Psychanalye Aujourd'hui

Le blog de Brigitte Dusch psychanalyste historienne

Accompagner le désir d'être Soi
Le sujet humain est singulier, son histoire est unique, l'analyse lui permet de partir à sa rencontre et de tisser les liens, de prendre rendez-vous avec soi.

"J'accepte la grande aventure d'être moi". Simone de Beauvoir

Mon livre : "j'aime ma vie"

mardi 20 septembre 2011

Interminable deuil

"Le deuil, ça prend du temps... (...) Si longtemps que ça ?"

Interminable, terminable, tout à une fin, la fin du deuil, la fin....

Y aurait-il un temps dévolu, comme dans ce temps pas si lointain que ça où les convenances exigeaient de ceux qui restent une attitude de circonstance.
Des artifices montrés à voir à ceux qui sont encore, que la peine est là, qu'elle doit s'afficher et que le mort doit être respecté !
Pendant un certain temps, un temps imparti... Un temps de deuil, où certaines choses ne se font pas, ne se font plus
Attendre la fin du deuil pour reprendre le cours de la vie
Comme avant, comme si rien n'avait changé...
Malgré la perte, l'absence....

Disparition..
Montrer à voir à l'autre...Pendant un peu de temps, de ce temps là, pour le mort, du temps que lui donne encore les vivants.

Mais ?
Au fond du coeur, le deuil parfois n'est plus à faire, car fait depuis longtemps du temps du vivant, ou au contraire ne peut se faire...
Ne peut se faire !
L'impossible deuil au moins pour l'instant, même après toute ces années, comme si vivre sans l'autre, sans lui, sans elle, n'avait pas de sens. Comme si la vie avait perdu tout son sens
Vivre à présent pour qui ? Pour quoi ?
l'impossible oubli qu'il ne faut cependant plus montrer à voir...
Car le temps est dépassé, maintenant et qu'il n'est plus supportable pour l'autre de voir cette dame en noir !

Le deuil indécent car il est temps maintenant de tourner la page ! Le regard douloureux, rempli de compassion de celui qui ne comprend pas pourquoi depuis tout ce temps, l'esprit du mort rode encore dans la tête des vivants
Pourquoi ce fantôme ? Pourquoi s'acharner à ne pas le  laisser partir, enfin, pour qu'il trouve la paix...
Eternelle
Et le vivant d'être coupable de ne pas oublier, de ne pas laisser soit disant l'âme s'en aller..
Et le vivant de souffrir !
Pourtant !
Il ne retient rien, le vivant, il n'empêche rien, il ne peut tout simplement pas vivre sans....
Il garde sa peine bien vivante à fleur de peau, il ne peut faire taire sa douleur, retenir ses larmes...
L'absence est venue,, mais la présence hante les murs, l'écho de la voix du disparu souffle encore quelques mots à l'oreille du vivant, hagard, perdu, lui aussi et qui ne sait plus vraiment ce qu'il en est !
Il reste comme figé dans un passé présent et sans avenir.
Il ne peut tout simplement plus aller de l'avant.
Mélancolie du deuil.. qui devient pathologique

Il faut soigner ce deuil intolérable pour les vivants..
Il faut retrouver le goût de la vie et aller de l'avant....
Ne pas se tourner vers l'arrière... Avancer...Seul, sur un chemin pavé de solitude et de douleur
Il faut, cela semble simple, il suffit de vouloir !!!!!

L'impossible absence de la terrible perte.... Tous jours..

"Cela fait si longtemps, que j'en oublie les contours du visage, le son de la voix... "
Souffrance que cet oubli là, où on  se demande à quoi ressemblait alors cet autre, cet autre chéri, aimé.
Malgré les photos, on n'y arrive pas, comme si la présence devenait impalpable, presque irréelle, im matérielle....
Comme si l'autre, fantôme disparaissait dans la brume de l'oubli, les ténèbres de la mélancolie
Et cette voix, qu'on entend pourtant à l'intérieur....Ne résonne plus du même timbre...
S'éloigne, s'efface !
Passager du navire qui regarde le quai, qui le voit de plus en plus petit, de plus en plus flou, puis que ne voit plus rien..

Terrible deuil que celui là !
Cette présence qu'on cherche à retenir, puis ce semblant de présence, ce souvenir de présence, ce parfum, ce son, cette pause, ce sourire, cette manière de relever ses cheveux, de tenir un livre, de nouer sa cravate...

Cette présence qui colle et qui tient chaud, car elle seule permet de vivre et de tenir, à présent tout doucement s'enfuit, se dissipe
La peur du plus rien, la peur de l'oubli qui jusqu'ici impossible vient alors avec arrogance se substituer à....
Comment faire ? Comment ne pas oublier de ne pas oublier ?
Comme si cette esquisse qui s'évanouit dans le brouillard marquait la fin...La fin de quoi ? La fin de qui  ?
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Nota bene

Ce blog relate des bribes, des vies en respectant l'anonymat, ce l'éthique et la déontologie de ma fonction
Les événements, initiales, lieux, histoires... sont modifiés.

Il s'agit d'illustrer des situations, un concept, une problématique, un questionnement donnant lieu à une réflexion.
Ainsi toute ressemblance, similitude serait donc purement fortuite.

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