Psychanalyse Aujourd'hui

Le blog de Brigitte Dusch psychanalyste historienne

Accompagner le désir d'être Soi
Le sujet humain est singulier, son histoire est unique, l'analyse lui permet de partir à sa rencontre et de tisser les liens, de prendre rendez-vous avec soi.

"J'accepte la grande aventure d'être moi". Simone de Beauvoir

Mon livre : "j'aime ma vie"

samedi 5 novembre 2011

Rencontre ?

La rencontre de l'autre ?
Comment rencontrer l'autre, aller au devant de cet autre là, si justement cet autre, il ne nous voit pas !
Une rencontre suppose d'être deux au moins....
Aller au devant, accueillir, aller vers..

Il y a me semble t-il des rencontres impossibles ou qui se passent mal, qui ne se passent pas bien du tout !
Pourquoi ? Mais pourquoi ces être là, ces autres là n'arrivent-ils pas à se rencontrer, à se dire, à échanger, à partager, à être deux, au moins....

Aller à la rencontre, aller, marque le mouvement, quitter, renoncer à, pour aller vers
Quitter, laisser.. Tendre vers cet autre, qui se découvre aussi être, un être étant.
Etre un inconnu, un être étrange, un être étranger.

Ne plus être dans la position statique, dans l'attente, spectateur, mais devenir acteur, poser cet acte là, décider de ..

C'est essentiel de comprendre çà, de voir, de sentir ce mouvement là, à l'origine du désir, de la volonté de la rencontre.
De percevoir ce rythme.
Ce balancement...

Mais.... ?

Encore faut-il que cette volonté soit réciproque, que l'autre en question ait lui aussi ce désir, cette volonté, cette envie
Oui, dans cette histoire il faut être deux !
Il faut aussi accepter que cet autre, là, pas si loin, en face de, près de, est différent, savoir et accepter qu'il est singulier, qu' il ne parle pas toujours le même langage, la même langue.

La différence ! Et/est de taille parfois !
Admettre l'autre dans sa singularité, ans sa dimension autre : ne pas la nier, la dénier, la critiquer, la maudire, la haïr !

Ne pas vouloir effacer cet autre là en le privant de ce qui fait sa différence, son altérité, ne pas vouloir qu'il soit autrement qu'il est.
Etant donné que la différence est autre, et effraie...
Nier est infiniment aisé et peut être confortable, rassurant aussi
Mais cet autre, dont certains disent que c'est l'enfer, est là...
L'ignorer ne peut durer

Mais voilà ! Accueillir ne signifie pas non plus tout permettre, renoncer à tout, afin de satisfaire cet autre, pour qu'il se sente chez lui dans cet ailleurs !

Un ailleurs inconnu, accueillant certes, mais pas tout !

Pas tout ! C'est justement sur ce Pas tout que la rencontre coince, cloche !
Car souvent il faut tout, à l'un et à l'autre.
Que l'ici devienne l'ailleurs, que l'ici se superpose, puis s'efface pour devenir et être, naitre et n'être plus que l'ailleurs...

Cet autre qui demande à être accueilli exige aussi parfois de son hôte qu'il renonce à sa singularité !
Alors ça grince !

Offrir l'hospitalité ne veut pas dire renoncer à sa propre langue, à sa propre essence, cela témoigne d'une ouverture, d'une générosité aussi parfois, d'intelligence toujours !
Les rencontres sont le fondement de toute société, de tout lien social

Accepter cette hospitalité là à aussi un sens... C'est aller vers l'autre, prendre ou saisir la main tendue...
Offrir en partage et en retour !
Comprendre et partager, et ne pas imposer.
Il y a des rencontres impossibles tout simplement parce que l'un refuse de voir l'autre, de le reconnaitre et de l'accepter
Parce que l'un des deux veut tout le gâteau, ne rien partager et ne veut même pas laisser de miettes
Il est dans la haine de l'autre en qui il voit son double mortifère ! L'autre devient le réceptacle de sa haine, de sa propre souffrance qu'il ne peut évacuer autrement !
L'autre n'existe pas en tant que tel ! Il n'est qu'en n'étant cela....
Et rien ne va plus !
Puisqu'on veut bien être accueilli, sans vouloir de l'autre...
en tant qu'autre. Singulier, sujet.
En tant qu'alter égo.
L'autre alors n'a pas de sens, on lui a dénié jusqu'à son existence, son essence. Autre devient synonyme de vide, et non plus de vie, un vide qu'il faut remplir de soi...
C'est une notion qu'il ne peut ni symboliser, ni conceptualiser ! Et encore moins élaborer !
Cet autre, dans le déni n'envisage pas pour aller au devant de celui qui lui tend la main d'apprendre ne serait-ce que les rudiments de sa langue, de son histoire afin de le comprendre ! De le respecter ! Et de le reconnaitre !

