourd, trop lourd à porter !
Mais elles nous ont tant donné, apporté, appris, donné, transmis.
Cette force notamment de changer, notre vie, notre destin.

Comme je l'ai déjà souligné, je ne suis pas féministe, ce mot me semble dénué de sens. Rien n'oppose le masculin du féminin, si ce n'est une vue de l'esprit. Des esprits.
Si ce n'est le poids de l'ignorance, des dogmes aveugles et servils, d'une société archaïque, mais aussi des femmes elles mêmes.
Féminin et masculin ne sont et ne seront jamais semblables, encore moins égaux, le croire et vouloir le faire croire est un mensonge... Complémentaires peut-être ?
C'est un vaste sujet de réflexion, social, philosophique, analytique...Et de nombreuses femmes, célèbres et moins célèbres s'y sont penchées et continuent de le faire.


Parler des femmes, ici, sur un site de psychanalyse est aussi une manière de poser un acte intellectuel particulier. C'est aussi une façon de faire partager une passion, celles de mes rencontres, avec les femmes.
Celles découvertes au cours de mes recherches, à la Nationale, à la Mazarine, ou dans les bibliothèques et archives moins prestigieuses...Ces "Dames de la Cour" qu'un professeur d'Université (que je ne remercierai jamais assez, même si des divergences nous ont parfois éloignées) m'a fait rencontrer au hasard (?) d'un sujet de maitrise d'histoire
"Je m'interresse aux femmes, à la féminité, à leur condition...."et le solliciter de bien vouloir encadrer mes recherches.
Je les découvris avec curiosité et pudeur, en lisant leur correspondance, frèles petits billets griffonnés dans tous les sens, elles y faisaient part de leur inquiétude, bonheur, amour, souffrance à la perte d'un enfant, d'une mère, d'un amant. Une intimité enfouie dans des liasses, des cartons, dévoilée des siècles plus tard. Des confindences à l'inconnue que j'étais, qui se demandait si elle pouvait ? Des liens étranges se tissent entre l'historien et ces (ses) personnages du passé, curieux transfert que celui là, mais de si belles rencontres !

Et puis il ya toutes celles qui s'adressent à moi, qui font de moi leur thérapeute, leur analyste, qui disent, mettent des mots, sur leur souffrance, douleur, désirs, plaisir, bonheur, peines
Celles que j'accompagne et qui m'enseignent... Tant et tant chaque jour
Celles que je rencontre, amies, relations, voisines, collègues..
Celles qui m'ont appris, qui ont fait de moi la femme que je suis, l'analyste que je suis...Une longue liste de femmes, ma grand mère, ma mère, partie trop vite et trop tôt, c'est toujours trop tôt, la mort d'une mère ! Cruelle absence que celle là !
Et puis les autres, écrivains, philosophes, peintres, artistes, anonymes. Mon univers de femmes !
Une sorte d'hommage, en quelque sorte
Une histoire d'histoires, un histoire de rencontres riches toujours... Une histoire d'amour !

Parler des femmes, c'est aussi poser la question de la féminité, de leur place, de leur rôle. La femme mère, fille, enfant, femme, épouse, maitresse... De toutes ces posititons qu'elle occupe simultanèment, épisodiquement, succèssivement. Ces postions que la société lui donne, que les autres femmes et hommes lui donnent. Que l'Autre lui donne

Parler des femmes c'est aussi et surtout partir à la découverte de ce "continent noir", territoire obscur, tant de fois exploré mais jamais totalement décrypté !
Les femmes se dévoilent, mais jamais tout à fait, il reste toujours une part d'ombre, de mystère, de secret, d'incompréhension, d'étrange... Qui fait peur, car on craint ce qu'on ne connait pas, ce qui échappe, ce qui est étranger.
Etranger à soi même, étranger à l'autre...
C'est partir sur ce chemin, vers cette quête sans avoir la prétention de vouloir tout comprendre, car le tout, n'existe pas, il subsiste le manque, le vide, la petite faille qui fait que quelque chose puisse se loger.
C'est à travers les théories et les apports de la psychanalyse que j'ai envie de parler d'elles, grille de lecture novatrice, pour tenter de donner du sens à une histoire de vie, à des histoires de vie.
Une autre lecture...En hommage aux femmes !

A Juliette, qu'elle soit remerciée, elle a su me donner l'envie de mettre ce désir en mots, ou de mettre des mots sur ce désir... Encore une rencontre de Femmes. Merci.
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Nota bene

Ce blog relate des bribes, des vies en respectant l'anonymat, ce l'éthique et la déontologie de ma fonction
Les événements, initiales, lieux, histoires... sont modifiés.

Il s'agit d'illustrer des situations, un concept, une problématique, un questionnement donnant lieu à une réflexion.
Ainsi toute ressemblance, similitude serait donc purement fortuite.

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