"Le rire est le propre de l'homme" : Commentez. Je me souviens de ce sujet de dissertation comme si c'était hier.
Le rire : Alors j'ai repris Gargantua et j'ai lu une fois encore.
AUX LECTEURS :
Amis lecteurs, qui ce livre lisez,
Despouillez vous de toute affection ;
Et, le lisant, ne vous scandalisez :
Il ne contient mal ne infection ;
Vray est qu'icy peu de perfection
Vous apprendrez, si non en cas de rire ;
Aultre argument ne peut mon cueur elire,
Voyant le dueil qui vous mine et consomme
Mieulx est de ris que de larmes escripre,
Pour ce que rire est le propre de l'homme.
Le rire en effet le propre de l'homme, même si la science nous dit que d'autres mammifères en ont la capacité. Il faut rire pour vivre, vivre pour rire, sauf que la vie se révèle parfois être une tragédie : celle du drame de l'homme. Alors pourquoi rire ? Et de quoi rire ? Y a t-il de quoi rire ?
Freud écrivait que le rire était un moyen d'atteindre une autre dimension de soi, qu'il créait du lien social il soulignait aussi qu'il fallait d'abord rire de soi même, ce qui est tout un art, de l'humour... Cet humour là est presque un luxe tant il est difficile, rare et précieux, mais tellement libérateur !
Il est souvent hélas infiniment plus simple de rire de l'autre, des autres que de soi même.
Peut-être aussi plus rassurant ?
Rire ? Se moquer ? Rire ou sourire ? Préfixe malin qui modère et tempère pour atténuer l'éclat et le rendre plus sociable, plus social, moins bruyant mais tout aussi dévastateur s'il est inconvenant.
Rire de rien et de tout ? C'est justement là que l'épineuse question heurte l'entendement. C'est également là que les convenances et ce qu'il convient d'appeler les compétences sociales (qui relèvent autant de l'éducation que du bon sens) interviennent et interdisent. Il y a des sujets avec lesquels on ne plaisante pas. Dont on ne rie pas. "Tout le monde" le sait. Cela va de soi.
Mais pas seulement, cela va aussi de la décence, de la morale et de l'éthique... De la civilité en quelque sorte, ce petit quelque chose jamais vraiment acquis qui laisse penser que le sujet humain est vraiment sorti de la Horde ; Qu'il a accompli à grand peine ce long chemin pas facile, semé d'embuche, qu'il a sublimé ses pulsions de destruction, de haine, de violence et de mort, pour faire partie de ce fameux lien social qui relie les hommes et fonde l'Humanité.
Pulsions ? Encore elles !
Freud a tout d'abord pensé que la civilisation permettrait à l'Homme de s'élever au dessus de ces/ses pulsions dévastatrices avant de découvrir avec horreur qu'il n'en n'était rien. Non, décidément sous ce vernis de culture la bête sommeille et ne demande qu'à se réveiller, il l'explique longuement dans la réponse qu'il fait à Einstein "Pourquoi la guerre".
Non décidément non, l'homme malgré l'art, la musique et les bonnes manières n'est pas à l'abri de ces/ses débordements, le crime rode, et le fantôme du père assassiné et dévoré le hante. Le crime originel et fondateur.
Ainsi de rire il n'y a pas moyens, toujours. Pourtant certains se rient de tout, et de l'interdit. Se pose alors la question de la limite,du contenant de ce rire libérateur, ce plaisir interdit nous dit encore Freud mais socialement permis, lorsque la société autorise et s'autorise, celui qui permet à l'homme de supporter les contraintes, celles là même du lien social et de la Loi. Ce rire "honnête" disait Descartes qui met de la distance entre soi et les autres. "Ce fameux mécanisme plaqué sur du vivant".
Y aurait-il alors un cadre, des limites, une frontière entre ce rire sain dont parle Freud, ce rire qui permet de ne pas tout prendre à la lettre, cette sorte de parenthèse, ce moment hors monde et ce rire "malin" toxique et malsain ?