Car c'est bien de reconnaissance qu'il sagit !


De connaissance, de soi, d'acceptation de soir aussi, d'abord afin de faire le pas..
D'avancer pour aller vers cet autre qui tend la main...

Il reste pour certains un long chemin à faire....
Un très long chemin...
Un impossible chemin peut-être ?
Une impossible rencontre Alors !


lundi 31 octobre 2011

Thérapeute : Un métier

Etre ou devenir thérapeute, psychanalyste, psychothérapeute
Etre ou devenir
Devenir pour être ?
Mais est-on ? Devient-on ?

J'ai longuement hésité : Comment intituler cet article. Thérapeute, j'ai choisi ce mot, en souvenir peut-être d'un de mes enseignants à l'université qui nous disait 

"psychothérapeute ne veut rien dire, ce serait réduire notre champ d'action"
J'ai souvent médité cette phrase, et au fil du temps au fur et à mesure de ma pratique, l'ai presque faite mienne. Mais il savait de quoi il parlait ce Professeur, il nous enseignait, mais surtout recevait des patients et soignait la "folie" depuis tant d'années...

Mais ce n'est pas là l'objet. Pas tout à fait, encore que !
Etre ou devenir. Etre et devenir
Devenir pour étant, sûrement, plus sûrement peut-être.
Rien ne m'agace davantage que le mot "psy" employé lui aussi à toutes les sauces, formant à lui tout seul une nébuleuse obscure qui s'enfonce dans les brumes et les ténèbres d'un nouage artificiel.

Etre psy. Rêve ou/et fantasme de tant et tant de gens.
Pourquoi donc ?
"J'ai vu que tu faisais psy, ça me tente bien, finalement ça a l'air d'être cool"

Il y a certains métiers comme ça, curieusement, peu de personnes fantasme sur le désir de devenir maçon, plombier, électricien, femme de ménage, caissière
....
Mais psy, oui, comme le disent les ados "ça le fait" !

Nombres de personnes en rêvent, comme d'un second métier, souvent, parfois, parce qu'ils pensent s'être fourvoyés dans la grande ville à courir partout pour nourrir leur famille, gagner de l'argent en menant une vie de fou.
Ils ont "pris conscience" et veulent tout changer, partir sur et vers une autre voix, écouter leur voie interieure...

Alors ils se tournent vers la psy, la thérapie, ou plus exactement le plus souvent vers des thérapies "new age" pour reprendre encore les termes de mon vieux professeur.
Emerveillés par toutes ces pratiques de décryptage des gestes, des rêves, passant par l'astrologie, l'atro analyse, la morpho psycho truc,  la numérologie, le tirage de cartes spéciales, la relaxation,la méditation (au nom orientalisant), la zénitude quelconque, la sophro machin chose, les mouvements oculaires... Bref, la liste est trop longue... je vais m'arrèter là.
Mais en ouvrant des magazines ou en cliquant sur le net, nous avons l'embarras du choix !

Séduits par ces techniques prometteuses et promettant un mieux être, une belle vie,plus de soucis, certifiant éradiquer le symptôme qui vous bouffe la vie, elles attirent tous ceux en mal d'être et d'aise, se disant que finalement ils pourraient se donner une seconde chance !
Pourquoi pas ?

Mais voilà, on ne s'improvise pas thérapeute, il ne s'agit pas d'un jeu
"On dirait que je suis le psy et toi le patient"
Non, il ne s'agit pas de cela. Il a soi certes mais il y a l'autre surtout, celui qui s'adresse... Qui souffre et qui vient à la rencontre de cet autre là supposé savoir quelque chose de sa souffrance.
Qui s'en remet à lui.
Et ce n'est pas rien !

On ne s'improvise pas celui là...
Et puis encore...!
On n'a pas cette envie comme ça tout simplement parce que la vie actuelle ne va pas, ne convient plus, fait souffrir, parce que la vie fait souffrir et que la simple pensée de changer, de prendre un autre chemin, de mettre une autre chemise va "arranger les choses"

Va soulager ce '"quelque chose qui cloche chez moi" pour aller au devant de ce qui coince chez l'autre..
,

Ce qui coince, justement, c'est ça, c'est ce désir, c'est ce désir là. Ce désir de faire de la psy...
De la "psy"!

