Psychanalye Aujourd'hui

Le blog de Brigitte Dusch psychanalyste historienne

Accompagner le désir d'être Soi
Le sujet humain est singulier, son histoire est unique, l'analyse lui permet de partir à sa rencontre et de tisser les liens, de prendre rendez-vous avec soi.

"J'accepte la grande aventure d'être moi". Simone de Beauvoir

Mon livre : "j'aime ma vie"

mercredi 20 avril 2022

"J'ai peur d'avoir peur"



J'ai peur ! J'ai peur d'avoir peur, j'ai peur de tout, peur de tout ce qui pourrait arriver, qui pourrait m'arriver et qui n'arrivent pas mais qui pourrait peut-être arriver demain, tout à l'heure, bientôt, un jour. 

Et je suis fatigué d'avoir peur. 

Mon cerveau toute ma tête est envahie, mangée, rongée par la peur, une peur que je ne peux pas vraiment définir. 

Mais quand je n'ai plus peur d'une chose j'ai peur d'une autre, ça ne s'arrête jamais. Je ne sais pas pourquoi. 

Avant ce n'était pas comme ça, j'étais plutôt insouciant, mais maintenant la moindre petite contrariété, le moindre petit imprévu dans ma vie me met mal à l'aise. J'ai peur de ne pas y arriver, de ne pas savoir, de ne pas être à la hauteur. Et c'est vrai, je ne le suis pas, j'ai tellement peur que je perds tous mes moyens, déjà que j'en ai peu.  

Stress, anxiété, angoisse, peur, souffrance, douleur, fatigue, mal, céphalées, migraines, courbatures, insomnie, confusion, perte de mémoire, d'appétit, d'envie, de tout.
C'est un tout, et surtout un trop plein de mal être et de mal aise. 
La vie au quotidien devient parfois un enfer et les nuits donnent lieu à des réveils et des cauchemars. C'est un cercle vicieux qui s'installe, l'anxiété et la peur qui alimente l'insomnie et le manque de sommeil qui ne permet pas de voir clair. De voir vraiment ce qui se passe, comment est l'événement, la situation. La réalité.

Cette réalité que le sujet fait sienne, qu'il déforme sans le vouloir et s'en rendre compte car tout est vu, perçu, entendu au prisme déformant de la peur et s'enchaînent alors les scénarii douloureux, des histoires qui ne vont pas bien qui se distordent où rien de bon ne peut arriver
Parfois se mêle la fatalité, le manque de chance "il n'y a qu'à moi que ça arrive'
Pourtant.

Il faut alors du temps pour comprendre que le hasard n'y est pour rien et que l'anxiété que le sujet génère est à l'origine de tous ce qui fait symptôme. Une visite médicale et des examens complémentaires qu'il convient néanmoins de pratiquer révèlent la plupart du temps que "tout va bien". Donc si ce n'est pas le corps, c'est dans la tête.
Ce constat inquiète souvent le sujet anxieux qui se dit qu'il n'y a pas de remède, qu'il ne veut pas d'anxiolitiques de toutes ces drogues qui lui feront perdre repères et capacités, qu'il ne veut pas être un zombie.
Pourtant.

Si la thérapie est nécessaire, si mettre des mots sur "tout ça" et tenter de trouver du sens, parler des soi, de son enfance, de ses parents, de sa vie. Raconter les situation ou "tout ça" surgit et fait mal, l'envahit et lui fait perdre tous ces moyens, un traitement s'avère parfois utile et lève l'angoisse. "Grâce à ça je ne ressens plus ces sensations de tensions, de douleurs " disent parfois les patients. 
Nous pouvons alors mettre en place les "outils" pour apaiser, calmer, et changer la manière d'appréhender la situation. Il n'y a pas une seule réponse, il peut y en avoir d'autres, et c'est le travail qui se met en place lors de l'alliance thérapeutique qui se noue entre le sujet et son thérapeute. L'un se connait, sait ce qui lui arrive, ce qui lui fait mal, l'autre l'entend et lui propose des solutions qui peuvent l'apaiser.

