A Natacha
Pourquoi ?
Oui pourquoi me demandez vous Natacha nous portons ça en nous ?
Pourquoi pas les autres, nos frères, nos soeurs et pourquoi nous ?
Je n'en sais rien. Mais nous vivons ainsi...Au mieux nous vivons avec car nous avons réussi à comprendre, à apprivoiser et à grandir.. A devenir ce que nous sommes, plus fort peut-être...
Il y a des réponses...Bien sûr, des livres, des articles ont été écrits, des spécialistes se sont penchés... Des théories psychanalytiques, sociologiques se sont forgées..Pour tenter... De répondre... De comprendre... D'apaiser ?
Mais je n'ai pas envie d'user de ce langage là.. Du moins ici, aujourd'hui, comme ça...
Pourquoi, dites moi Natacha je ne peux m'empêcher de savoir où se trouve la cave quand je rentre dans une maison ? Pourquoi lorsque j'étais enfant je me souviens tant et tant de celle de la maison de mes grands parents. De cette même cave que ma grand mère inspectait pour savoir si.. Pour savoir peut-être ?
Pourquoi cette cave est-elle toujours aussi présente encore aujourd'hui.
Enfants de la cave ? Enfants de la Cave, Erne, Hydre de Lerne terrifiante qui surgit de l'inconscient, de l'imaginaire qui n'est pas le nôtre mais qui était le Réel de ceux qui étaient avant nous.
Encryptée peut-être est cette cave ? Si elle ne l'est plus tout à fait, c'est peut-être parce qu'un jour il a bien fallu se demander pourquoi...
Se poser les bonnes questions, celles qui sont souvent tues et tuées au fond des mémoires, enfouies dans les tiroirs secrets de mémoires qui s'enfuient et s'empressent de ne pas oublier pour vivre un peu quand même..
Un peu quand même mais pas tout à fait....
Caves.... Greniers, cachettes, cachés, secrets..
Il s'agit bien Natacha, ma soeur, de ces secrets qui ne le sont pas, mais qui le restent, quand même, terriblement gardés pour ne pas nous empoisonner au cas où ça pourrait recommencer
Comme si nous priver, nous enfants rescapés de ces caves là, nous oter cette identité là, pourrait faire de nous des sujets libres dans une société qui ne l'était pas alors et qui risque de ne jamais l'être... ?
Une part de nous enlevée, brulée, calcinée, sacrifiée sur l'autel du souvenir ?
Ad vient-il à nous d'aller la chercher, de la remettre à sa place ? De la mettre à la place qui est la sienne afin de retrouver la nôtre de place ?
Mais pourquoi nous ?
Pourquoi portons nous cette histoire au plus profond de nos âmes et de nos coeurs, dans nos tripes...
Ces quelques mots, ces quelques sons qui nous tirent des larmes, qui vibrent en nous, qui nous rappellent alors qui nous sommes et d'où nous venons
Je ne crois en aucun dieu, je ne crois en aucun ailleurs après la mort, la mienne ou celle des autres, je ne crois en rien, parfois même plus en moi...
Il me vient à penser que ceux qui ne sont plus, on enfin peut-être trouvé la paix...
Ce dont je suis certaine c'est que ceux qui ne sont plus continueront à vivre tant que des vivants penseront à eux. C'est ma grand mère qui me l'a dit....
Je refuse de penser qu'une leçon est à apprendre, à retenir après de telles horreurs, je me refuse à croire tout ça !
Pourquoi sommes nous dépositaires de ces secrets, de ces histoires ? Quelle mission avons nous dans la transmission de celle ci. Survivants indirects, mais survivants nous sommes...Avec procuration. Et ce n'est pas simple pour ces "élus" là qui enfants ont été nourris de cette angoisse, de cette peur là. De cette guerre là ! De guerre lasse...
Il nous appartient pourtant de sauver notre peau, de construire notre vie et notre histoire à nous. De se dire que finalement il nous faut peut-être la commencer aujourd'hui... Sur celle de ceux d'avant certes... Mais la nôtre, rien que la nôtre je crois..
Je vous embrasse, très fort, Natacha
Brigitte Dusch
Accessoirement : psychanalyste et historienne, mais surtout femme, enfant de la Terre, espérant en la Paix.
L'Etre humain est unique, chaque rencontre est unique, c'est un éternel recommencement, une aventure nouvelle à chaque fois
Psychanalyse Aujourd'hui
Le sujet humain est singulier, son histoire est unique, l'analyse lui permet de partir à sa rencontre et de tisser les liens, de prendre rendez-vous avec soi.Le blog de Brigitte Dusch psychanalyste historienne
Accompagner le désir d'être Soi
"J'accepte la grande aventure d'être moi". Simone de Beauvoir
Mon livre : "j'aime ma vie"
jeudi 24 février 2011
mercredi 9 février 2011
@mitié ?
Lundi dernier je mettais en lien sur la page FB que j’anime : "Analyse et thérapies aujourd'hui" un article intitulé "le réseau anti social"
FB,Twitter et als sont ils générateurs de lien social ou de solitude ?
Bien sûr la réponse n'est pas aussi simple, pas aussi simpliste non plus
Fait-on des rencontres, lesquelles ?
Se fait-on des @mis, qui sont-ils ?
Quel est le sens de cette amitié virtuelle ?
Amis ou @mis ? Ce mot convient-il à cet échange si particulier ? FB propose à chacun de ses membres de faire des » demandes d’amis ». Un peu comme à la maternelle « dis tu veux bien être mon copain », sauf que dans le monde virtuel, le copain on ne le voit pas.
Mais n’empêche on remplit le formulaire et hop « votre demande d’amis est envoyée »..
Il ne reste plus qu’à attendre…
Pourquoi lui ou elle ? C’est aussi une question intéressante, parfois pour aller plus loin que les quelques lignes échangées sur le mur d’un « ami commun » tiens celui-ci ou celle là à l’air d’être intéressant.
Pour d’autres raisons aussi, rencontres, éventuelles sorties, et plus si affinités, même s’il existe meetic ou eDarling pour ça, qui ne tente rien n’a rien.
Pour aucune raison aussi « parce que t’es belle sur la photo » …
On ose, quitte à se prendre un râteau ça ne fait rien, personne ne le saura et encore moins le verra puisque nous ne sommes pas dans le monde vrai. Le Réel.
Gagner des amis comme on gagne des points, les perdre peut être traumatisant (je ne plaisante pas, cf l’article @mi)) et générer une blessure narcissique « il m’a rayé, zappé, désamisé » ou « defallowe » comme je l’ai lu dernièrement, induire de la colère, de la rancune.
D’autres font du « grand ménage » et « virent » les @mis qui ne réagissent pas, avec qui ils ne dialoguent pas, comme ces objets ou vêtements qui n’ont pas servis depuis une année.
On désencombre le mur. On fait place nette.
Certains collectionnent les @mis, fixent une limite, organisent des paris, qui de nous atteindra le premier les 2000 amis par exemple et font des demandes un peu partout, peu importe, il faut remplir...
Remplir, un vide encore ? Le vide de la solitude, être comme le disent les anglo-saxons « populaire » cela rassure d’avoir pleins d’amis, cela montre à voir aux dits amis que nous ne sommes pas seuls, que nous sommes connus, apprécies, entourés…
Il y a aussi les amis des amis, qui finalement par un curieux syllogisme deviennent aussi nos amis.
Puis les suggestions d’amis, un ami jouant les entremetteurs…
A mourir de rire ! Au lieu d’en pleurer. A prendre au sérieux, un peu, beaucoup…
Au final combien de vrais amis, véritables ? Ceux que nous connaissons vraiment, que nous voyons que nous rencontrons en chair et en os, que nous avons connus un jour ou l’autre, des copains d’avant… Qui deviennent alors des copains d’après… Que nous reconnaissons à peine, avec qui nous n’avons plus grand-chose en commun, mais/ou que nous sommes contents de retrouver, d’échanger des souvenirs.
Ou au contraier ces ex, copains, vagues connaissances oubliées qui ressurgissent « mais tu sais nous étions etc… » non on ne se souvient pas, et n’avons aucune envie de les voir investir notre espace !
Et puis il y a les autres. Ces autres qu’on ne connait pas, mais qui au fil des jours, des chats, des fils de discussion nous apprenons à connaitre virtuellement… Mais connaitre un peu. Il se tisse des liens sur la toile du net. On se découvre des points communs, un peu comme dans la vraie vie, ils nous semblent proches, malgré la distance. On échange, par MP, par mail, par téléphone, parfois on se rencontre.
Le mur devient le lieu de rendez-vous…. On ne parle pas au mur, pas seulement...
La magie FB a opéré.
Au total sur les 300 amis que nous « avons » ou « qui nous suivent » nous avons noué une vingtaine de vrais contacts, nous « parlons « souvent avec les mêmes personnes. Et pas avec les 300 amis « inscrits » et dont on ne se souvient plus.. Ou pas !
Une communauté, un réseau s’est mis en place, virtuellement. Le mur s’anime. On poste des photos, des liens, des commentaires sur son mur. Son mur… Justement, un espace à soi, virtuel lui aussi, mais interactif, où les autres peuvent s’inviter pour écrire, dire, commenter, critiquer aussi. Chez soi !