La psy... Un univers impitoyable, où celui qui n'est pas passé sur le divan ou au minimun sur une chaise, face à un vrai thérapeute risque de ne pas s'en remettre :
Une posture qui n'accepte pas l'imposture !
Une imposture qui fait mal !
Mais ne s'agit-il pas du désir du sujet, de celui qui s'autorise de lui même ?

Ce désir de "seconde vie" légitime ne se fait pas, ne se met pas non plus en acte n'importe comment....
Si devenir thérapeute est un métier, c'est aussi le fruit d'un désir. Celui de ce sujet justement....

Si la thérapie, les théories, la clinique, la psychiatrie, s'apprennent sur les bancs de l'université et dans les livres, elles se frottent aussi à la pratique, aux stages que nous effectuons dans les "lieux de la folie" de la souffrance, auprès d'autres professionnels qui nous enseignent et nous transmettre le "savoir"  à leur manière.

Apprendre, travailler, tout le temps car il faut le savoir, nous n'en n'avons jamais fini avec cette "théorie" (avec la "pratique" non plus) cette matière du savoir. Jamais !
Tout le temps il nous faut lire, participer à des conférences, écouter, écrire, travailler encore et encore, se confronter à la réalité sociale, politique, économique, philosophique, être un acteur du lien social...
Réflechir et adapter, s'adapter, comprendre.
Etre en perpétuel mouvement, toujours !
L'oeil, les oreilles, les sens en alerte....
Aussi !
Mais cela est bien loin d'être suffisant....
Il y a l'essentiel !
Ce long travail engagé qui nous permet d'articuler le savoir, l'être, et le devenir.
Ce long travail, (les analysants qui me lisent savent...) sur soi, cette analyse qui se décline souvent en plusieurs tranches, couches, interminable, finie et infinie à la fois... Qui nous emmène et nous emporte vers les chemins de notre histoire, pour comprendre. Comprendre qui ont est, mais aussi pourquoi on est. Etre ! Pour devenir Etre. Je suis...
Un long chemin, difficile, semé d'embûches, de pièges, de bonheurs, de larmes, de joies, de chagrins, de colères, de peines, de regrets, de soulagements...
Qui vaut le coût et le coup... Pour devenir soi..
Pour être soi, étant devenir...
Alors... ?
On ne devient pas forcément thérapeute.. Psychanalyste, psychothérapeute...
En tous cas on ne se sent pas psy.. Seulement...
On réalise le peu de sens et l'absurdité de ces trois lettres !
Non devenir thérapeute ne se décide pas sur un coup de tête, de dés... Parce que simplement on a envie de changer de vie ! Parce qu'on veut faire autre chose. Parce qu'on a participé à un stage de machin chose et que finalement c'est pas si mal, parce qu'on a envie d'aider les gens, de faire le bien autour de soi.
Parce que ça flatte son égo..
Parce que....
C'est, je dirai plus compliqué que ça.. Du moins je crois !

mercredi 19 octobre 2011

1941


Le compteur s'est arrêté, enfin !
Enfin
1941...

Vous, lecteurs qui venez ici, vous aviez remarqué sûrement ce compteur, dans la marge...Discret, certes, mais présent
Dérangeant...
Parce que....
Certains d'entre vous m'en ont parlé.. m'ont demandé..
Ce compteur ?

Ce compteur du temps qui passe, du temps passé !
Ce compteur qui chaque jour enregistrait un chiffre supplémentaire

... without Gilad !

1941 jours...

1941 jours sans toi....


C'est long, incroyablement long, affreusement long, insoutenable !
Tous ces jours sans savoir, où tu étais, tous ces jours à savoir que tu souffrais... Loin de chez toi, loin des tiens
Sans savoir !
Sans savoir si tu vivrai, si tu reverrai la lumière du jour, les tiens et ta Terre !

1941 jours seul, ce n'est pas humain !
Personne ne peut infliger cela à personne !
Pourtant !
1941 jours de supplice, de tortures, de misères et de douleurs
Pour toi, pour ta mère, pour ton père, ton frère, ta soeur, ton grand'père
Pour nous...

Aucune mère ne pouvait rester insensible aucun père, aucun être humain !

Enfin...!

Tu es là..
Gilad tu es là, de retour !

Tu es enfin de retour parmi les tiens, tu as retrouvé sa famille, ta Terre, ta maison, les tiens. Et j'en suis heureuse !
Infiniment heureuse, j'ai tant et tant souhaité, espéré ce moment.

Je suis heureuse que ce compteur ait disparu, ne soit plus ici. Enfin...