Avoir peur d'avoir peur n'est pas une fatalité, encore moins une malediction. Cette souffrance peut ne pas devenir douleur et empoisonner le quotidien. On peut en venir à bout et retrouver une vie plus apaisée et sereine. Etre acteur de sa vie, ne pas se laisser entrainer et mener par le cours du fleuve jusqu'à s'y noyer.

Brigitte Dusch, psychanalyste, historienne
Crédit photo : @brigittedusch



dimanche 10 avril 2022

Il y a... Les insomnies




Sommeil cassé, brisé, en morceaux, nuit blanche, grise, nuit sans repos.


Il y a des nuits qui ressemblent à des jours, à des jours gris, des jours mornes, des jours d'ennuis
Il y a des nuits où le sommeil n'est pas au rendez-vous, des nuits où on ne dort pas, ou peu, ou pas beaucoup, des nuits où on a beau faire, le sommeil ne vient pas, ne viendra pas. Le sommeil a foutu le camp.


On reste là, au fond du lit, dans l'attente. Longtemps ! On se dit que ça va venir, enfin, qu'il suffit d'être patient, on se tourne, se retourne, on se lève, on boit une gorgée d'eau, on se recouche, on s'allonge, on fond du lit, on se dit que ça va venir, on baille, on se dit que ça vient, c'est bon, pour bientôt, on se tourne, on ferme les yeux, on attend ! Et ça ne vient toujours pas.

Il y a des nuits qui ressemblent à l'Enfer, une répétition permanente, un scénario connu, qui revient sans cesse malgré soi. Rien/

Pourtant on a tout essayé, la méditation, le yoga, la respiration, prier et compter des moutons, mais on en devient fou.
On a essayé, les plantes, l'homéo, les huiles essentielles, et tout ce qui vous promet un sommeil de bébé.
Il reste les somnifères, peu importe, ils vont nous plonger dans une sorte de torpeur, un coma artificiel mais au moins on dormira
Ces nuits sans sommeil, ces nuits où l'on dort en plusieurs fois, ces nuits qui ne nous réparent pas, ces nuits qui nous font peur.
Tellement peur que la nuit est redoutée, épuisé de fatigue, on recule l'heure du coucher, l'heure de la torture, la première d'une longue suite jusqu'au lendemain matin
Insomnie quand tu nous tiens tu ne nous lâches pas. 

Rien pourtant ne s'oppose au sommeil, pas plus de tracas que d'ordinaire, pas de soucis particulier, si on ne peut pas dire que tout va bien, on peut affirmer que rien ne va vraiment mal. Donc pourquoi ? On a réduit sa consommation de café, de thé, pas fait de sport au moins trois heures avant l'heure fatidique, pourtant ce sacré sommeil, s'est encore fait la malle.

Sommeil cassé, journée saccagée, humeur instable, colère, fatigue, envie d'envoyer tout balader, on ne se reconnait pas. On tient sur les nerfs, on se demande bien comment on arrive au bout, et on espère… Dormir enfin ! Et ça recommence. On se demande comment demain sera si on ne parvient pas enfin à fermer l'œil, on sait qu'il ne faut pas mais c'est plus fort que soi… 


L'insomnie ou plutôt les insomnies sont un fléau, qui, s'il, n'est pas nouveau devient quand même une plainte de plus en plus récurrente. Car il y a la pression, celle qu'on se met à dormir et à se réveiller
Pendant la journée prépare ta nuit ! prépare ta journée pendant la nuit
Refrain cynique qui tourne en boucle à en devenir fou. Dormir est une attente, un espoir, un désir, une supplique, un désespoir.

Brigitte Dusch, psychanalyste, historienne
Crédit photo, @brigittedusch
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