Y aurait-il une frontière ? Un rire singulier qui casse l'inhibition et transgresse les interdits, convoquant alors ces inter-dits, le jeu avec ce que les hommes bannissent du registre du permis en élevant une barrière une ligne jaune à ne pas franchir. Ce rire si particulier brise alors tout ça, fait voler en éclat et exploser le cadre. Transgressant allègrement morale et tabou, pour expulser cette pulsion dévastatrice qu'il ne peut ni contenir ni retenir. Pulsion de rire, pulsion de détruire, pulsion de tuer par le rire ce qui est déjà mort, à dessein sûrement. Pulsions ? Perversions ?
Le rire peut alors être pervers, et perverti.... (à suivre)
Brigitte Dusch, historienne, psychanalyste.
L'Etre humain est unique, chaque rencontre est unique, c'est un éternel recommencement, une aventure nouvelle à chaque fois
Psychanalyse Aujourd'hui
Le sujet humain est singulier, son histoire est unique, l'analyse lui permet de partir à sa rencontre et de tisser les liens, de prendre rendez-vous avec soi.Le blog de Brigitte Dusch psychanalyste historienne
Accompagner le désir d'être Soi
"J'accepte la grande aventure d'être moi". Simone de Beauvoir
Mon livre : "j'aime ma vie"
lundi 3 février 2014
mardi 28 janvier 2014
jeudi 16 janvier 2014
Irrisible indécence.
Longtemps je me suis demandé s'il fallait écrire ou non, dire ou non, -mais il parait que celui qui ne dit mot consent, alors comme je ne consens pas- des mots je dirai, à propos des maux que cette société met en place, en actes et en scène.
Comment pourrait-on consentir et laisser dire, laisser faire, sans mots dire, sans maudire.
Mais maudire qui ?
La rumeur, celle de la haine sourde mais plus tant que ça, qui s'exprime, se clame et se rit à ciel ouvert et gorge déployée ?
Que dire devant un tel spectacle ? Un tel montré à voir, indigne et indécent ?
La colère serait une trop mince affaire, les mots une arme si futile et dérisoire.
Alors le silence peut-être, qui va de soi, qui vient de soi, car le dire est celui de l'impensé, de l'impensable et de l'indicible.
Dans une de ses chansons à propos des siens, le Peuple d'Arménie, Charles Aznavour dit :
'Moi je suis de ce peuple qui dort sans sépulture
Qu´a choisi de mourir sans abdiquer sa foi
Qui n´a jamais baissé la tête sous l´injure
Qui survit malgré tout et qui ne se plaint pas
Ils sont tombés pour entrer dans la nuit"Combien sommes-nous de ce (de ces) peuples morts sans sépulture ? Combien ?
Alors comment, nous,survivants pouvons nous nous taire ?
Comment ?
Une étape dans la haine a été franchie je crois ces derniers jour, une de ces étapes noires, un de ces pas, une de ces marches qui fait que l'avancée sur le chemin de la honte, de la haine de l'autre ne peut être effacé. Nous ne pouvons plus faire marche arrière
L'heure est grave et ce n'est pas un cliché. Hélas !
L'homme n'a rien tiré de rien, aucune leçon de ce passé qu'il se plait pourtant à mettre en mémoire, à commémorer, à célêbrer... Et que ce mot est odieux quand il est employé à cet effet, dans les médias et autres !
Ils ne savent ni ce qu'ils disent ni ce qu'ils font !
Interdire la haine alors, car appliquer la Loi, celle des hommes, faites par les hommes pour protéger les hommes ne peut l'être ? Par peur sûrement ?
Alors la loi s'est faite liberticide, tuant la parole de haine, car il n'y a pas d'autre choix.