Il l'a été car nous nous devions de ne pas t'oublier
Nous nous devions, je me devais, ne pas te rayer de la liste des vivants.
Je me devais de rappeler au passant qui passe, que les jours passés l'étaient sans toi. L'étaient loin de toi...

C'est pourquoi ce compteur était là !
Pour conter ton absence, ton manque...
Pour dire aussi ta présence, dans nos coeurs, ta présence tout simplement !
Gilad !

Il en était de mon devoir, de mon devoir d'être humain !

Ceux qui me connaissent savent à quel point pour moi c'était important !
Vital !

Pas un seul jour sans penser à toi, à ta mère, à ta famille, pas un jour sans prière, sans espoir, sans t' envoyer l'énergie et la force pour tenir bon, pour tenir.
Des jours à essayer de ne pas penser, à essayer de ne pas imaginer ta détresse, ton désespoir, ta solitude, ta douleur et celle des tiens.

Des larmes... De la peine...Mais de l'espoir ! Une rage de vaincre, de vivre et de transmettre tout ça pour que tu sois enfin là !

Pas un jour sans tout ça, peur, peine, chagrin et colère de ses jours qu'on te volait, de ta jeunesse qu'on t'arrachait !
Pour rien !

Nous n'avons jamais cessé de penser et d'espèrer !

Nous t'attendions, tu es devenu pendant tous ces jours, notre enfant, notre fils, notre frère
Nous attendions ton retour..
Car nous savions que ce jour arriverait ! Jamais nous n'avons perdu l'espoir, c'est notre force !
Ce compteur servait à cela aussi...
Ce compteur servait à dire...
A dire au monde entier que tu étais là, que tu étais vivant !
Dire pour qu'ils ne t'oublient pas
Car l'oubli c'est pire que la mort !
C'est un assassinat sournois, une mort lente...

Et de celà, nous ne voulions pas !
Ce compteur était là pour ça
Pour intriguer,
Pour déranger,
Pour questionner, 

Pour interpeller...

Pour nous dire...
Dire que dire c'est vivre aussi, que nommer c'est faire vivre...
Prononcer ton nom, pour ne pas l'oublier
Dire ton nom...Gilad Shalit...
Ne pas le laisser sombrer dans l'oubli.

Hier, comme beaucoup j'ai regardé les images, écouté,ce "direct différé", attendant enfin ce moment...Le vivant dans ma chair et dans mon coeur

Une si longue attente !
Hier j'ai pleuré, des larmes de joie et de peine aussi pour ceux qui ne sont pas encore rentrés, pour ceux qui souffrent encore...

Je, nous ne les oublions pas...

Il en va de notre humanité. Nul n'a le droit de souffrir, d'être privé de sa liberté, de se faire voler sa vie !
Nul ne peut être l'otage de la haine, de la bétise, de la violence...
Nul ne peut obliger l'autre à vivre ça...


 un message personnel et pour vous remercier aussi, vous, qui passiez par là...