Drôles d’invités parfois, inattendus, impromptus, pas toujours bien élevés…Ou trop ! On clique sur « j’aime » sans avoir lu l’article, écouté la vidéo, comme ça, pour dire qu’on est là…On poste finalement pas forcément pour être lu ou écouté, mais pour « être là »
Impossible absence, solitude… Existence !
Puis on se retrouve encombrés, spammés par des « applications » pas toujours de bon goût, que nous n’avons pas sollicitées. Tout un programme ! Tout un code comportemental, virtuel, mais quand même !
Un peu comme dans la vraie vie, sauf que dans celle-ci le passage à l’acte, la mise en acte n’est pas si directe, si crue, si triviale aussi parfois. Qui aurait l’idée d’aller chez son voisin lui dire ceci ou cela !
Dans le virtuel nous ne sommes pas seuls, il y a les autres, leur mur, leur photo, leur histoire… On se fait parfois voyeur, spectateur d’autre histoire que la sienne, on se rassure, participe, conseille.
Dans le virtuel nous n’avons pas peut-être l’étrange impression d’être cruellement seul. L’écran devient protecteur, médium, indispensable, abolit les distances. On peut s’épancher, dire ses joies, ses peines, ses regrets
On peut parler de soi sans risque d’être interrompu, le seul étant de ne pas être lu, mais nous sommes curieusement dupes… Alors peu importe !
Dans le virtuel on s’amuse, on rit, des blagues de l’autre, on se renvoie la balle, ça fait du bien ça remonte le moral…
Oui, la magie FB opère.
Car si FB ne remplace ni ne remplacera jamais la chaleur des rencontres « vraies », il permet cependant des rencontres, parfois de belles rencontres ! Des contacts, des @mis virtuels agréables avec lesquels c’est un plaisir d’échanger, de partager. Un réseau qui permet de s’informer, d’informer. Un outil moderne qu’il ne faut pas négliger bien au contraire ! Il faut apprendre à l’utiliser, au mieux…
Et ce n’est pas simple, beaucoup l’ignore, mais il faut en connaître le mode d’emploi, les règles, les codes. Ecrire sur le mur, comme le tag, s’efface difficilement….Il faut « tourner 7 fois sa langue dans sa bouche parfois avant de répondre à quelques chose qui nous déplait ;
Comme dans la vraie vie, on dit bonjour, on ne coupe pas la parole etc…
Il faut aussi en connaitre le langage, certains réseaux sociaux comme Twitter disposent d’un lexique incontournable pour ne pas être d’emblée « hors jeu »
Amusement ? Divertissement ? Affirmation de soi ? Narcissisme ? Vanité ?
Qui se soucie de savoir que ce soir nous regardons tel film, avons mangé tel plat que nous sommes fatigués contents, que nous avons acheté des chaussures de marque, que nous n’aimons plus le poisson que nous sommes amoureux de Pierre, que Paul nous a largué, que notre meilleure copine nous a piqué le coach de la salle de gym sur lequel on avait flashé…..
A qui dit-on tout cela ? A ses amis du mur ? A soi même ? Espère t-on une réponse ? Un conseil…
Ne pas être seul face à l’écran face au mur, qui cette fois nous parle, nous répond
Magie de l’interactivité, de la réactivité, de l’immédiateté
Et puis il y a ce côté jubilatoire, presque jouissif de l’image qu’on donne de soi, que les autres auront de nous, de l’humour dont nous faisons preuve.. On se creuse la tête pour écrire un « statut » qui sort de l’ordinaire, car c’est justement de l’ordinaire que nous ne voulons pas… Et de venir voir si les amis ont réagit, aimé ça, commenté…
FB nous fait exister, aussi….
C’est bien mais nous le savons, ne soyons pas dupes, cela ne suffit pas.
Utilisatrice des réseaux sociaux depuis longtemps, j’y ai fait de merveilleuses rencontres ! Ai retrouvé avec bonheur d’anciens amis…M’y amuse beaucoup, m’informe énormément. Internet est un outil merveilleux qui se doit d’être à notre service, et non l’inverse…
FB,Twitter et als sont ils générateurs de lien social ou de solitude ?
Bien sûr la réponse n'est pas aussi simple, pas aussi simpliste non plus
Fait-on des rencontres, lesquelles ?
Se fait-on des @mis, qui sont-ils ?
Quel est le sens de cette amitié virtuelle ?
Amis ou @mis ? Ce mot convient-il à cet échange si particulier ? FB propose à chacun de ses membres de faire des » demandes d’amis ». Un peu comme à la maternelle « dis tu veux bien être mon copain », sauf que dans le monde virtuel, le copain on ne le voit pas.
Mais n’empêche on remplit le formulaire et hop « votre demande d’amis est envoyée »..
Il ne reste plus qu’à attendre…
Pourquoi lui ou elle ? C’est aussi une question intéressante, parfois pour aller plus loin que les quelques lignes échangées sur le mur d’un « ami commun » tiens celui-ci ou celle là à l’air d’être intéressant.
Pour d’autres raisons aussi, rencontres, éventuelles sorties, et plus si affinités, même s’il existe meetic ou eDarling pour ça, qui ne tente rien n’a rien.
Pour aucune raison aussi « parce que t’es belle sur la photo » …
On ose, quitte à se prendre un râteau ça ne fait rien, personne ne le saura et encore moins le verra puisque nous ne sommes pas dans le monde vrai. Le Réel.
Gagner des amis comme on gagne des points, les perdre peut être traumatisant (je ne plaisante pas, cf l’article @mi)) et générer une blessure narcissique « il m’a rayé, zappé, désamisé » ou « defallowe » comme je l’ai lu dernièrement, induire de la colère, de la rancune.
D’autres font du « grand ménage » et « virent » les @mis qui ne réagissent pas, avec qui ils ne dialoguent pas, comme ces objets ou vêtements qui n’ont pas servis depuis une année.
On désencombre le mur. On fait place nette.
Certains collectionnent les @mis, fixent une limite, organisent des paris, qui de nous atteindra le premier les 2000 amis par exemple et font des demandes un peu partout, peu importe, il faut remplir...
Remplir, un vide encore ? Le vide de la solitude, être comme le disent les anglo-saxons « populaire » cela rassure d’avoir pleins d’amis, cela montre à voir aux dits amis que nous ne sommes pas seuls, que nous sommes connus, apprécies, entourés…
Il y a aussi les amis des amis, qui finalement par un curieux syllogisme deviennent aussi nos amis.
Puis les suggestions d’amis, un ami jouant les entremetteurs…
A mourir de rire ! Au lieu d’en pleurer. A prendre au sérieux, un peu, beaucoup…
Au final combien de vrais amis, véritables ? Ceux que nous connaissons vraiment, que nous voyons que nous rencontrons en chair et en os, que nous avons connus un jour ou l’autre, des copains d’avant… Qui deviennent alors des copains d’après… Que nous reconnaissons à peine, avec qui nous n’avons plus grand-chose en commun, mais/ou que nous sommes contents de retrouver, d’échanger des souvenirs.
Ou au contraier ces ex, copains, vagues connaissances oubliées qui ressurgissent « mais tu sais nous étions etc… » non on ne se souvient pas, et n’avons aucune envie de les voir investir notre espace !
Et puis il y a les autres. Ces autres qu’on ne connait pas, mais qui au fil des jours, des chats, des fils de discussion nous apprenons à connaitre virtuellement… Mais connaitre un peu. Il se tisse des liens sur la toile du net. On se découvre des points communs, un peu comme dans la vraie vie, ils nous semblent proches, malgré la distance. On échange, par MP, par mail, par téléphone, parfois on se rencontre.
Le mur devient le lieu de rendez-vous…. On ne parle pas au mur, pas seulement...
La magie FB a opéré.
Au total sur les 300 amis que nous « avons » ou « qui nous suivent » nous avons noué une vingtaine de vrais contacts, nous « parlons « souvent avec les mêmes personnes. Et pas avec les 300 amis « inscrits » et dont on ne se souvient plus.. Ou pas !
Une communauté, un réseau s’est mis en place, virtuellement. Le mur s’anime. On poste des photos, des liens, des commentaires sur son mur. Son mur… Justement, un espace à soi, virtuel lui aussi, mais interactif, où les autres peuvent s’inviter pour écrire, dire, commenter, critiquer aussi. Chez soi !
Drôles d’invités parfois, inattendus, impromptus, pas toujours bien élevés…Ou trop ! On clique sur « j’aime » sans avoir lu l’article, écouté la vidéo, comme ça, pour dire qu’on est là…On poste finalement pas forcément pour être lu ou écouté, mais pour « être là »
Impossible absence, solitude… Existence !
Puis on se retrouve encombrés, spammés par des « applications » pas toujours de bon goût, que nous n’avons pas sollicitées. Tout un programme ! Tout un code comportemental, virtuel, mais quand même !
Un peu comme dans la vraie vie, sauf que dans celle-ci le passage à l’acte, la mise en acte n’est pas si directe, si crue, si triviale aussi parfois. Qui aurait l’idée d’aller chez son voisin lui dire ceci ou cela !
Dans le virtuel nous ne sommes pas seuls, il y a les autres, leur mur, leur photo, leur histoire… On se fait parfois voyeur, spectateur d’autre histoire que la sienne, on se rassure, participe, conseille.
