Psychanalyse Aujourd'hui

Le blog de Brigitte Dusch psychanalyste historienne

Accompagner le désir d'être Soi
Le sujet humain est singulier, son histoire est unique, l'analyse lui permet de partir à sa rencontre et de tisser les liens, de prendre rendez-vous avec soi.

"J'accepte la grande aventure d'être moi". Simone de Beauvoir

Mon livre : "j'aime ma vie"

samedi 7 juillet 2012

Comme tout le monde ?

Comme tout le monde !
Tout le monde... Aujourd'hui il semble que ce soit le leitmotiv partout, dans les journaux, les médias, les livres, les cabinets médicaux, les protocoles de développement personnel etc..
Etre comme tout le monde !  Avoir des défauts, des imperfections, être grossier, se laisser aller, écrire de manière phonétique... Tout le monde le fait, donc il ne faut pas s'inquiéter, sous entendons : c'est la norme !
La norme..
Un mot singulier et particulier aussi, qui décide de celle ci ? Existe t-elle au pluriel ou seulement au singulier ?
Convient-il de ne pas trop s'en écarter, de ne pas trop s'en approcher non plus,où se situe alors la norme de la norme pour être en plein dedans ? Into ?
Il ne faut donc s'effrayer de rien, pas plus des fautes d'ortographes que de ses kilos en trop, pour soit disant déculpabiliser les femmes, je ne sais plus quelle actrice posait nue et déclarait avoir de la cellulite, un corps disgracieux qu'elle n'aimait pas !
Nous voilà rassurés !
Elle se disait alors comne tout le monde, pas différente des autres, indifférenciée en quelque sorte, perdue dans la masse, l'indifférenciation.

Je me souviens d'un temps où les parents sachant que leurs rejetons n'étaient ni ne seraient jamais parfaits mettaient un point d'honneur à leur transmettre quelques valeurs fondamentales pour être polis, bien élevés, être à l'aise en société : Se tenir convenablement, manger selon des conventions "normées"... Les régles élémentaires de politesse, le savoir vivre qui aujourdh'ui n'existe plus que sous l'appelation métaphorique et fallacieuse de "compétence sociale", ou mieux encore "habiltés sociales"
Certains thérapeutes font même payer des honoraires très élevés pour apprendre à des personnes qui en sont dénuées les manières et les attitudes à adopter pour paraitre civilisés !
Curieuse société me direz vous ?
Alors ? La norme ?

Ne pas savoir se tenir à table, ne pas se lever pour laisser sa place à une personne qui en a besoin, passer devant la file d'attente, insulter la personne qui vous fait une remarque.... Tout le monde le fait, c'est comme ça maintenant ! Il faut s'y faire !
"Ce sont de "petites incivilités sociales pas bien méchantes... Ce sont des sauvageons, nous avons tous été jeunes... etc.."
Il faut être tolérant, sous entendu laissons faire, ne disons rien, puisque tout le monde le fait ! Mais ?
Une litanie que nous entendons tous et qui finit comme tout disque rayé à nous lasser, au moins à lasser certains qui eux, à très juste titre, considérent que ce ne sont pas des incivilités, mais des manques certains, de sérieux manques je dirai !
Tout le monde.. Ainsi on ne met plus la barre haute, on la descend, on tend non plus vers le meilleur, mais plutôt vers la médiocrité, celle ci semble plus accessible, donc plus rassurante...
Les ragots des stars du show biz et de la politique font le bonheur d'un certain public qui voit qu'ils sont comme eux, qu'ils se chamaillent aussi, se trompent, prennent des kilos, grillent des feux rouges,conduisent en état d'ivresse... Tirant vers le bas l'image plutôt que vers le haut !
Le processus identificatoire en prend un sacré coup du même coup...