dimanche 16 octobre 2011

Vieillir

Vieillir, à vrai dire elle n'y avait jamais pensé, elle savait que c'était comme ça, inéluctable, mais y penser, non, à vrai dire non.
Il faut dire qu'elle n'a jamais vraiment eu le temps pour ça, le temps de voir passer le temps qui passe...
Qui passe, mais ne repasse pas.
Il faut dire que le temps est passé sans vraiment qu'elle se rende compte, qu'avec ce temps là, il y a aussi les années, et que celles ci passent... Elles aussi...
Il y a bien eu les anniversaires, les cadeaux, les gâteaux, les bougies, et puis les anniversaires, les cadeaux, les gâteaux, sans bougies... Parce que ça faisait beaucoup sur le gâteau !
Alors on n'en mettait plus.
Plus de bougies... Plus d'ans, plus d'années;
Le temps qui passe, sans les années...
Et puis il y a eu les cases à remplir, les tranches d'âges dans lesquelles il faut se situer pour remplir un questionnaire, une enquête.
Et puis, il y a le temps qui passe, sans s'arrêter vraiment, pour faire le point, une sorte de point sur l'âge, passé, et futur..
Travail, enfants, maison, ménage, mari, amant parfois, pour faire passer le temps et ne pas oublier... Qu'elle n'a pas vraiment l'âge... !
L'âge ?
Et puis le matin il faut faire vite, devant le miroir, ne pas trop s'attarder, il faut partir, travailler, une bonne crème, un coup de blush, de mascara, un soupçon de rouge et c'est parti.
Elle lit ou parcourt de temps en temps les magazines féminins, chez le médecin, le coiffeur, mais n'a pas vraiment le temps pour ça !
Pas l'âge pour ça...
L'âge ?
Et puis la lecture de ces magazines lui semble futile, elle ne s'y reconnait pas, se dit que ce n'est pas pour elle, elle ne comprend pas, ne comprends plus des préoccupations qui ne sont pas, ne sont plus les siennes
Et puis ces mots, ces expressions : Ca veut dire quoi ? Ce ne sont pas ses mots à elle...
Elle ne se reconnait pas, ne se reconnait plus
Elle ressent alors une étrange étrangeté, un étrange mal aise, un mal être... De ne pas être, ou plus être à sa place
Mais quelle place ?
Et puis vient le temps où le temps passe moins vite, car il y a moins à faire...
Elle s'attarde un peu plus devant le miroir
Elle voit le temps, les marques du temps...
Elle ne se reconnait pas.
Elle ne reconnait pas l'image que ce satané miroir lui renvoie..
Elle suit d'un doigt les sillages creusés dans son visage, la mine défaite,l'oeil triste, les cernes bleuis.
Un visage fatigue, le teint terne lui aussi....
Elle se dit que non, ce n'est pas elle, mais simplement une autre, une autre elle, fatiguée et malade et que demain il n'en sera plus rien...
mais le charme est rompu, les ravages du temps ne s'efface pas davantage à coup de déni que de crème ou sérum anti rides
Elle sait tout ça !
Désarmée et défaite, elle ne peut pas lutter, elle ne peut rien contre le temps
Incidieux et sordide il s'est infiltré dans sa vie, ne lui laissant aucun sursis.
Pourtant elle n'a rien vu venir, pourtant elle savait qu'il lui fallait vieillir
Mais ça n'arrive qu'aux autres ?
Se croyant à l'abri elle n'a jamais cru que le temps implacable s'attaquerait à elle, se croyant à l'abri elle n'a jamais préparé le combat
Mais quel combat, injuste et inégal, il est perdu d'avance...
Et puis tout d'un coup, elle voit les marques du temps et réalise que les ans ont passés, vite, trop vite, sans qu'elle ait eu ce temps, qu'elle ait pu au moins retenir un peu...
Un peu, juste un peu de jeunesse et vendre son âme au diable pour en garder ne serait ce qu'une promesse
L'âge est venu et le temps a fait son oeuvre
Son chef d'oeuvre

Et le temps est venu.
La première ride en a appelé une autre, puis une autre, au coin de l'oeil, puis autour des lèvres lui gâchant son sourire...
Elle ne sourit plus...
Elle n'ose affronter la glace, le miroir qui lui montre à voir cette image qu'elle ne reconnait pas...
Ce miroir qui l'insulte !
Cette femme qui n'est pas elle...
Elle réalise avec effroi que les autres la voit comme ça !
Elle se trouve laide, affreuse, immonde, vieille...
Elle se demande comment faire....
Elle veut masquer, puisqu'elle ne peut l'ôter, le gommer, le tuer, le ravage de ce temps sans pité...
Mais comment faire pour paraitre moins vieille
Car elle ne se sent pas vieille, elle ne se voit pas vieille !
Pourtant cette image, ces yeux, cette bouche... Elle n'ose aller plus loin et regarder son corps...
Elle n'a jamais vraiment eu le temps de s'attarder....
Vieillir est une souffrance, une douleur, une perte, un deuil à faire....Aussi

A Elle, elles, toutes... C elles...

mardi 11 octobre 2011

Thérapie

Alice Miller est une psychanalyste qui a beaucoup apporté à la clinique, elle s'est aussi consacrée à la recherche sur l'enfance... Auteur de nombreux livres traduits dans le monde entier elle a surtout réfléchi sur les causes et conséquences des mauvais traitements infligés aux enfants.


Je voulais vous proposer aujourd'hui, mais aussi quand vous voulez... de réflechir à cette phrase d'Alice Miller extraite de "Ta vie sauvée enfin" à propos de la thérapie


"Une thérapie adéquate me permet d'apprendre à comprendre mes sentiments et non à les condamner, à les considérer comme amis et protecteurs au lieu de les redouter et d'y voir des ennemis que l'on doit combattre."
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Nota bene

Ce blog relate des bribes, des vies en respectant l'anonymat, ce l'éthique et la déontologie de ma fonction
Les événements, initiales, lieux, histoires... sont modifiés.

Il s'agit d'illustrer des situations, un concept, une problématique, un questionnement donnant lieu à une réflexion.
Ainsi toute ressemblance, similitude serait donc purement fortuite.

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