Dans le virtuel nous n’avons pas peut-être l’étrange impression d’être cruellement seul. L’écran devient protecteur, médium, indispensable, abolit les distances. On peut s’épancher, dire ses joies, ses peines, ses regrets
On peut parler de soi sans risque d’être interrompu, le seul étant de ne pas être lu, mais nous sommes curieusement dupes… Alors peu importe !
Dans le virtuel on s’amuse, on rit, des blagues de l’autre, on se renvoie la balle, ça fait du bien ça remonte le moral…
Oui, la magie FB opère.
Car si FB ne remplace ni ne remplacera jamais la chaleur des rencontres « vraies », il permet cependant des rencontres, parfois de belles rencontres ! Des contacts, des @mis virtuels agréables avec lesquels c’est un plaisir d’échanger, de partager. Un réseau qui permet de s’informer, d’informer. Un outil moderne qu’il ne faut pas négliger bien au contraire ! Il faut apprendre à l’utiliser, au mieux…
Et ce n’est pas simple, beaucoup l’ignore, mais il faut en connaître le mode d’emploi, les règles, les codes. Ecrire sur le mur, comme le tag, s’efface difficilement….Il faut « tourner 7 fois sa langue dans sa bouche parfois avant de répondre à quelques chose qui nous déplait ;
Comme dans la vraie vie, on dit bonjour, on ne coupe pas la parole etc…
Il faut aussi en connaitre le langage, certains réseaux sociaux comme Twitter disposent d’un lexique incontournable pour ne pas être d’emblée « hors jeu »
Amusement ? Divertissement ? Affirmation de soi ? Narcissisme ? Vanité ?
Qui se soucie de savoir que ce soir nous regardons tel film, avons mangé tel plat que nous sommes fatigués contents, que nous avons acheté des chaussures de marque, que nous n’aimons plus le poisson que nous sommes amoureux de Pierre, que Paul nous a largué, que notre meilleure copine nous a piqué le coach de la salle de gym sur lequel on avait flashé…..
A qui dit-on tout cela ? A ses amis du mur ? A soi même ? Espère t-on une réponse ? Un conseil…
Ne pas être seul face à l’écran face au mur, qui cette fois nous parle, nous répond
Magie de l’interactivité, de la réactivité, de l’immédiateté
Et puis il y a ce côté jubilatoire, presque jouissif de l’image qu’on donne de soi, que les autres auront de nous, de l’humour dont nous faisons preuve.. On se creuse la tête pour écrire un « statut » qui sort de l’ordinaire, car c’est justement de l’ordinaire que nous ne voulons pas… Et de venir voir si les amis ont réagit, aimé ça, commenté…
FB nous fait exister, aussi….
C’est bien mais nous le savons, ne soyons pas dupes, cela ne suffit pas.
Utilisatrice des réseaux sociaux depuis longtemps, j’y ai fait de merveilleuses rencontres ! Ai retrouvé avec bonheur d’anciens amis…M’y amuse beaucoup, m’informe énormément. Internet est un outil merveilleux qui se doit d’être à notre service, et non l’inverse…
lundi 24 janvier 2011
Question de poids
Question de poids
"Je veux perdre ces kilos, ces quelques kilos qui me gonflent, qui me génent..."
C'est ainsi que se présente R lors de son premier rendez vous.
L'objectif de la thérapie "maigrir, perdre du poids"
Je lui demande alors si elle a consulté un médecin, un spécialiste... Oui, bien sûr et elle a essayé de multiples régimes, mais comme il ne s'agit que de quelques kilos personne ne la prend vraiment au sérieux...
C'est pour cette raison qu'elle est ici.
Elle a déjà suivi une thérapie comportementale et cognitive sans résultats, se voir en photos pour se convaincre qu'elle n'est pas grosse ne l'a pas convaincu !
Faire des échelles, des colonnes de Beck non plus...
Savoir comment les autres la voient ne l'interressent pas.
Elle sait que ce n'est pas là que se situe vraiment le problème souligne t-elle d'emblée..
Elle sait aussi que ces kilos, ces quelques kilos en trop la gènent, la dérangent, l'empêchent d'être à l'aise dans ses vétements, qu'elle se sent serrée, coincée, guindée ...
Mal à l'aise...
R souffre de ses kilos en trop, parce que personne ne la prend au sérieux... R est en souffrance.
R veut perdre ces kilos qui sont à l'origine de ce mal aise. Elle se regarde, regarde son corps, se regarde dans la glace et ce que celle ci lui renvoit ne lui plait pas
Elle se moque de savoir que les autres la "trouve bien, pas grosse etc... "
Ce que pensent les autres ne lui importe pas, c'est ce qu'elle pense qui est important...
Et elle pense qu'elle n 'est "pas bien, pas sexy, pas top, pas aimable, que tout lui va comme un sac"
Alors R est venue en thérapie, pour expliquer, pour parler des "régimes " qu'elle s'impose, de son corps qu'elle ne "maitrise pas" qui "ne l'écoute pas" qui 'n'en fait qu'à sa tête"
L'image de son corps l'obsède; il n'y a rien à faire !
Enfant elle était déjà "boulotte", sa mère la gavait de patisseries, gâteaux, nourriture... Elle trouvait qu'elle ne mangeait pas assez, qu'il fallait "faire honneur à sa cuisine, qu'il fallait reprendre encore et encore"... "Ne pas manger était mal élevé... Ne pas se resservir un affront à la maitresse de maison".
"Et d'en remettre une tonne dans l'assiette...mange !"
La nourriture était trop riche, dit elle, trop grasse, trop enveloppante, trop sucrée, trop sirupeuse, trop, trop de tout, trop généreuse...Trop vous comprenez !
Et moi, je voyais mes formes s'arrondir, et ma mère s'extasier sur mes rondeurs, comme Mme Sarfati dit-elle les larmes aux yeux..
Elle me parle alors de sa mère, de sa famille, de la famille de sa mère, de ses tantes, de sa grand mère, de ces matriarches.
Femmes...
Ma famille, c'est comme mon placard me dit elle, je l'aime vide....
Vide ?
Et de m'expliquer que cette famille qu'elle aime, qu'elle" adore plus que tout" est envahissante, qu'elle l'étouffe, qu'elle ne la laisse pas vivre, qu'elle la dévore...
Ma mère, ma grand mère, mes tantes, toutes ces femmes !
Alors elle ne se rend plus aux fêtes de famille qui donnent lieu à des repas "pantagrueliques" à des remarques "désobligeantes" des questions "sur ma vie privée", où on la trouve trop maigre.
R travaille et vit depuis quelques mois dans son appartement. Cette décision a été très difficile à prendre, sa mère lui faisait "du chantage affectif" elle n'osait pas...Mais ce n'était plus possible "elle me traitait comme une débile, comme une attardée, une demeurée, une idiote, une incapable"...
R n'en pouvait plus.
Puis elle a osé. "Je fais mes courses, je mange light, je fais du sport... Je veux rentrer dans mes vêtements sans être serrée"
Sans être serrée... Au fil des séances ces mots reviennent souvent..
"Des repas lourds, des repas pesants, une famille qui me pése, le poids des racines, le fardeau de la culture"
Puis la honte "je voudrai les fuir, qu'ils ne soient pas ma famille...Je ne veux pas leur ressembler, elles me font pitié, je ne veux pas devenir comme elles. "
Elle me décrit « les Valeureux »....D'ailleurs elle le dit elle même dans un grand éclat de rire "vous savez, Cohen n'a rien exagéré"...
Elle se sent prisonnière de cette famille comme son corps l'est de ses vêtements.
Elle se sent prisonnière de ces femmes qui la veulent comme elles, qui veulent l'incorporer, l'assimiler, qui veulent en faire "une des leurs"
Au fil des séances elle parle de la nourriture qu'elle pése "à l'estimation" des matières grasses qu'elle n'utilise pas, des fruits, des légumes qu'elle se prépare en petites quantités, des petites assiettes à dessert qu'elle met à table pour s'obliger à se servir peu...
"infimes, petits, peu, sans, allégé, light.."
Puis elle vérifie si ce "régime" est adapté. La balance ne sert à rien me dit elle, c'est une question d'être serrée ou non dans les vêtements et aussi de l'image que je vois dans la glace car même si je rentre dans mes vêtements, je vois moi, les bourrelets qui sont laids, disgracieux, qui m'empêchent de me mettre en maillot ou de m'acheter de jolies sous vétements, d'être belle !
R souffre, elle souffre de son corps, qui ne répond pas à son désir non de perfection, non de maigreur, mais à ce qu'elle en attend. Aux formes qui doivent être les siennes. Celles qu'elle veut pour elle, et non celles que lui dicte la mode ou les publicités..Ou sa mère...
Alors elle est toujours dans le contrôle, de ce qu'elle mange, des formes qui se voient, des "bourrelets qui déforment" , des gonflements dus à la rétention d'eau pendant ses règles...De ces fluctuations "normales"
Au fil des mois, R fait le lien entre le poids familial et le poids de ses bourrelets...
Ces quelques kilos dont elle ne peut malgré tout ses efforts se défaire... Cette famille qui la bouffe, la dévore, l'engloutit, dont elle a honte parfois ,mais qu'elle aime parce que c'est la sienne...
R parle de son identité...
