Psychanalye Aujourd'hui

Le blog de Brigitte Dusch psychanalyste historienne

Accompagner le désir d'être Soi
Le sujet humain est singulier, son histoire est unique, l'analyse lui permet de partir à sa rencontre et de tisser les liens, de prendre rendez-vous avec soi.

"J'accepte la grande aventure d'être moi". Simone de Beauvoir

Mon livre : "j'aime ma vie"

dimanche 11 février 2024

Sujet ?



Qu'est ce qu'un sujet ? Qu'est ce que la singularité ?

La singularité est peut-être la dernière liberté qui nous reste, qui reste au sujet.

Si on considère que la liberté est subjective, et si on la place dans un contexte de singularité.
Nous nous heurtons à l'éternel problème de la liberté, de sa définition, de son acception et de sa représentation...
Tout comme l'a admirablement fait Hannah Arendt nous pouvons nous demander

s'il faut au nom des libertés accepter une société égalitaire ? Et par là se poser la question de ce que signifie liberté dans une société libérale, libérale à outrance ?


Se demander aussi si la racine étymologique est la même ? S'il existe un point commun entre liberté et libéral ?
Mais ce serait s'écarter, s'éloigner de la question de la liberté du sujet, principalement de la place du sujet et de la place de la liberté dans la vie du sujet. Cette place est-elle possible ? Le sujet peut-il être libre ? Et libre de quoi ?
La liberté serait elle une sorte de vue de l'esprit, d'hypothèse posée qui ne peut cependant pas se vérifier. Elle se définit selon un cadre et une norme, d'où le paradoxe !
D'où le clivage ? D'où la folie...?
Nulle liberté, mais des libertés ?

Parler du sujet c'est déjà affirmer et poser une acception de cette terminologie. Le différencier du groupe, du collectif, de la masse ou de la foule, qui pourrait se présenter comme la somme de sujets, bien que ce ne soit pas aussi simple que ça.
Une somme n'est pas le résultat d'une opération, pas seulement ça. 1+1 n'égalent pas deux, nous le savons, il y a cette faille entre les deux, qui fait que c'est plus complexe. Qu'il y a entre le 1 et le second 1 une sorte de vide, où vient se loger quelque chose, ce quelque chose qui fait que ça ne colle pas tant bien que ça. Qui produit de l'interrogation, qui appelle du sens.

Un sujet et un autre sujet ne feront jamais une somme, plusieurs sujets non plus.
La somme n'est pas ça, la somme constitue une masse ?
Faut-il composer avec l'idéologie sartrienne de "l'universel singulier",

entrer ainsi de plain pied dans la psychanalyse existentielle ?
Un homme ne serait ainsi jamais un individu, mais un "universel singulier totalisé

et même universalisé par son époque"*

Mais si l'on considère justement cette faille où se loge la singularité. Justement ! La singularité de chacun, son unicité. Affirmer cette singularité est sûrement le seul acte de liberté individuelle que nous pouvons encore poser, ou se risquer à poser. Etre sujet, c'est être libre quelque part, c'est prendre une certaine responsabilité et assumer ses choix, du moins celui d'être un sujet.
C'est prendre un risque, oser prendre ce risque en s'affirmant sujet. Etre acteur.

Mais là où le questionnement nous ramène au réel, et ce retour là n'est pas sans nous interpeller, c'est peut-être et surtout la définition du sujet... Cette définition grammaticale, étymologique, sociologique, sociale, économique, historique.

Le sujet est toujours relié, au verbe, aux compléments, au suzerain, au roi.
A l'autre, à l'Autre.

Le sujet ne peut donc pas être seul, vivre seul évoluer seul ?
il a besoin de l'autre. Il ne serait rien sans lui. Il n'aurait pas de sens et pas seulement sur le plan de la syntaxe.
Sujet subordonné, sujet assujetti ? A l'ordre social, au désir de l'autre, à l'autre
Sujet de sa majesté, sujet d'un pays, sujet du verbe
Le Verbe !
Liberté ? Quelle liberté au sein d'un assujétissement aussi prégnant ?
Comment se battre, se débattre dans ce contexte ?
L'homme est un animal social qui a besoin de l'autre, pour vivre, penser, se reproduire, pour être
Pour être un sujet.
Le sujet est toujours le sujet d'un autre sujet, l'autre d'un autre, nous sommes toujours l'autre de quelqu'un.
Lien social ?
Quelles libertés alors ?

*Sartre, Flaubert, Préface p.7 Brigitte Dusch, historienne, psychanalyste, exploratrice urbaine Crédit photo @brigittedusch

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