Le problème est de taille, il est morale et éthique, il y va de l'amour, de l'amour de la liberté ? Mais qu'est ce que la liberté, celle là même qui infante le monstre et la bête immonde ?
Sont-ce un de ces nombreux dommages collatéraux dont elle si a honte aussi ? De ses pertes futiles qui ne comptent pas, ou presque, qui se mettent en marge, à la marge de...
Mais de quoi ?
Cette question interpelle et convoque les principes fondamentaux qui forment les bases de notre lien social ?
Doit-on tout tolérer au nom de cette soit disant liberté, tolérer la haine, la haine de l'autre, tolérer la mort de ceux qui dorment si mal sans sépulture, sans lieu de mémoire, assassinés au nom de la haine encore. Du Mal ? Doit-on rire de ça ? Doit-on accepter ça ? Doit-on se taire ?
Doit -on accepter que la Loi soit liberticide alors que l'homme sort de l'Humanité pour retourner à la Horde ? Celle qu'il n'a jamais quitté vraiment ?
Que doit-on faire ?
Pleurer ? Se lever ?
Je suis d'un peuple qui s'est toujours tenu debout, quoiqu'il arrive, je suis d'un monde qui ne se renie pas, qui ne renie jamais les siens. Je suis d'un peuple qui aime la liberté. Mais je pleure de voir que celle ci n'est plus qu'une mascarade.
Brigitte Dusch, historienne, psychanalyste.
Comment pourrait-on consentir et laisser dire, laisser faire, sans mots dire, sans maudire.
Mais maudire qui ?
La rumeur, celle de la haine sourde mais plus tant que ça, qui s'exprime, se clame et se rit à ciel ouvert et gorge déployée ?
Que dire devant un tel spectacle ? Un tel montré à voir, indigne et indécent ?
La colère serait une trop mince affaire, les mots une arme si futile et dérisoire.
Alors le silence peut-être, qui va de soi, qui vient de soi, car le dire est celui de l'impensé, de l'impensable et de l'indicible.
Dans une de ses chansons à propos des siens, le Peuple d'Arménie, Charles Aznavour dit :
'Moi je suis de ce peuple qui dort sans sépulture
Qu´a choisi de mourir sans abdiquer sa foi
Qui n´a jamais baissé la tête sous l´injure
Qui survit malgré tout et qui ne se plaint pas
Ils sont tombés pour entrer dans la nuit"Combien sommes-nous de ce (de ces) peuples morts sans sépulture ? Combien ?
Alors comment, nous,survivants pouvons nous nous taire ?
Comment ?
Une étape dans la haine a été franchie je crois ces derniers jour, une de ces étapes noires, un de ces pas, une de ces marches qui fait que l'avancée sur le chemin de la honte, de la haine de l'autre ne peut être effacé. Nous ne pouvons plus faire marche arrière
L'heure est grave et ce n'est pas un cliché. Hélas !
L'homme n'a rien tiré de rien, aucune leçon de ce passé qu'il se plait pourtant à mettre en mémoire, à commémorer, à célêbrer... Et que ce mot est odieux quand il est employé à cet effet, dans les médias et autres !
Ils ne savent ni ce qu'ils disent ni ce qu'ils font !
Interdire la haine alors, car appliquer la Loi, celle des hommes, faites par les hommes pour protéger les hommes ne peut l'être ? Par peur sûrement ?
Alors la loi s'est faite liberticide, tuant la parole de haine, car il n'y a pas d'autre choix.
Le problème est de taille, il est morale et éthique, il y va de l'amour, de l'amour de la liberté ? Mais qu'est ce que la liberté, celle là même qui infante le monstre et la bête immonde ?
Sont-ce un de ces nombreux dommages collatéraux dont elle si a honte aussi ? De ses pertes futiles qui ne comptent pas, ou presque, qui se mettent en marge, à la marge de...
Mais de quoi ?
Cette question interpelle et convoque les principes fondamentaux qui forment les bases de notre lien social ?