Se laisser aller à ses pulsions, sans retenue, oublier, s'oublier, en actes, en paroles...
Agir, ne pas réflêchir, oublier que les actes et les mots peuvent avoir des conséquences, blesser l'autre
L'autre ?
Mais quel autre ? Où est-il ? Celui là est au mieux l'enfer au pire il n'existe pas.
Car chacun de ceux là se croient seuls, la rue, le monde leur appartient, ils l'occupent sans se soucier de l'autre possible occupant lui aussi, ils sont seuls lorsque dans le métro ils hurlent dans leur portable, tondent leur pelouse, taillent leur haie, roulent à toute vitesse, fument dans les lieux interdits.
Interdits.. Quid de ce mot ?
C'est aussi là que ça coince, interdits, ceux là mêmes qui jamais n'ont été posés, ni par des parents défaillants pas plus que par une société trop indulgente qui a défaut ou par peur de condamner excuse et pardonne avant même d'avoir fait le bilan, avant même d'avoir expliqué et fait prendre conscience.
Conscience : Encore un de ces mots qui coince..

Alors tout le monde ? Faire comme tout le monde signifie t-il : ne pas avoir de retenue, manquer d'éducation, ne pas réfléchir, faire ce qui nous passe par la tête, satisfaire immédiatiement toute pulsion au mépris de l'autre, vivre pour vivre l'instant présent, ne pas savoir différer ni besoin ni envie, en plus savoir se situer dans le désir, ne pas savoir remettre à demain, ne pas savoir attendre, ne pas prendre conscience de la valeur des choses, de la vie,de sa vie et de celle des autrre
Est-ce alors réélement exister ? Etre dans le lien social ?

La perfection existe peut-être ! Du moins existe l'idée qu'on s'en fait, l'atteindre peut représenter l'inaccessible quête, mais la Quête ! Elle est possible, partir à la rencontre de l'autre, mais de ce je qui est aussi un autre, à l'intérieur de soi, ar si on ne respecte pas les autres, comment peut-on avoir du respect pour cet autre qui est soi ?
Tendre vers... Essayer de.. Améliorer... Faire encore mieux...?
Ne pas être comme tout le monde alors, s'en distinguer, être différent, singulier et unique, cultiver cette singularité là qui fait que chaque sujet est un, et non pas une partie d'une masse où tout est indifférencié, où tout se ressemble, ou le sujet n'a pas de place...
Etre un sujet avec ses qualités, son identité, ce "petit quelque chose" qui fait qu'on le reconnait, cette particularité là... Qui fait que Je s'il est un autre, est aussi un Je différent d'un autre Je
Un sujet qui a enfin pu émerger du Chaos !

vendredi 29 juin 2012

La mort de l'enfant

La mort d'un enfant
Impensable, impossible, inimaginable, inenvisageable...
Et pourtant !
L'actualité nous prouve le contraire, souvent, trop souvent, et récemment encore !
Comment imaginer la douleur, car il n'y a pas d'autre mot que celui là, la douleur des parents devant la perte d'un enfant ?
Perte. Perte insurmontable car perte pour toujours, perte éternelle, et souffrance qui l'est tout autant.
On ne se remet pas, on ne guérit jamais de la mort d'un enfant, on survit tout au plus, tout au moins. On reste à jamais dans le manque, ce manque qui non seulement s'inscrit dans le quotidien mais qui hante le futur, car là, le temps n'arrange rien, le temps n'apaise pas, loin de là.
Il creuse encore un peu plus le sillon, la peine.
Chaque jour, chaque minute, chaque année qui passent, passent dans le manque, dans le manque de l'enfant parti à tout jamais. S'il était là, s'il avait été là...
La vie ne se poursuit qu'à travers cette condition. Ce si. Ce conditionnel, ce futur qui ne peut être qu'antérieur.
Mort de son enfant, mort de l'enfant...Voir un enfant mourir n'est jamais dans l'ordre des choses à ce qu'il parait. Comme s'il y avait un ordre des choses, de la vie, de la mort. L'enfant survit à ses parents, qui survivent ainsi à travers lui, qui vivent au delà, éternellement, encore et encore...
Filiation et génération.
La mort d'un enfant n'est pas seulement un drame, une tragédie pour celui, pour ceux qui restent, condamnés à vivre à perpétuité avec cette mort là, cette ombre là, cet enfant qui n'est plus, qui devait pourtant être et leur survivre.
Vivre devient une torture épouvantable, une blessure béante qui ne se referme pas, une plaie ouverte toujours !
Survivre ? Vivre avec sans. Mais comment faire ? Car il faut faire, malgré, malgré tout, malgré sans.
Alors il faut faire avec ce sans, pour les autres, qui sont là, encore là ! Encore là et rappellent un peu plus celui qui manque, qui n'est pas et ne sera plus jamais au rendez vous !
Imaginer la peine, la souffrance, le chagrin, la douleur, la déchirure n'est pas possible quand on ne l'a pas vécu. N'est pas pensable.