R part à la recherche de celle ci. Une identité qu'elle dit avoir niée, oubliée, pas vue. Mais qui l'a génée comme ces bourrelets ou ce "petit ventre" qu'elle voudrait gommer...
Une identité qui fait qu'elle n'était pas "comme les autres" que sa famille était "différente"
Petit à petit elle retrouve les élèments du puzzle éparpillé et tente de les remettre, ou de les mettre en place. De construire une histoire, la sienne.
Elle prend conscience que son histoire à elle se trouve au coeur de l'histoire des siens, de sa famille, des femmes de sa famille..
Elle réalise aussi que son histoire à elle est la sienne et pas la leur, qu'elle peut l'écrire. Elle, et non laisser aux autres le soin de le faire.
Ce n'est pas simple et bien des résistances s'invitent. La tentation d'abandon est aussi grande que de se gaver de sucreries, pour se" lâcher".
R continue à regarder son corps, l'observer avec plus d'indulgence, même si elle ne veut pas "grossir" "gonfler". Elle a envie de se sentir bien..
R dit aussi "je veux être une femme moderne, qui s'assume, mais je voudrai aussi être quelque part comme ma mère, ma grand mère, sans être comme elle, vous comprenez"
Partagé, tiraillé entre un passé et un futur, son présent est parfois un enfer.
Elle comprend aussi qu'elle ne peut pas revenir en arrière pour changer le passé, qu'il est ce qu'il a été...Qu'il lui faut avancer....Avec, c'est ce que la thérapie lui propose, lui permet, de comprendre ça..
Un long chemin a parcourir mais qui dit elle "'vaut le coup"...
"Je veux perdre ces kilos, ces quelques kilos qui me gonflent, qui me génent..."
C'est ainsi que se présente R lors de son premier rendez vous.
L'objectif de la thérapie "maigrir, perdre du poids"
Je lui demande alors si elle a consulté un médecin, un spécialiste... Oui, bien sûr et elle a essayé de multiples régimes, mais comme il ne s'agit que de quelques kilos personne ne la prend vraiment au sérieux...
C'est pour cette raison qu'elle est ici.
Elle a déjà suivi une thérapie comportementale et cognitive sans résultats, se voir en photos pour se convaincre qu'elle n'est pas grosse ne l'a pas convaincu !
Faire des échelles, des colonnes de Beck non plus...
Savoir comment les autres la voient ne l'interressent pas.
Elle sait que ce n'est pas là que se situe vraiment le problème souligne t-elle d'emblée..
Elle sait aussi que ces kilos, ces quelques kilos en trop la gènent, la dérangent, l'empêchent d'être à l'aise dans ses vétements, qu'elle se sent serrée, coincée, guindée ...
Mal à l'aise...
R souffre de ses kilos en trop, parce que personne ne la prend au sérieux... R est en souffrance.
R veut perdre ces kilos qui sont à l'origine de ce mal aise. Elle se regarde, regarde son corps, se regarde dans la glace et ce que celle ci lui renvoit ne lui plait pas
Elle se moque de savoir que les autres la "trouve bien, pas grosse etc... "
Ce que pensent les autres ne lui importe pas, c'est ce qu'elle pense qui est important...
Et elle pense qu'elle n 'est "pas bien, pas sexy, pas top, pas aimable, que tout lui va comme un sac"
Alors R est venue en thérapie, pour expliquer, pour parler des "régimes " qu'elle s'impose, de son corps qu'elle ne "maitrise pas" qui "ne l'écoute pas" qui 'n'en fait qu'à sa tête"
L'image de son corps l'obsède; il n'y a rien à faire !
Enfant elle était déjà "boulotte", sa mère la gavait de patisseries, gâteaux, nourriture... Elle trouvait qu'elle ne mangeait pas assez, qu'il fallait "faire honneur à sa cuisine, qu'il fallait reprendre encore et encore"... "Ne pas manger était mal élevé... Ne pas se resservir un affront à la maitresse de maison".
"Et d'en remettre une tonne dans l'assiette...mange !"
La nourriture était trop riche, dit elle, trop grasse, trop enveloppante, trop sucrée, trop sirupeuse, trop, trop de tout, trop généreuse...Trop vous comprenez !
Et moi, je voyais mes formes s'arrondir, et ma mère s'extasier sur mes rondeurs, comme Mme Sarfati dit-elle les larmes aux yeux..
Elle me parle alors de sa mère, de sa famille, de la famille de sa mère, de ses tantes, de sa grand mère, de ces matriarches.
Femmes...
Ma famille, c'est comme mon placard me dit elle, je l'aime vide....
Vide ?
Et de m'expliquer que cette famille qu'elle aime, qu'elle" adore plus que tout" est envahissante, qu'elle l'étouffe, qu'elle ne la laisse pas vivre, qu'elle la dévore...
Ma mère, ma grand mère, mes tantes, toutes ces femmes !
Alors elle ne se rend plus aux fêtes de famille qui donnent lieu à des repas "pantagrueliques" à des remarques "désobligeantes" des questions "sur ma vie privée", où on la trouve trop maigre.
R travaille et vit depuis quelques mois dans son appartement. Cette décision a été très difficile à prendre, sa mère lui faisait "du chantage affectif" elle n'osait pas...Mais ce n'était plus possible "elle me traitait comme une débile, comme une attardée, une demeurée, une idiote, une incapable"...
R n'en pouvait plus.
Puis elle a osé. "Je fais mes courses, je mange light, je fais du sport... Je veux rentrer dans mes vêtements sans être serrée"
Sans être serrée... Au fil des séances ces mots reviennent souvent..
"Des repas lourds, des repas pesants, une famille qui me pése, le poids des racines, le fardeau de la culture"
Puis la honte "je voudrai les fuir, qu'ils ne soient pas ma famille...Je ne veux pas leur ressembler, elles me font pitié, je ne veux pas devenir comme elles. "
Elle me décrit « les Valeureux »....D'ailleurs elle le dit elle même dans un grand éclat de rire "vous savez, Cohen n'a rien exagéré"...
Elle se sent prisonnière de cette famille comme son corps l'est de ses vêtements.
Elle se sent prisonnière de ces femmes qui la veulent comme elles, qui veulent l'incorporer, l'assimiler, qui veulent en faire "une des leurs"
Au fil des séances elle parle de la nourriture qu'elle pése "à l'estimation" des matières grasses qu'elle n'utilise pas, des fruits, des légumes qu'elle se prépare en petites quantités, des petites assiettes à dessert qu'elle met à table pour s'obliger à se servir peu...
"infimes, petits, peu, sans, allégé, light.."
Puis elle vérifie si ce "régime" est adapté. La balance ne sert à rien me dit elle, c'est une question d'être serrée ou non dans les vêtements et aussi de l'image que je vois dans la glace car même si je rentre dans mes vêtements, je vois moi, les bourrelets qui sont laids, disgracieux, qui m'empêchent de me mettre en maillot ou de m'acheter de jolies sous vétements, d'être belle !
R souffre, elle souffre de son corps, qui ne répond pas à son désir non de perfection, non de maigreur, mais à ce qu'elle en attend. Aux formes qui doivent être les siennes. Celles qu'elle veut pour elle, et non celles que lui dicte la mode ou les publicités..Ou sa mère...
Alors elle est toujours dans le contrôle, de ce qu'elle mange, des formes qui se voient, des "bourrelets qui déforment" , des gonflements dus à la rétention d'eau pendant ses règles...De ces fluctuations "normales"
Au fil des mois, R fait le lien entre le poids familial et le poids de ses bourrelets...
Ces quelques kilos dont elle ne peut malgré tout ses efforts se défaire... Cette famille qui la bouffe, la dévore, l'engloutit, dont elle a honte parfois ,mais qu'elle aime parce que c'est la sienne...
R parle de son identité...
R part à la recherche de celle ci. Une identité qu'elle dit avoir niée, oubliée, pas vue. Mais qui l'a génée comme ces bourrelets ou ce "petit ventre" qu'elle voudrait gommer...
Une identité qui fait qu'elle n'était pas "comme les autres" que sa famille était "différente"
Petit à petit elle retrouve les élèments du puzzle éparpillé et tente de les remettre, ou de les mettre en place. De construire une histoire, la sienne.
Elle prend conscience que son histoire à elle se trouve au coeur de l'histoire des siens, de sa famille, des femmes de sa famille..
Elle réalise aussi que son histoire à elle est la sienne et pas la leur, qu'elle peut l'écrire. Elle, et non laisser aux autres le soin de le faire.
Ce n'est pas simple et bien des résistances s'invitent. La tentation d'abandon est aussi grande que de se gaver de sucreries, pour se" lâcher".
R continue à regarder son corps, l'observer avec plus d'indulgence, même si elle ne veut pas "grossir" "gonfler". Elle a envie de se sentir bien..
R dit aussi "je veux être une femme moderne, qui s'assume, mais je voudrai aussi être quelque part comme ma mère, ma grand mère, sans être comme elle, vous comprenez"
Partagé, tiraillé entre un passé et un futur, son présent est parfois un enfer.
Elle comprend aussi qu'elle ne peut pas revenir en arrière pour changer le passé, qu'il est ce qu'il a été...Qu'il lui faut avancer....Avec, c'est ce que la thérapie lui propose, lui permet, de comprendre ça..