Doit-on tout tolérer au nom de cette soit disant liberté, tolérer la haine, la haine de l'autre, tolérer la mort de ceux qui dorment si mal sans sépulture, sans lieu de mémoire, assassinés au nom de la haine encore. Du Mal ? Doit-on rire de ça ? Doit-on accepter ça ? Doit-on se taire ?
Doit -on accepter que la Loi soit liberticide alors que l'homme sort de l'Humanité pour retourner à la Horde ? Celle qu'il n'a jamais quitté vraiment ?
Que doit-on faire ?
Pleurer ? Se lever ?
Je suis d'un peuple qui s'est toujours tenu debout, quoiqu'il arrive, je suis d'un monde qui ne se renie pas, qui ne renie jamais les siens. Je suis d'un peuple qui aime la liberté. Mais je pleure de voir que celle ci n'est plus qu'une mascarade.
Brigitte Dusch, historienne, psychanalyste.
mardi 14 janvier 2014
Travail sur soi
Faire un travail sur soi !
Une expression curieuse et qui dérange dans son acception...
Une expression ambigüe, un barbarisme grammatical et sémantique qui prolifère partout aussi bien dans les magazines féminins que dans les revues spécialisées, les forums, "posts" et discussions.
Il y a une sorte d'incongruité dans ces mots, une mauvaise association, une curieuse composition pour décomposer je ne sais quelle chose ! Das "Ding" ?
Travail sur soi...
Le mot travail peut-être ? Qui ne convient pas ? Ou si mal....
Cet "Arbeit" qui résonne et raisonne peut-être autrement dans la langue de Molière mais qui dans celle de Goethe n'a pas le même son, ni le même sens.
C'est peut-être "ça" qui heurte l'oreille... Mais pas seulement l'oreille.
Ce qui est donné à entendre l'est également donné à comprendre.
Travailler sur soi, cent fois sur le métier remettre son ouvrage !
Oui, en effet il peut y avoir de "ça".
Pourquoi ne pas dire simplement "je fais une thérapie, une analyse, une psychothérapie, une psychanalyse, une introspection, une quête spirituelle... "
Pourquoi travail ? Comment s'opère t-il cet '"Arbeit" singulier, cette tâche qui demande peine et aussi salaire ?
Et quel salaire ? La peine en étant la condition ?
Dans quel rapport le sujet se situe t-il ? Va t-il se loger pour ?
"Travaillez prenez de la peine..." Il faut donc souffrir lorsqu'on travaille, cette même souffrance originelle de 'l'Arbeit Zimmer" qui préside à la naissance ?
Naître dans la souffrance, celle de la mère et celle de soi. Naitre encore dans une autre souffrance celle de sa connaissance et reconnaissance pour s'inscrire quelque part ? Se cramponner au lien social ?
"Tu accoucheras dans la douleur"
Mais qui a dit "'ça" ? Et faut-il le croire ?
Mal édiction ? Fausse croyance... Mais peut-être finalement pas si inconfortable
Accoucher de soi mérite souffrance et peine, douleur et persévérance. Et toute peine mérite salaire !
Lequel ? Encore une fois ?
Un petit détour vers l'histoire éthymologique de ce mot singulier ne nous conforte guère dans son acception agréable, issu du bas latin Tripallium qui désignait une sorte d'appareil formé de trois pieux destiné à nourrir les animaux mais aussi et surtout l'instrument de torture pour punir les esclaves. Rien de bien réjouissant, torture et esclave.
S'il n'en n'est aujourd''hui plus que la métaphore et parfois la réalité, le mot est toujours emprunt de la représentation d'effort à accomplir tant physiquement qu'intellectuellement pour obtenir un résultat
Il désigne l'emploi, le poste occupé, l'activité à faire pour obtenir un paiement, un salaire ou non, le travail domestique en étant le paradigme...