Il faut avancer tant bien que mal, ou plus mal que bien sur ce chemin de peine, de désespoir, faire taire ses larmes, faire semblant souvent ! Le plus souvent !
Il faut aller, aller dans le temps, qui n'a plus vraiment de sens...Un temps au rythme singulier, qui n'a du sens que par l'absence de la présence, celle de l'enfant pris, ravi pour toujours, parti au delà du temps, comme dans une autre dimension. Celle d'un autre temps, celui du passé transcendant sans cesse le présent pour construire le futur, un futur sans. Un temps qui s'égrène tant bien que mal dans la misère de l'âme, à l'ombre d'un visage, d'un rire, d'un mot.
Un temps qu'on aurait voulu retenir, contenir dans l'instant, le moment...
Un temps hors du temps, une sorte de parenthèse folle retenant prisonnier pour ne pas oublier ! Maintenir en retrait d'un monde indécent poursuivant sa course au mépris du chagrin de celui qui reste pour errer aveuglément parmi les ténèbres.

Le temps sombre, obscur, nébuleux qui s'écoule, immuable, et la vie ! Là présente, constante et insultante qui se poursuit sans lui, comme si cette présence de l'absence ne changeait rien...Pourtant !
Un ricanement absurde, un déchirement atroce qui ouvre encore un peu plus la terrible blessure.

Il y a comme ça des cicatrices qui ne se ferment pas, des blessures qui ne se réparent pas, jamais, il y a comme ça au fond du regard une sorte de lueur éteinte pour toujours. Une sorte de mauvais rêve dont on ne se réveille jamais.

Longtemps Elle a gardé prés d'elle, contre Elle, ce tee shirt tâché du sang de son enfant, mort dans ses bras, tout petit enfant, qu'elle a serré en priant un dieu pour qu'il lui laisse la vie, quitte à prendre la sienne, qu'il lui laisse le temps, encore du temps..Qu'il lui laisse encore pour un temps, tout le temps.
Longtemps Elle a gardé ce sang sur ses mains, ses mains pressant la plaie béante pour que ce sang ne quitte pas ce petit corps sans vie. Pour qu'il le maintienne en vie, encore !
Longtemps Elle a refusé de croire que la vie était partie, qu'il en était fini ! Qu'elle s'était échappée de ce petit corps, à présent inerte, ce petit corps qui l'instant d'avant débordait de vie, cet enfant qui jouait là avant qu'un fou ne vienne lui ravir sa vie, cette vie, ce soleil qui illuminait sa vie à elle aussi !

Une mère ne peut devenir que folle quand elle perd sa chair, quand elle perd son petit !
Elle ne peut que rester folle, seule, dans sa douleur, face à sa douleur, toujours !

Longtemps Elle a gardé ce vêtement taché de sang.... Elle ne sait plus avec toutes ces années ce qu'il est devenu.. Mais son enfant lui n'est plus. Plus jamais, plus là. Elle vit, survit et pleure ! Parfois
Il n'y a jamais un jour, une minute ou une seconde sans qu'elle pense, y pense, même si elle continue la route, avec ce manque, ce sans, ce vide, qu'on appelle pudiquement la mort !
On ne se remet jamais de cette mort là !

A Jayne, pour Jayne. Avec toutes mon affection, ma tendresse et mon amour. Aux autres aussi...

jeudi 21 juin 2012

Exposition Les enfants dans la Shoah



En lien cette vidéo sur l'exposition.
J'ai simplement eu envie de la classer dans la rubrique "vie"

samedi 16 juin 2012

J'aurai bien aimé !

"J'aurai aimé des fleurs...un coup de fil, un petit mot, un petit geste, quelque chose
J'aurai aimé qu'on pense à moi, ou même qu'on fasse semblant, qu'on fasse un signe.."

