Psychanalye Aujourd'hui

Le blog de Brigitte Dusch psychanalyste historienne

Accompagner le désir d'être Soi
Le sujet humain est singulier, son histoire est unique, l'analyse lui permet de partir à sa rencontre et de tisser les liens, de prendre rendez-vous avec soi.

"J'accepte la grande aventure d'être moi". Simone de Beauvoir

Mon livre : "j'aime ma vie"

vendredi 2 juin 2017

La langue de la mère morte


La langue
ll y a la langue, la langue de la mère morte, celle de sa mère avant elle, et de la mère avant elle : la mère morte.
ll y a cette langue dont les bribes me parviennent et murmurent à mes oreilles, cette langue que je n'ai jamais apprise, puisqu'elle est là.  La langue de la mère morte n'est pas morte, n'est jamais morte. Ne sera jamais morte car elle ne peut pas mourir.
Nous portons en nous la trace de la langue avec le souven
ir de la mère morte et sommes garants de leur immortalité.
Passer et transmettre, la langue et le reste.

Nous portons la trace, immense cicatrice en creux de la vague de la mémoire. Cousue au fil du temps elle traverse les champs du souvenir et se grave au fond de notre âme.
Elle adv
ient au monde en même temps que nous et revit avec notre premier cri, la langue de la mère morte.
Elle peut être enfou
ie au fond d'un inconscient qui nous joue des tours au détour de la langue de tous les jours. Alors elle revient par bribes, notes et sons, nous ne savons pas vraiment de que c'est, mais c'est, c'est là, profond et on baigne dedans, ça s'accroche, ça colle, et nous n'y pouvons rien.
Nous pouvons tenter de lutter, de comprendre, de ra
isonner, mais elle résonne tant et si bien qu'elle s'impose. Elle est là, et tout, ou presque tout revient


ll faut bien en faire quelque chose de la langue qu'on croyait morte comme la mère !  un fantôme ? non .Ombre qui plane, qui nous entoure et nous protège peut-être pour nous rappeler d'où on vient : de la mère morte et de sa mère morte et de toutes les mères mortes que portaient la langue et qui les portait.
Et nous sommes là, abandonnés sur la plage de ces mères mortes, nous sommes là avec cette pet
ite voix qui à tous prix veut se faire entendre.

Même en fa
isant la sourde oreille, nous ne pouvons la faire taire, c'est le bruissement d'un ruisseau qui coule dans nos veines et nous nourrit avant que nous ne devenons la mère morte qui transmettra la langue
.............................................................

Eternelle

Br
igitte Dusch, historienne, psychanalyste.


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Nota bene

Ce blog relate des bribes, des vies en respectant l'anonymat, ce l'éthique et la déontologie de ma fonction
Les événements, initiales, lieux, histoires... sont modifiés.

Il s'agit d'illustrer des situations, un concept, une problématique, un questionnement donnant lieu à une réflexion.
Ainsi toute ressemblance, similitude serait donc purement fortuite.

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