Alors travaillons sur soi ? Travaillez et prenez de la peine à aller au devant de vous, de ce "Je" caché peut-être... Mais où ?
Entreprendre une psychanalyse ou une démarche psychothérapeutique n'est pas forcément facile, simple. Cela demande du courage, de la persévérance, de l'engagement, de la volonté, de l'envie, du désir. Demande et suppose tout ça à la fois, avec des hauts et des bas, des moments de bonheur et des moments de questionnements, des envies de renoncements. Un peu comme au travail me direz-vous ?
Mais pourquoi ce parallèle ?
Quid de ce "travail sur soi" ? Je me raccommode, je me ravaude, je me rapièce, je me retricote, je me rafistole, je me bricole...
Oui, il y a de ça, aussi, une espèce de puzzle dont il manque des morceaux, vase brisé dont on a perdu les pièces et qui ne retrouvera peut-être jamais son éclat antérieur.
Quid de ce travail analytique qu'on s'impose, qu'on s'inflige car la souffrance trop forte est devenue insupportable ? Quid de ça ?
Une expression curieuse et qui dérange dans son acception...
Une expression ambigüe, un barbarisme grammatical et sémantique qui prolifère partout aussi bien dans les magazines féminins que dans les revues spécialisées, les forums, "posts" et discussions.
Il y a une sorte d'incongruité dans ces mots, une mauvaise association, une curieuse composition pour décomposer je ne sais quelle chose ! Das "Ding" ?
Travail sur soi...
Le mot travail peut-être ? Qui ne convient pas ? Ou si mal....
Cet "Arbeit" qui résonne et raisonne peut-être autrement dans la langue de Molière mais qui dans celle de Goethe n'a pas le même son, ni le même sens.
C'est peut-être "ça" qui heurte l'oreille... Mais pas seulement l'oreille.
Ce qui est donné à entendre l'est également donné à comprendre.
Travailler sur soi, cent fois sur le métier remettre son ouvrage !
Oui, en effet il peut y avoir de "ça".
Pourquoi ne pas dire simplement "je fais une thérapie, une analyse, une psychothérapie, une psychanalyse, une introspection, une quête spirituelle... "
Pourquoi travail ? Comment s'opère t-il cet '"Arbeit" singulier, cette tâche qui demande peine et aussi salaire ?
Et quel salaire ? La peine en étant la condition ?
Dans quel rapport le sujet se situe t-il ? Va t-il se loger pour ?
"Travaillez prenez de la peine..." Il faut donc souffrir lorsqu'on travaille, cette même souffrance originelle de 'l'Arbeit Zimmer" qui préside à la naissance ?
Naître dans la souffrance, celle de la mère et celle de soi. Naitre encore dans une autre souffrance celle de sa connaissance et reconnaissance pour s'inscrire quelque part ? Se cramponner au lien social ?
"Tu accoucheras dans la douleur"
Mais qui a dit "'ça" ? Et faut-il le croire ?
Mal édiction ? Fausse croyance... Mais peut-être finalement pas si inconfortable
Accoucher de soi mérite souffrance et peine, douleur et persévérance. Et toute peine mérite salaire !
Lequel ? Encore une fois ?
Un petit détour vers l'histoire éthymologique de ce mot singulier ne nous conforte guère dans son acception agréable, issu du bas latin Tripallium qui désignait une sorte d'appareil formé de trois pieux destiné à nourrir les animaux mais aussi et surtout l'instrument de torture pour punir les esclaves. Rien de bien réjouissant, torture et esclave.
S'il n'en n'est aujourd''hui plus que la métaphore et parfois la réalité, le mot est toujours emprunt de la représentation d'effort à accomplir tant physiquement qu'intellectuellement pour obtenir un résultat
Il désigne l'emploi, le poste occupé, l'activité à faire pour obtenir un paiement, un salaire ou non, le travail domestique en étant le paradigme...