Un long chemin a parcourir mais qui dit elle "'vaut le coup"...
mardi 11 janvier 2011
Tout de suite !
Immédiatement, vite, rapidement....
Confusion souvent avec" ici et maintenant".
Non, ce n'est pas la même chose, bien que l'ici et maintenant, nous en avons parlé à plusieurs reprises soit la plus difficile ascèse que je connaisse.
Mais l'immédiateté c'est bien différent. Un peu comme la rapidité, il faut que ça aille vite, que ce soit rapide, en un simple clic.
Une sorte de satisfaction immédiate, une question qui amène une réponse tout de suite !
Vite. Un peu comme notre société dite de consommation, sans sommation... Tout est disponsible tout de suite, en un simple clic... Encore.
Le bien, l'objet que vous convoitez, dont vous avez envie... Un numéro de carte bleue, un clic et ça y est ! La pulsion est assouvie, jusqu'à la prochaine, qui ne saurait tarder, tout semble tellement simple, on peut se procurer ce qu'on veut, même l'introuvable, depuis chez soi, sept jours sur sept et vingt quatre heures sur vingt quatre...
Même les rencontres, les relations...Humaines peuvent se réaliser et pas seulement dans le virtuel en un simple clic...
Alors la guérison... Pas de surcroit, non,mais comme le reste en un simple clic !
C'est ce que le gens veulent, exigent...Aussi
Ils veulent tout tout de suite, perdre du poids, sans effort c'est mieux.... Dormir,être en forme, optimistes, positifs, beaux, jeunes, ne plus avoir d'angoisses, pardon de stress...
Car pour les thérapies, c'est pareil....
Combien de temps ? Dans combien de temps je serai mieux ? Je serai guéri ? Je n'aurai plus besoin de venir, car vous comprenez je n'ai pas que ça à faire !
On comprends....Ou plutôt non, on ne comprend pas, et heureusement !
Car il est temps de tirer la sonnette d'alarme non ?
Dans combien de temps ? Le thérapeute n'est pas Mme Irma et ne prédit pas l'avenir, ce n'est pas son rôle.... Mais ?
Ce sera difficile ? Le thérapeute s'il n'est pas Mme Irma, connait la réponse, et comme il est honnête par principe dira oui, ce n'est pas simple....
Car engager une thérapie , à fortiori une analyse est loin d'être simple, facile rapide...En un seul clic !
C'est souvent le fruit d'une longue décision, même s'il est des rendez vous chez l'analyste pour faire comme la copine, pour voir, pour faire le point...
Ces" trois petits tours et puis s'en vont" de quelques patients, mal dans leur être et cherchant la voie, leur voix, mais qui ne sont pas encore prêts à affronter, à s'affronter dans le cadre d'un vrai travail...
Travail long et douloureux, mais nous le savons, tous les accouchements ne sont pas si longs, il y en a de rapides...
La thérapie analytique, la psychanalyse exige plus qu'un simple clic, plus que trois ou quatre rendez vous pour faire le point, pour se trouver, pour arriver à l'heure au rendez vous avec soi même
Comme l'ici et maintenant c'est une ascése difficile qui demande, qui exige... Non seulement de l'argent et du temps, mais un réel désir, une volonté de comprendre, d'aller au dela, non pour tuer, éradiquer le symptome, ce qui géne, l'angoisse, la peur, la phobie, la répétition, mais pour comprendre pourquoi çà fait mal et ça fait mal là justement..
C'est prendre du temps, c'est se donner le temps, c'est s'offrir ce temps, parce qu'on le vaut bien pour aller mieux.. En allant parfois plus mal, parce que les souvenirs enfouis et enfuis remontent à la surface et tel un tsunami balaient nos fragiles édifices.
C'est parce que les béquilles, les échaffaudages mis en place depuis tant d'années pour empêcher cet édifice de s'écrouler sont trop fragiles et que le corps et l'âme sont menacés d'éboulement.. Tout s'écroule, et pour éviter qu'il ne soit trop tard, éviter le champ de ruines on se dirige vers le cabinet de l'analyste.
On se donne rendez vous là bas...Avec cet autre, ce tiers qui va accompagner cette quête...
Alors non, pas un simple clic ! Ceux qui vous diront le contraire vous mentent, ou se mentent, ou les deux.
Bien sûr il existe des thérapies brèves, mais pas si brèves que ça ! Formée aux TCC je sais par expérience que certaines recettes fonctionnent plutôt bien à brèves échéances, qu'elles sont dans des cas très précis d'un grand secours, mais ne nous leurrons pas... apprentissage, désapprentissage, conditionnement... Mais nous ne sommes pas des animaux savants, le propre de l'homme est de penser, de comprendre, de se questionner, d'élaborer... Ce que les TCC ne permettent pas, au contraire... ! Cela n'importe pas, du passé elles font table rase...
Une thérapie, une analyse est une chose sérieuse, pas une mode, pas une lubie. Entreprendre une psychanalyse c'est se donner les moyens d'aller à la rencontre de soi et c'est accepter qu'il faudra du temps, beaucoup peut-être !
Alors il faut faire fi de l'immédiateté, de la solution toute faite, d'une posologie qui guérit instantanément, d'une pilule miraculeuse qui donne l'illusion que nous sommes beaux, intelligents, positifs et heureux et im parfaits (il faut être quand même réalistes, et les marchands de bonheur se doivent de l'être un peu s'il veulent quand même vendre un peu leur soupe)
Il est essentiel de prendre le temps pour comprendre le temps passé et aborder plus serenement le temps à venir. Ce n'est pas facile, de faire, de s'offrir cette pause, de se sentir décalé et différent de ceux qui nous entourent, qui pour vivre ou pour se le faire croire, n'ont plus un seul moment à eux....
C'est vrai, la psychanalyse ne prévoit pas l'avenir, ne promet pas de miracles quant à celui ci, mais au moins elle a le mérite de permettre à celui qui s'y engage d'entrevoir cet avenir autrement, en étant acteur de son lendemain. Et ce n'est pas rien !
Confusion souvent avec" ici et maintenant".
Non, ce n'est pas la même chose, bien que l'ici et maintenant, nous en avons parlé à plusieurs reprises soit la plus difficile ascèse que je connaisse.
Mais l'immédiateté c'est bien différent. Un peu comme la rapidité, il faut que ça aille vite, que ce soit rapide, en un simple clic.
Une sorte de satisfaction immédiate, une question qui amène une réponse tout de suite !
Vite. Un peu comme notre société dite de consommation, sans sommation... Tout est disponsible tout de suite, en un simple clic... Encore.
Le bien, l'objet que vous convoitez, dont vous avez envie... Un numéro de carte bleue, un clic et ça y est ! La pulsion est assouvie, jusqu'à la prochaine, qui ne saurait tarder, tout semble tellement simple, on peut se procurer ce qu'on veut, même l'introuvable, depuis chez soi, sept jours sur sept et vingt quatre heures sur vingt quatre...
Même les rencontres, les relations...Humaines peuvent se réaliser et pas seulement dans le virtuel en un simple clic...
Alors la guérison... Pas de surcroit, non,mais comme le reste en un simple clic !
C'est ce que le gens veulent, exigent...Aussi
Ils veulent tout tout de suite, perdre du poids, sans effort c'est mieux.... Dormir,être en forme, optimistes, positifs, beaux, jeunes, ne plus avoir d'angoisses, pardon de stress...
Car pour les thérapies, c'est pareil....
Combien de temps ? Dans combien de temps je serai mieux ? Je serai guéri ? Je n'aurai plus besoin de venir, car vous comprenez je n'ai pas que ça à faire !
On comprends....Ou plutôt non, on ne comprend pas, et heureusement !
Car il est temps de tirer la sonnette d'alarme non ?
Dans combien de temps ? Le thérapeute n'est pas Mme Irma et ne prédit pas l'avenir, ce n'est pas son rôle.... Mais ?
Ce sera difficile ? Le thérapeute s'il n'est pas Mme Irma, connait la réponse, et comme il est honnête par principe dira oui, ce n'est pas simple....
Car engager une thérapie , à fortiori une analyse est loin d'être simple, facile rapide...En un seul clic !
C'est souvent le fruit d'une longue décision, même s'il est des rendez vous chez l'analyste pour faire comme la copine, pour voir, pour faire le point...
Ces" trois petits tours et puis s'en vont" de quelques patients, mal dans leur être et cherchant la voie, leur voix, mais qui ne sont pas encore prêts à affronter, à s'affronter dans le cadre d'un vrai travail...
Travail long et douloureux, mais nous le savons, tous les accouchements ne sont pas si longs, il y en a de rapides...
La thérapie analytique, la psychanalyse exige plus qu'un simple clic, plus que trois ou quatre rendez vous pour faire le point, pour se trouver, pour arriver à l'heure au rendez vous avec soi même
Comme l'ici et maintenant c'est une ascése difficile qui demande, qui exige... Non seulement de l'argent et du temps, mais un réel désir, une volonté de comprendre, d'aller au dela, non pour tuer, éradiquer le symptome, ce qui géne, l'angoisse, la peur, la phobie, la répétition, mais pour comprendre pourquoi çà fait mal et ça fait mal là justement..