Fête des mères encore, amère et éphémère, terrifiante et bouleversante, quand de fête il n'y a pas, quand il n'y a rien
L'an dernier encore je réagissais suite aux mails et MP de mes lectrices. Aujourd'hui, je leur dédie ce billet.
A toutes les oubliées, celles qui ont donné, temps, amour, tendresse à ceux et celles qui ne les voient plus, ne les voient pas. Quelle est douloureuse cette transparence là... Presque comme les messages que j'ai reçus.

J'aurai bien aimé...

J'aurai bien aimé qu'on se souvienne de moi, qu'on me dise que quand même malgré tout, je suis là...

La douleur de l'oubli ne m'est pas étrangère, combien de fois ais je pu la voir et l'entendre dans cet espace de violence originaire que représente l'hôpital, voir ces mères, déposées, laissées, abandonnées, à leur souffrance et leur solitude, leur isolement avant la fin, car on ne saurait les voir!

Qu'il est dur de vieillir ! De ne plus faire partie des vivants, de ce monde là où pourtant on erre encore malgré tout... D'être encore vivant, mais seulement un petit peu, juste un peu, pour ne pas être mort vraiment !

Qu'il est dur alors de devenir et d'être un fardeau, d'encombrer et de ralentir la marche, celle avide des vivants et des bien portants, qui ne supportent pas de voir en miroir ce qui un jour les attend !
Aussi, à leur tour !
Qu'il est dur d'être seul ! De ne plus être accompagné ! Seul sur le chemin de pierres à attendre la fin, celle qui délivrera enfin de ce face à face terrible, de cette rencontre sordide avec l'image qui chaque matin fait grincer les dents !

Le temps est implacable, car la mère, la vieille délaissée, si elle n'en n'a plus beaucoup, de temps, n'en manque pas vraiment, seulement voilà, ce qu'elle attend, ceux qu'elle attend, n'en n'ont plus, ou ne le prenne pas ! Pour elle cela s'entend car elle ne fait plus partie...Partie de leur espace, de leurs pensées puisqu'ils sont partis, ainsi va la vie !
Ce temps qui vaut de l'argent, ce temps dont ils sont avares, qui n'appartient qu'à eux et aux leurs..
Aux leurs ? Quel leurre ?

Plus le temps de lui rendre visite, de lui passer un coup de téléphone, de s'inquiéter de sa santé, de son bien-être. De lui demander comment elle va, d'entendre sa voix...
Plus le temps de prendre des nouvelles....
Plus le temps de lui souhaiter son anniversaire, la fête des mères !

Elle attend, pourtant ! Elle attend et guette ce petit signe, ce geste d'amour qui lui montrera qu'elle existe encore, elle si vieille et si seule qu'elle compte encore un peu, au moins pour quelqu'un, pour l'enfant qu'elle a mis au monde, élevé, aimé et aime encore, car l'amour, cet amour là, est pour la vie, à moins que ?

J'aurai bien aimé, dit elle, les yeux remplis de larmes ! Abandonnée aux bons soins (ou mauvais) de la maison de retraite, ou dans son appartement, sa maison ! Loin. Pas forcément toujours, mais loin quand même !
Où est alors le temps ? Elle qui a donné tout le sien ? Qui a tout le temps d'attendre un geste qui ne vient pas... Parce que ?

J'aurai bien aimé !

vendredi 8 juin 2012

Sur vivants encore

J'ai souvent écris à propos des survivants, de ceux qui sont là encore, rescapés de l'horreur, de la terreur, des massacres et de la haine, j'ai souvent écris au sujet de leurs enfants, petits enfants, enfants de la nuit, qui tentent de combler le vide, le manque...Qui tentent aussi de s'inscrire quelque part, de chercher la place qu'ils peuvent prendre dans cette généalogie là, celle où il manque, à tout jamais, où la trace est effacée, niée encore et encore..
Généalogie de l'impossible impensé, impansé et impensable !

