« Alors my beloved comment fais-tu pour m’aimer, toi qui refuses les chaînes et vises toujours l’abîme de ta liberté ? »
Bien sûr que c'est une déclaration de liberté existentielle, la mienne, celle de ma vie, de ma question d'exister au monde, d'être ici et maintenant.
Je sais également que c'est un refus des attentes sociales, de ces normes imposées, de ce cadre nécessaire mais que je sais faire exploser quand il me semble ne plus l'être. Il faut parfois repousser ses limites, sortir d'un cadre quand on se sent trop à l'étroit.
Et je n'hésite pas.
Je n'hésite que rarement
Je clame, revendique depuis ma naissance mon droit d'exister, de ne pas dépendre d'une temporalité ordonnée en faisant voler en éclat tout ce carcan qui rytme une mascarade sociale qui m'est étrangère.
Non que je sois en conflit avec l'ordre social, mais une fois encore quand ce dernier devient grotesque ou trop étriqué j'ai toujours su m'en affranchir
Peut-on s'inscrire dans un monde structuré quand ce dernier n'a pas de sens ou ne tient pas ?
Ou bien doit-on entrer en conflit avec l'ordre langagier et les codes partagés au sein d'une société qui n'est qu'un mauvais vaudeville ?
Faut-il alors opter pour la pulsion de mort ? et s'enfermer ad vitam aeternam dans l'angoisse mortifère de la clôture ?
Non je préfère de loin m'inscrire dans le désir, pas le désir de sécurité de l'autre, fixé, cadré, prévu du début à la fin, un plan qui doit se dérouler sans accroc.. et si ce n'est le cas, il y a un plan B ou C... La simple pensée de cette idée réveille chez moi l'angoisse de mort, la mort du désir, le meutre de ce dernier avant meme qu'il n'ait le temps de naitre. Tué dans l'oeuf.
Vivre pour moi, c'est désirer, être dans le mood, le mouvement, l'incomplétude et le manque. Aucune complétude n'exsiste, ce serait stérile, ce serait la mort.
Inconfortable ? Certes mais réconfortant.
Le désir est un moteur, il est la vie, ce dans quoi je me suis inscrite dés ma première rencontre avec le monde.
La vie c'est le vertige, la proximité avec l'inconnu et l'abime, l'émergence d'un réél qui peut d'un coup d'un seul basculer dans l'irréel qui deviendra alors réel. Il deviendra alors pour moi un espace nouveau où je pourrais me recréer, encore et encore sans fin.
Tu me demandes comment je peux aimer, t'aimer alors que je suis sur une corde raide, un funamble sans filet qui flirte avec les possibles transgressions des lois de l'univers.
Mon amour pour toi est ce qu'il est, comme il est, mais il est. Oui je sublime le désir. je n'ai jamais ressenti ce besoin de posséder l'autre, ni d'en être possédée.. L'amour ce n'est pas ça.
Oui j'ai ce besoin d'érotiser le présent, et de transformer mes pulsions, un Eros très fort. L'amour est une création.
Tu sais aussi que la fusion est pour moi synonyme de confusion, cette angoisse d'être absorblée, engloutie, débordée, alors que je n'aspire qu'à rester un sujet vivant, un sujet du désir, ouvert à l'impermanence au risque de ne jamais être fixée définitivement en un lieu, en un coeur.
Je navigue entre mon désir et mon angoisse, le besoin de l'autre, toi et le refus de me perdre.
Je suis un sujet humain en résistance.
Brigitte Judit
Crédit photo @brigittedusch
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