C'est prendre du temps, c'est se donner le temps, c'est s'offrir ce temps, parce qu'on le vaut bien pour aller mieux.. En allant parfois plus mal, parce que les souvenirs enfouis et enfuis remontent à la surface et tel un tsunami balaient nos fragiles édifices.
C'est parce que les béquilles, les échaffaudages mis en place depuis tant d'années pour empêcher cet édifice de s'écrouler sont trop fragiles et que le corps et l'âme sont menacés d'éboulement.. Tout s'écroule, et pour éviter qu'il ne soit trop tard, éviter le champ de ruines on se dirige vers le cabinet de l'analyste.
On se donne rendez vous là bas...Avec cet autre, ce tiers qui va accompagner cette quête...
Alors non, pas un simple clic ! Ceux qui vous diront le contraire vous mentent, ou se mentent, ou les deux.
Bien sûr il existe des thérapies brèves, mais pas si brèves que ça ! Formée aux TCC je sais par expérience que certaines recettes fonctionnent plutôt bien à brèves échéances, qu'elles sont dans des cas très précis d'un grand secours, mais ne nous leurrons pas... apprentissage, désapprentissage, conditionnement... Mais nous ne sommes pas des animaux savants, le propre de l'homme est de penser, de comprendre, de se questionner, d'élaborer... Ce que les TCC ne permettent pas, au contraire... ! Cela n'importe pas, du passé elles font table rase...
Une thérapie, une analyse est une chose sérieuse, pas une mode, pas une lubie. Entreprendre une psychanalyse c'est se donner les moyens d'aller à la rencontre de soi et c'est accepter qu'il faudra du temps, beaucoup peut-être !
Alors il faut faire fi de l'immédiateté, de la solution toute faite, d'une posologie qui guérit instantanément, d'une pilule miraculeuse qui donne l'illusion que nous sommes beaux, intelligents, positifs et heureux et im parfaits (il faut être quand même réalistes, et les marchands de bonheur se doivent de l'être un peu s'il veulent quand même vendre un peu leur soupe)
Il est essentiel de prendre le temps pour comprendre le temps passé et aborder plus serenement le temps à venir. Ce n'est pas facile, de faire, de s'offrir cette pause, de se sentir décalé et différent de ceux qui nous entourent, qui pour vivre ou pour se le faire croire, n'ont plus un seul moment à eux....
C'est vrai, la psychanalyse ne prévoit pas l'avenir, ne promet pas de miracles quant à celui ci, mais au moins elle a le mérite de permettre à celui qui s'y engage d'entrevoir cet avenir autrement, en étant acteur de son lendemain. Et ce n'est pas rien !
dimanche 2 janvier 2011
Mourir demain ?
Dimanche dernier lors de la rediffusion sur arte de l'émission consacrée à Romy Schneider, sa fille a évoqué le théatre, sa relation au théatre, sa manière de jouer, de donner au public... Elle l'exprimait intensément :
"Donner, tout,tout ce que j'ai en moi, sortir tout, comme si c'était le dernier jour, la dernière fois que je jouais", tout donner...
Comme si c'était la dernière fois, comme si il n'y aurait pas de prochaine fois. "
Cette fois là, serait l'ultime...
Alors je me suis demandée une fois encore si vivre "comme si on devait mourir demain" était possible, humainement possible...
La vie réelle....
Pas un rôle de théâtre, mais le rôle que nous jouons au quotidien. Mais jouons nous un rôle ?
"Il n'y aura pas de demain"
Bien sûr personne ne peut affirmer que demain il sera là, ni après demain, nul ne sait, mais heureusement, je crois, nul n'y pense, sauf, peut-être s'il est malade, mourant, si justement ses derniers jours, ses dernières heures lui sont comptées, lui sont contées...
Comme s'il devait alors vraiment mourir demain, car cette mort là s'inscrit dans le champ du possible, dans le champ du réel.
Donne t-il alors tout ? Le peut-il ? En a t-il la force, l'en vie alors que la vie lui manque, que la vie se compte en instants qui restent..
Le reste... Il y a une fin, un fin attendue, plus vite que prévue.
Nous sommes tous dans le temps qui reste, qui nous reste, une sorte de compte à rebours dont nous ne connaissons la fin.
Pourtant, paradoxalement nous n'y pensons pas, ou alors dans des circonstances particulières, nous vivons dans l'espoir, dans le demain, l'aprés demain. Nos projets sont à long termes, nous nous projetons dans l'avenir, nous voyons plus tard, nous préparons notre retraite, nos vacances, parlons sans crainte vraiment de l'année prochaine.
Nous n'imaginons pas vraiment que ....
Nous ne vivons pas le moment présent, nous ne vivons pas ou alors très difficilement l'ici et maintenant, car nous sommes tantôt dans le passé tantôt dans le futur, mais jamais là, à la fraction de seconde de l'acte que nous posons.
Nous ne pouvons faire comme si c'était la dernière fois, comme si cet acte posé, là, maintenant est, sera le dernier. Ce qui dans ce contexte pourrait poser de pertinentes questions et mettre une sacrée pagaille
Car si ce moment est le dernier ou du moins peut l'être, alors à quoi bon se soucier de ses conséquences ? Agissons sans retenue, et libérons nos pulsions, puisque c'est la dernière fois, vivons à fond...
Bien sûr Sarah Biasini n'a pas voulu dire cela, elle exprimait bien ce que ressentent les acteurs de théatre, qui jouent, certes, mais qui n'ont pas droit à l'erreur devant le parterre de spectateurs.. Ils ne peuvent rater la scène, elle ne pourra être rejouée, reprise, coupée au montage. C'est comme ça le théatre, une sorte de réalité qui n'en n'est pas une, un rôle à interpréter sans se tromper... Il faut en effet donner, offrir ce qu'on a, ce qu'on est de mieux, pour donner toute sa force, sa crédibilité au personnage, pour rendre ce personnage vivant, pour lui donner corps et âme devant la foule. C'est s'effacer pour se donner corps et âme à la foule..
Certains de mes patients, souffrant de troubles anxieux, de fortes angoisses et terriblement inhibés me disent "je n'ose pas, je pense toujours au pire, je vis dans cet espoir du pire, de la catastrophe, alors je me replis, je ne me lache pas, je ne m'autorise pas.."
Et quelque fois d'ajouter, "je me dis que je devrais vivre, parce que je pourrai mourir demain ou là tout de suite.. Et je n'aurai rien fait, je n'aurai vécu même pas à moitié, tout ça à cause de ma peur, de mes angoisses. Là comme ça, je me dis que je suis passé à côté de tout, j'ai des regrets et des remords...
Croyez vous que nous puissions vivre ce jour comme si c'était le dernier ?
Ceci est-il simplement imaginable, concevable ?
Ne pas imaginer, ne pas penser à demain...
Il y a quelques temps un patient m'avait posé la question de savoir si je savais ce que je ferai si je devais mourir demain, je mets à la fin de ce texte le lien de l'article rédigé alors..
Une question récurente, obsédante...
Vivre les moments comme s'ils étaient ultimes, pour se persuader de vivre intensément, de penser à l'ici et maintenant, de profiter, de s'approprier... Une expression, une vue de l'esprit, une jolie métaphore à ne pas prendre au pied de la lettre
Une phrase qui permet de permettre, d'oser, d'aller au delà...De sentir, d'éprouver...
Réprouvant la superficialité, la non prise de conscience de l'instant présent, tout en jouant sur l'inconscience d'un futur inexistant, voire impossible. Comme si demain ne serait pas, comme si nous ne serons pas demain.
Récurente, obsédante, inquiétante....
Pour vivre sans avoir trop de remords, de regrets, sans se tourner sur un passé encore, pour se dire, si j'avais su.... Hier, j'étais heureux et je ne le savais pas;.
C'est peut-être un peu ça ... Aussi ?
Brigitte Dusch, psychanalyste, historienne
"Donner, tout,tout ce que j'ai en moi, sortir tout, comme si c'était le dernier jour, la dernière fois que je jouais", tout donner...
Comme si c'était la dernière fois, comme si il n'y aurait pas de prochaine fois. "
Cette fois là, serait l'ultime...
Alors je me suis demandée une fois encore si vivre "comme si on devait mourir demain" était possible, humainement possible...
La vie réelle....
Pas un rôle de théâtre, mais le rôle que nous jouons au quotidien. Mais jouons nous un rôle ?
"Il n'y aura pas de demain"
Bien sûr personne ne peut affirmer que demain il sera là, ni après demain, nul ne sait, mais heureusement, je crois, nul n'y pense, sauf, peut-être s'il est malade, mourant, si justement ses derniers jours, ses dernières heures lui sont comptées, lui sont contées...
Comme s'il devait alors vraiment mourir demain, car cette mort là s'inscrit dans le champ du possible, dans le champ du réel.
Donne t-il alors tout ? Le peut-il ? En a t-il la force, l'en vie alors que la vie lui manque, que la vie se compte en instants qui restent..
Le reste... Il y a une fin, un fin attendue, plus vite que prévue.
Nous sommes tous dans le temps qui reste, qui nous reste, une sorte de compte à rebours dont nous ne connaissons la fin.
Pourtant, paradoxalement nous n'y pensons pas, ou alors dans des circonstances particulières, nous vivons dans l'espoir, dans le demain, l'aprés demain. Nos projets sont à long termes, nous nous projetons dans l'avenir, nous voyons plus tard, nous préparons notre retraite, nos vacances, parlons sans crainte vraiment de l'année prochaine.