Enfants de la nuit, qui n'ont pas un endroit où se recueillir, où panser leur peine est impossible!
Bien sûr ce n'est jamais par hasard si une histoire nous touche, écrire à son sujet aide souvent à prendre la mesure, le rythme de sa souffrance, et déposer le fardeau si lourd qui pèse sur tant et tant d'épaules fragiles.
Enfants de la nuit hantés par les fantômes et leurs murmures qu'ils tâchent de déchiffre, maladroitement souvent, mais comment faire autrement, quand il manque, quand celui d'avant n'a pas transmis, n'a rien donné, car il n'en n'a pas eu le temps. Comment décrypter alors ce qui reste à jamais enfoui au fond de la crypte ?

Il faut alors entendre...

"Mon père et moi nous ne nous sommes jamais vraiment rencontrés, je crois, nous ne parlions pas la même langue, oui, c'est bien cela, une histoire de langue, nous ne pouvions nous comprendre ! Je ne pouvais pas comprendre ce qu'il ne disait pas...
Nous nous sommes côtoyés, à peine peut-être, un homme qui me faisait peur, qui entrait dans des colères terribles, indescriptibles et qui disaient des mots que je ne comprenais pas !"


Bribes et fragments...Ultimes traces...

"Cette femme était tellement défaite, une ombre qui parlait seule, qui parlait aux fantômes, nous nous moquions d'elle souvent, nous ne comprenions pas ce qu'elle racontait, une drôle de langue... Une vieille femme digne pourtant qui ne sortait jamais sans son chapeau ni ses gants...."

Et puis

"Mes copines allaient au catéchisme, pas moi, quand je demandais pourquoi, on me disait parce que, je n'ai jamais eu de réponse"
"Je n'ai jamais rien compris à cet homme, il était en colère tout le temps et ne parlait jamais, il me faisait peur, il y avait de la mort dans son regard, oui, c'est ça, quelque chose de mort..."
"Je ne sais pas comment je suis là, à vous parler, à être là devant vous, je ne sais plus, j'ai survécu et puis voilà, je suis là, je me suis caché sous des cadavres, je sais, c'était froid, je me souviens, des barbelés, et puis, je suis là. je ne peux même pas pleurer, je suis tout seul..."

La mort, le froid, qui glace

"Ma mère a toujours rasé les murs, elle avait peur qu'on la voit, qu'on nous voit, il fallait que personne ne nous remarque, elle parlait doucement, faiblement, presque des chuchotements..."
"Il y avait des vieilles photos mais personne n'en parlait, je demandais qui étaient ces gens, leur nom, où ils étaient... Personne ne répondait ! "
"L'instituteur m'avait puni à l'époque parce que je n'avais pas fait l'arbre généalogique de ma famille, je lui avait pourtant expliqué que j'avais demandé à mon grand père et que celui ci avait dit "il n'y a plus personne"..."

Enfants de la nuit, échappés des ténèbres.... rescapés de l'enfer des autres, orphelins de leur histoire et des leurs...
Quelques traces peut-être murmurées du fond de leur âme, ultime reliquat de ce qui a été nié et détruit pour que rien de leurs Pères ne subsiste, et pourtant ils sont là, ils sont vivants, vivants parmi les morts, avec quelque chose de mort peut-être au fond de leur abime et de leur douleur.
Il en subsiste des mots, qui mis les uns au bout des autres en font une histoire, la Nôtre, l'Histoire qu'encore aujourd'hui certains essaient de leur voler, de leur confisquer, de leur ravir, pour les tuer encore ! Les effacer une fois de plus ! Une histoire que nous devons inscrire pour toujours dans celle de l'Humanité, pour démontrer à ces mêmes à quelle point elle peut être inhumaine.

Derniers témoins... Ich bin, du bist, er ist der Letzte Zeug ! ...  Celui d'une histoire qui n'en finit pas de vivre ni de mourir à la croisée des chemins d'Eros et Thanatos...

Pour eux, pour mon père. Aussi. Un peu. Il ne m'a jamais rien dit, ne disait pas qu'on lui avait arraché, volé une partie de son adolescence ! Qu'une part de sa vie gisait quelque part dans un coin de l'Enfer ! Il en est revenu... Pas tout à fait, presque seulement !


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Ainsi toute ressemblance, similitude serait donc purement fortuite.

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