Alors travaillons sur soi ? Travaillez et prenez de la peine à aller au devant de vous, de ce "Je" caché peut-être... Mais où ?
Entreprendre une psychanalyse ou une démarche psychothérapeutique n'est pas forcément facile, simple. Cela demande du courage, de la persévérance, de l'engagement, de la volonté, de l'envie, du désir. Demande et suppose tout ça à la fois, avec des hauts et des bas, des moments de bonheur et des moments de questionnements, des envies de renoncements. Un peu comme au travail me direz-vous ?
Mais pourquoi ce parallèle ?
Quid de ce "travail sur soi" ? Je me raccommode, je me ravaude, je me rapièce, je me retricote, je me rafistole, je me bricole...
Oui, il y a de ça, aussi, une espèce de puzzle dont il manque des morceaux, vase brisé dont on a perdu les pièces et qui ne retrouvera peut-être jamais son éclat antérieur.
Quid de ce travail analytique qu'on s'impose, qu'on s'inflige car la souffrance trop forte est devenue insupportable ? Quid de ça ?
jeudi 2 janvier 2014
Meilleurs voeux
C'est avec plaisir que je vous présente mes meilleurs voeux pour cette nouvelle année.
Meilleurs voeux ! Belle année...
Des formules toutes faites qui paraissent parfois désuètes, surannées, décalées. Pourtant elles entretiennent le lien social et nous font du bien
Alors, oui, sincèrement c'est avec plaisir que je vous souhaite de belles et douces choses pour ce nouvel an qui arrive. Que vos voeux, vos souhaits, vos projets se concrétisent, que vous trouviez le bonheur dans leur réalisation.
Le bonheur, ne l'oubliez pas, c'est au quotidien, des choses simples qui ne s'achètent pas forcément, regarder le ciel, un arbre, une fleur, le sourire d'un enfant...
Tout ce qui donne envie d'être En Vie.
Belle Année et merci d'être fidèle à Analyse et Thérapies.
Meilleurs voeux ! Belle année...
Des formules toutes faites qui paraissent parfois désuètes, surannées, décalées. Pourtant elles entretiennent le lien social et nous font du bien
Alors, oui, sincèrement c'est avec plaisir que je vous souhaite de belles et douces choses pour ce nouvel an qui arrive. Que vos voeux, vos souhaits, vos projets se concrétisent, que vous trouviez le bonheur dans leur réalisation.
Le bonheur, ne l'oubliez pas, c'est au quotidien, des choses simples qui ne s'achètent pas forcément, regarder le ciel, un arbre, une fleur, le sourire d'un enfant...
Tout ce qui donne envie d'être En Vie.
Belle Année et merci d'être fidèle à Analyse et Thérapies.
dimanche 1 décembre 2013
De l'Etat à la Horde
Ce n'est pas que je veuille paraphraser l'admirable essai d' Eugène Enriquez De la Horde à l'Etat, mais l'actualité nous questionne à ce propos, nous y interpelle violemment.
Ce n'est pas non plus que je veuille donner un avis, porter un jugement, c'est simplement le constat d'un fait, qui se répète, et qui ne peut que convoquer ce qui fait que nous sommes ce que nous sommes au sein de ce Lien social.
Ainsi Freud nous a montré à partir de son mythe scientifique Totem et Tabou comment l'être humain tente péniblement d'advenir à l'Humanité, essai de devenir un "sujet humain". Et cela ne va pas de soi, car non seulement le crime rode, mais le mal est toujours tapi, endormi au plus profond du coeur de ce même homme et ne demande qu'à se réveiller.
Ainsi l'homme primitif, l'homme de la Horde n'est jamais bien loin et sommeille toujours en chacun de nous.