Nous n'imaginons pas vraiment que ....
Nous ne vivons pas le moment présent, nous ne vivons pas ou alors très difficilement l'ici et maintenant, car nous sommes tantôt dans le passé tantôt dans le futur, mais jamais là, à la fraction de seconde de l'acte que nous posons.
Nous ne pouvons faire comme si c'était la dernière fois, comme si cet acte posé, là, maintenant est, sera le dernier. Ce qui dans ce contexte pourrait poser de pertinentes questions et mettre une sacrée pagaille
Car si ce moment est le dernier ou du moins peut l'être, alors à quoi bon se soucier de ses conséquences ? Agissons sans retenue, et libérons nos pulsions, puisque c'est la dernière fois, vivons à fond...
Bien sûr Sarah Biasini n'a pas voulu dire cela, elle exprimait bien ce que ressentent les acteurs de théatre, qui jouent, certes, mais qui n'ont pas droit à l'erreur devant le parterre de spectateurs.. Ils ne peuvent rater la scène, elle ne pourra être rejouée, reprise, coupée au montage. C'est comme ça le théatre, une sorte de réalité qui n'en n'est pas une, un rôle à interpréter sans se tromper... Il faut en effet donner, offrir ce qu'on a, ce qu'on est de mieux, pour donner toute sa force, sa crédibilité au personnage, pour rendre ce personnage vivant, pour lui donner corps et âme devant la foule. C'est s'effacer pour se donner corps et âme à la foule..
Certains de mes patients, souffrant de troubles anxieux, de fortes angoisses et terriblement inhibés me disent "je n'ose pas, je pense toujours au pire, je vis dans cet espoir du pire, de la catastrophe, alors je me replis, je ne me lache pas, je ne m'autorise pas.."
Et quelque fois d'ajouter, "je me dis que je devrais vivre, parce que je pourrai mourir demain ou là tout de suite.. Et je n'aurai rien fait, je n'aurai vécu même pas à moitié, tout ça à cause de ma peur, de mes angoisses. Là comme ça, je me dis que je suis passé à côté de tout, j'ai des regrets et des remords...
Croyez vous que nous puissions vivre ce jour comme si c'était le dernier ?
Ceci est-il simplement imaginable, concevable ?
Ne pas imaginer, ne pas penser à demain...
Il y a quelques temps un patient m'avait posé la question de savoir si je savais ce que je ferai si je devais mourir demain, je mets à la fin de ce texte le lien de l'article rédigé alors..
Une question récurente, obsédante...
Vivre les moments comme s'ils étaient ultimes, pour se persuader de vivre intensément, de penser à l'ici et maintenant, de profiter, de s'approprier... Une expression, une vue de l'esprit, une jolie métaphore à ne pas prendre au pied de la lettre
Une phrase qui permet de permettre, d'oser, d'aller au delà...De sentir, d'éprouver...
Réprouvant la superficialité, la non prise de conscience de l'instant présent, tout en jouant sur l'inconscience d'un futur inexistant, voire impossible. Comme si demain ne serait pas, comme si nous ne serons pas demain.
Récurente, obsédante, inquiétante....
Pour vivre sans avoir trop de remords, de regrets, sans se tourner sur un passé encore, pour se dire, si j'avais su.... Hier, j'étais heureux et je ne le savais pas;.
C'est peut-être un peu ça ... Aussi ?
Brigitte Dusch, psychanalyste, historienne
dimanche 26 décembre 2010
lundi 20 décembre 2010
Purge
Je viens tout juste d'achever Purge, de Sofi Oksanen...
Un livre qui ne laisse pas indifférent, loin de là.
Un livre pas facile à lire, qui va qui vient, dont les histoires et l'histoire se mèlent s'en mèlent, s'emmelent pour se démeler enfin.
Se démeler ? Je n'en suis pas non plus certaine.
Car il nous laisse sur des questionnements, des interrogations et aussi un certain mal aise.
Un livre qu'il faut lire cependant... Pour comprendre, comprendre un monde qui n'existe plus, mais qui subsiste encore.
Pour comprendre un monde qui existe à nouveau, un monde qui s'est retrouvé.
Pour comprendre aussi, ou tenter de le faire, les méandres de l'âme humaine
Une sorte d'étude de caractères...
Oui, un livre qui ne peut laisser indifférent !
Bien sûr je ne vous raconterai pas l'histoire, je veux seulement en dire quelques mots, partager les émotions, les sentiments, ce que j'ai ressentsi, en le lisant, en le refermant.
Purge est un roman. C'est l'auteur qui le dit. Qui l'écrit. Qui nous avertit.
Les deux premières pages représentent une carte géographique, celle de l'Estonie. "L'Estonie dans l'Europe du Nord depuis 1991"
La légende nous donne déjà quelques indications sur la nature du roman, de l'histoire de ces gens, estoniens, russes, exilés...
Cette carte est importante, je dirai presque essentielle pour aller au delà de l'histoire, du roman, pour le comprendre, comprendre les personnages...
La première clé.
Puis il nous mène en 1949, et nous livre les mots de Hans... Quid ?
Nous voila aussitôt dés la page suivante plongés en Estonie Occidentale en 1992...
Va et vient entre ces années 90 et ces années d'avant guerre, de guerre, d'occupation , puis d'occupation encore...
1992 voit la fin et la chute de l'Union soviétique. L'Estonie qui a tant souffert de l'occupation des russes, fête leur départ...
Tout n'est pas si simple....
Il y a eu la guerre, et avant la guerre, l'Estonie était libre, puis ne l’a plus été.
Il est question de liberté dans ce roman, de la liberté, des libertés aussi, individuelles, singulières...
Pendant toutes ces années, difficiles, redoutables, il a fallu survivre....
Et puis c'est l'histoire de deux sœurs, d’une famille ordinaire, dans ce pays.
Une histoire loin d'être simple, surtout lorsqu'il y a un homme...
Et puis des années plus tard, le temps qui passe, et il faut survivre au temps. Survivre tout simplement. Comme on peut, et parfois à quel prix ! Le prix de la vie.
Une histoire et des histoires, celle de gens ordinaires, mais peut-on l'être à cette époque, dans ces pays ?
Dilemme ?
Une écriture simple, ferme, précise et directe qui nous plonge au coeur de ce monde, qui plante son décor dans un village, dans une ferme. Presque pittoresque.
Qui nous plonge dans une atmosphère, souvent lourde, pesante, étouffante, angoissante, suffocante.
Un roman où il y a des odeurs, des odeurs fortes de nourriture, de cuisine, de confitures, d’oignons, de savons, de sueurs, de peurs, une vieille femme qui n'en finit pas de son passé, de sa mémoire, de l'oubli.
Un roman où il y a des images, celles des jours heureux, moins heureux, désespérés..
Un roman qui nous parle de la guerre, de la collaboration, du communisme, du soviétisme, d'un peuple nié, exilé, massacré, déporté.... Pour laisser place.
Mais place à quoi ? A des lendemains qui ne chantent pas, qui n'ont jamais chantés, qui ne chanteront jamais...
Heureusement, le peuple d'Estonie pourra chanter à nouveau !
Ici il est aussi question d'identité, de l'identité d'une nation, de l'identité d'un peuple qu'on veut anéantir, lui ôter ce qu'il a de plus chers, la langue, la religion, l'hymne et le drapeau.
Un peuple qui doit se fondre dans la masse, celle de l'immense Union des Républiques soviétiques, n'être plus qu'un misérable maillon d'une gigantesque machine inhumaine, sans véritable identité, sans véritablement quelque chose qui la singularise si ce n’est l’attachement, ou la soumission aveugle à un soit disant » petit père »...
Ou la seule identité, tolérée, acceptée, revendiquée est l'identité du Parti, celle qu'un groupe de fous veut imposer à une population terrorisée
C'est aussi l'identité de deux femmes, une vieille femme et une très jeune
Et des fantômes, qui surgissent tout d'un coup de l'oubli, du passé, de la mort aussi... On ne sait ?
Identité.
C'est aussi un livre qui parle d'amour... De l'amour... Et l'amour n'est pas toujours simple, pas toujours partagé, souvent convoité, envié. Source de bonheur et de bien des malheurs, de haine, de violence
L'amour d'un homme, l'amour d'une soeur, un amour souvent proche de la haine
Et une haine qui conduit à la perte, à la destruction, au mensonge....
Une histoire qui cache des secrets, plusieurs secrets, que le lecteur devine au fil des pages, sans savoir vraiment...De lourds secrets de famille aussi, trahisons, survie, amour,
Une histoire en lien avec l'Histoire, celle de l'occupation soviétique....
Qui est vraiment qui ?
Que représentent ces quelques mots, en début de partie, écrite par Hans....
Et puis cette fin, ces rapports "top secret" où il est question "d'objet interrogé"
Objet, sujet ?
Encore...
Ustensilisation et manipulation, dépersonnalisation encore de l'individu, qui de sujet devient "objet auditionné"... Objet questionné, objet torturé...
Une description et une narration chirurgicale au scalpel, pas de pathos, de sentimentalisme, pour exprimer pourtant tant de sentiments torturés, bouleversés par les événements et les tourments de l’âme.