Alors pourquoi cet article ? Réaction ou plutôt questionnement à partir de ces événements d'auto défense, mais plus encore à propos des soutiens qu'ils ont suscités. "Un commerçant abat celui qui la braqué... "
Auto défense ? Se défendre soi même ? Pourquoi ? Parce que la société, la Loi, l'état ne remplit plus cet office, cet état de droit que l'homme a lui même mis en place, qu'il a lui même substituer au désordre de la Horde cet état de droit dont il est à l'orgine et qu'il n'est plus en mesure de faire respecter ?
"Tu ne tueras pas" ! Un commandement, un interdit (celui que Levinas plaçait à la première place, avant celui de l'inceste) mais qui est aussi et surtout un des principes fondateurs du lien social
De ce lien qui permet aux hommes de vivre en paix, du moins dans une illusion de celle ci, car nous savons tous, que cette paix n'est que toute relative... Et l'actualité nous le prouve, chaque jour hélas !
Ainsi tout dernièrement, un homme a tiré sur un autre, pour se défendre, en état de légitime défense". Pour sauver sa vie, parce qu'il avait peur, pour lui, les siens, ses biens, parce qu'il avait déjà été agressé, parce qu'il ne se sentait plus en sécurité....
Sécurité ! Voilà le mot est enfin lâché. Cette sécurité qui permet, qui promet de vivre en paix. Une assurance que le lien social permet et promet, du moins en principe, du moins en théorie.
Qu'en est-il de la réalité ? Que montre le réel ?
Le réel c'est sur quoi on se cogne à chaque instant. Et ce réel là s'il est singulier n'en n'est pas moins terrible et terrifiant.
Qu'adviendra t-il d'une société ou chacun de ses membres se doit de maintenir, d'assurer sa propre sécurité parce que l'état ne peut le lui permettre. Parce que ce lien là est brisé, rompu ?
Parce que l'autre partie contractante se montre défaillante, ou pire à en lire certains commentaires des réseaux sociaux, "complice" ?
Tout cela est grave, c'est une situation d'urgence, ignorée, mais pendant combien de temps encore.
Dans un pays où la peine de mort est abolie, l'autodéfense, la légitime défense permet cette même peine. Donner la mort.
Quid alors de ce "tu ne tueras point", quand il s'agit de lui ou moi ?
Le citoyen rétablit lui même cette peine de mort en instituant la "loi du Talion" ?
Qu'est ce que cet état là ? de cette Cité là ?
Que sont devenues ses/ces Lois, celles qui mettent de l'ordre et assurent la protection des sujets humains qui sont en son sein ? Quid de tout cela ?
Vaste de débat, qui depuis des siècles reste sans réponse, sinon il n'y aurait plus besoin de tribunal, de prison, de sanctions... De Loi ? Peut-être ?
Quid de cette violence ? De ces violences ? De cet effet domino ? Car les citoyens prennent non seulement la parole, mais aussi les armes... Pour poser les actes, qu'ils estiment non remplis par ceux qui sont chargés de les protéger, de leur assurer la tranquillité....Pour répondre.
Jusqu'où ? Comment lire, interpréter ces pages de soutien à ces commerçants qui pour se défendre, blessent ou tuent leur agresseur, voleur ?
Comment ? Que fait l'Etat ? Entend-il ? A t-il au moins pris conscience de la gravité du message ? De la situation ? De ces SOS qui s'ils ne sont pas pris en compte vont précipiter ce qui reste de cette société malade vers le Chaos ?
Quid ?
Quid alors de ce qui fait le fondement, l'assise de notre société, de ce qui en pose la morale et l'éthique ?
Que penser ? Que dire ? Que faire ?
Juger, condamner, réagir de manière violente, émotionnelle, épidermique ?
Réagir sûrement car nous ne sommes pas de simples témoins, spectateurs impassibles des événements qui se déroulent, ils n'arrivent pas qu'aux autres, car tout à l'heure, demain, après demain, ce bijoutier peut-être n'importe lequel d'entre nous.
Chacun s'identifie alors à cette victime innocente du crime qu'il commet pour ne pas être tué, blessé, assassiné, tout le monde et chacun devient un bijoutier, une victime potentielle.