Des vies ratées ? Peut-être pas tant que ça ? des rendez vous pas si manqués non plus, des départs, et des attentes. En vain
Mais des rencontres, inattendues ? Inespérées..
L'espoir d'un retour, l'enfer de l'exil..
Vivre et survivre prennent parfois un chemin difficile...
L'auteur, en écho à la carte géographique termine sur une chronologie : de - 9500 (fonte des glaces) à Aout 1994, où les dernières troupes russes quittent l'Estonie. Fonte des glaces ,de la glace. Là aussi.
Connaitre l'histoire de ce pays est indipensable pour donner tout son sens au roman... Savoir combien de fois l'Estonie a été libre, puis ne l'a plus été....Comprendre ce que représente la Forêt... Pour le décoder
Pas seulement un support historique, mais aussi et surtout une clé pour lire... Entre les lignes, pour comprendre la portée des mots, qui prennent alors tous leur sens, leur puissance...
Une sorte de mode d'emploi qui nous incite aussi à revenir en arrière, relire certaines pages, certaines lignes pour leur donner leur juste mesure.
Car rien n'est laissé au hasard dans ce livre. Ce qui semble le plus anodin, la recette de cuisine ou l'unité monétaire en cours signifie beaucoup..
Zara et Aliide tiennent à elle deux les rennes de l'histoire... Et puis Hans...!
Un livre que je relirai dans quelque temps...Encore
Purge, une histoire de l'Histoire, un roman estonien. un roman pour l'Estonie libre.
Brigitte Dusch, psychanalyste, historienne.
Purge de Sofi Oksanen, traduit du finnois par Sébastien Cagnoli, aux éditions Cosmopolites Stock.
Un livre qui ne laisse pas indifférent, loin de là.
Un livre pas facile à lire, qui va qui vient, dont les histoires et l'histoire se mèlent s'en mèlent, s'emmelent pour se démeler enfin.
Se démeler ? Je n'en suis pas non plus certaine.
Car il nous laisse sur des questionnements, des interrogations et aussi un certain mal aise.
Un livre qu'il faut lire cependant... Pour comprendre, comprendre un monde qui n'existe plus, mais qui subsiste encore.
Pour comprendre un monde qui existe à nouveau, un monde qui s'est retrouvé.
Pour comprendre aussi, ou tenter de le faire, les méandres de l'âme humaine
Une sorte d'étude de caractères...
Oui, un livre qui ne peut laisser indifférent !
Bien sûr je ne vous raconterai pas l'histoire, je veux seulement en dire quelques mots, partager les émotions, les sentiments, ce que j'ai ressentsi, en le lisant, en le refermant.
Purge est un roman. C'est l'auteur qui le dit. Qui l'écrit. Qui nous avertit.
Les deux premières pages représentent une carte géographique, celle de l'Estonie. "L'Estonie dans l'Europe du Nord depuis 1991"
La légende nous donne déjà quelques indications sur la nature du roman, de l'histoire de ces gens, estoniens, russes, exilés...
Cette carte est importante, je dirai presque essentielle pour aller au delà de l'histoire, du roman, pour le comprendre, comprendre les personnages...
La première clé.
Puis il nous mène en 1949, et nous livre les mots de Hans... Quid ?
Nous voila aussitôt dés la page suivante plongés en Estonie Occidentale en 1992...
Va et vient entre ces années 90 et ces années d'avant guerre, de guerre, d'occupation , puis d'occupation encore...
1992 voit la fin et la chute de l'Union soviétique. L'Estonie qui a tant souffert de l'occupation des russes, fête leur départ...
Tout n'est pas si simple....
Il y a eu la guerre, et avant la guerre, l'Estonie était libre, puis ne l’a plus été.
Il est question de liberté dans ce roman, de la liberté, des libertés aussi, individuelles, singulières...
Pendant toutes ces années, difficiles, redoutables, il a fallu survivre....
Et puis c'est l'histoire de deux sœurs, d’une famille ordinaire, dans ce pays.
Une histoire loin d'être simple, surtout lorsqu'il y a un homme...
Et puis des années plus tard, le temps qui passe, et il faut survivre au temps. Survivre tout simplement. Comme on peut, et parfois à quel prix ! Le prix de la vie.
Une histoire et des histoires, celle de gens ordinaires, mais peut-on l'être à cette époque, dans ces pays ?
Dilemme ?
Une écriture simple, ferme, précise et directe qui nous plonge au coeur de ce monde, qui plante son décor dans un village, dans une ferme. Presque pittoresque.
Qui nous plonge dans une atmosphère, souvent lourde, pesante, étouffante, angoissante, suffocante.
Un roman où il y a des odeurs, des odeurs fortes de nourriture, de cuisine, de confitures, d’oignons, de savons, de sueurs, de peurs, une vieille femme qui n'en finit pas de son passé, de sa mémoire, de l'oubli.
Un roman où il y a des images, celles des jours heureux, moins heureux, désespérés..
Un roman qui nous parle de la guerre, de la collaboration, du communisme, du soviétisme, d'un peuple nié, exilé, massacré, déporté.... Pour laisser place.
Mais place à quoi ? A des lendemains qui ne chantent pas, qui n'ont jamais chantés, qui ne chanteront jamais...
Heureusement, le peuple d'Estonie pourra chanter à nouveau !
Ici il est aussi question d'identité, de l'identité d'une nation, de l'identité d'un peuple qu'on veut anéantir, lui ôter ce qu'il a de plus chers, la langue, la religion, l'hymne et le drapeau.
Un peuple qui doit se fondre dans la masse, celle de l'immense Union des Républiques soviétiques, n'être plus qu'un misérable maillon d'une gigantesque machine inhumaine, sans véritable identité, sans véritablement quelque chose qui la singularise si ce n’est l’attachement, ou la soumission aveugle à un soit disant » petit père »...
Ou la seule identité, tolérée, acceptée, revendiquée est l'identité du Parti, celle qu'un groupe de fous veut imposer à une population terrorisée
C'est aussi l'identité de deux femmes, une vieille femme et une très jeune
Et des fantômes, qui surgissent tout d'un coup de l'oubli, du passé, de la mort aussi... On ne sait ?
Identité.
C'est aussi un livre qui parle d'amour... De l'amour... Et l'amour n'est pas toujours simple, pas toujours partagé, souvent convoité, envié. Source de bonheur et de bien des malheurs, de haine, de violence
L'amour d'un homme, l'amour d'une soeur, un amour souvent proche de la haine
Et une haine qui conduit à la perte, à la destruction, au mensonge....
Une histoire qui cache des secrets, plusieurs secrets, que le lecteur devine au fil des pages, sans savoir vraiment...De lourds secrets de famille aussi, trahisons, survie, amour,
Une histoire en lien avec l'Histoire, celle de l'occupation soviétique....
Qui est vraiment qui ?
Que représentent ces quelques mots, en début de partie, écrite par Hans....
Et puis cette fin, ces rapports "top secret" où il est question "d'objet interrogé"
Objet, sujet ?
Encore...
Ustensilisation et manipulation, dépersonnalisation encore de l'individu, qui de sujet devient "objet auditionné"... Objet questionné, objet torturé...
Une description et une narration chirurgicale au scalpel, pas de pathos, de sentimentalisme, pour exprimer pourtant tant de sentiments torturés, bouleversés par les événements et les tourments de l’âme.
Des vies ratées ? Peut-être pas tant que ça ? des rendez vous pas si manqués non plus, des départs, et des attentes. En vain
Mais des rencontres, inattendues ? Inespérées..
L'espoir d'un retour, l'enfer de l'exil..
Vivre et survivre prennent parfois un chemin difficile...
L'auteur, en écho à la carte géographique termine sur une chronologie : de - 9500 (fonte des glaces) à Aout 1994, où les dernières troupes russes quittent l'Estonie. Fonte des glaces ,de la glace. Là aussi.
Connaitre l'histoire de ce pays est indipensable pour donner tout son sens au roman... Savoir combien de fois l'Estonie a été libre, puis ne l'a plus été....Comprendre ce que représente la Forêt... Pour le décoder
Pas seulement un support historique, mais aussi et surtout une clé pour lire... Entre les lignes, pour comprendre la portée des mots, qui prennent alors tous leur sens, leur puissance...
Une sorte de mode d'emploi qui nous incite aussi à revenir en arrière, relire certaines pages, certaines lignes pour leur donner leur juste mesure.
Car rien n'est laissé au hasard dans ce livre. Ce qui semble le plus anodin, la recette de cuisine ou l'unité monétaire en cours signifie beaucoup..
Zara et Aliide tiennent à elle deux les rennes de l'histoire... Et puis Hans...!
Un livre que je relirai dans quelque temps...Encore
Purge, une histoire de l'Histoire, un roman estonien. un roman pour l'Estonie libre.
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Ce blog relate des bribes, des vies en respectant l'anonymat, ce l'éthique et la déontologie de ma fonction
Les événements, initiales, lieux, histoires... sont modifiés.
Il s'agit d'illustrer des situations, un concept, une problématique, un questionnement donnant lieu à une réflexion.
Ainsi toute ressemblance, similitude serait donc purement fortuite.
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Ainsi toute ressemblance, similitude serait donc purement fortuite.