Bouteille à la mer ! SOS que l'Etat ne reçoit pas, n'entend pas, ne veut pas entendre peut-être ?
Mais la révolte gronde ! Toujours, encore et la colère monte, le ton hausse.
Rester sourd ne sert à rien, pas même à reculer pour mieux sauter, car ces cris, ces appels, ces SOS, cette colère il va bien falloir que ceux qui gouvernent et dirigent, ceux qui ont été placés à la tête de ce Etat de droit qui ne l'est plus en tiennent compte. L'affrontent une bonne fois pour toutes afin d'y répondre, d'y apporter un remède avant que le désordre, la folie et la haine ne fasse de cette société un champ de bataille, un champ de ruines que personne ne pourra plus reconstruire. Nous savons qu'une fois la possibilité de dialogue rompue, tout est mort. Définitivement mort !
Est-ce là le projet social de ce début de XXI° siècle ?
Brigitte Dusch, historienne, psychanalyste. Parce que le psychanalyste se doit aussi et surtout d'être au coeur de la Cité
Ce n'est pas non plus que je veuille donner un avis, porter un jugement, c'est simplement le constat d'un fait, qui se répète, et qui ne peut que convoquer ce qui fait que nous sommes ce que nous sommes au sein de ce Lien social.
Ainsi Freud nous a montré à partir de son mythe scientifique Totem et Tabou comment l'être humain tente péniblement d'advenir à l'Humanité, essai de devenir un "sujet humain". Et cela ne va pas de soi, car non seulement le crime rode, mais le mal est toujours tapi, endormi au plus profond du coeur de ce même homme et ne demande qu'à se réveiller.
Ainsi l'homme primitif, l'homme de la Horde n'est jamais bien loin et sommeille toujours en chacun de nous.
Alors pourquoi cet article ? Réaction ou plutôt questionnement à partir de ces événements d'auto défense, mais plus encore à propos des soutiens qu'ils ont suscités. "Un commerçant abat celui qui la braqué... "
Auto défense ? Se défendre soi même ? Pourquoi ? Parce que la société, la Loi, l'état ne remplit plus cet office, cet état de droit que l'homme a lui même mis en place, qu'il a lui même substituer au désordre de la Horde cet état de droit dont il est à l'orgine et qu'il n'est plus en mesure de faire respecter ?
"Tu ne tueras pas" ! Un commandement, un interdit (celui que Levinas plaçait à la première place, avant celui de l'inceste) mais qui est aussi et surtout un des principes fondateurs du lien social
De ce lien qui permet aux hommes de vivre en paix, du moins dans une illusion de celle ci, car nous savons tous, que cette paix n'est que toute relative... Et l'actualité nous le prouve, chaque jour hélas !
Ainsi tout dernièrement, un homme a tiré sur un autre, pour se défendre, en état de légitime défense". Pour sauver sa vie, parce qu'il avait peur, pour lui, les siens, ses biens, parce qu'il avait déjà été agressé, parce qu'il ne se sentait plus en sécurité....
Sécurité ! Voilà le mot est enfin lâché. Cette sécurité qui permet, qui promet de vivre en paix. Une assurance que le lien social permet et promet, du moins en principe, du moins en théorie.
Qu'en est-il de la réalité ? Que montre le réel ?
Le réel c'est sur quoi on se cogne à chaque instant. Et ce réel là s'il est singulier n'en n'est pas moins terrible et terrifiant.
Qu'adviendra t-il d'une société ou chacun de ses membres se doit de maintenir, d'assurer sa propre sécurité parce que l'état ne peut le lui permettre. Parce que ce lien là est brisé, rompu ?
Parce que l'autre partie contractante se montre défaillante, ou pire à en lire certains commentaires des réseaux sociaux, "complice" ?
Tout cela est grave, c'est une situation d'urgence, ignorée, mais pendant combien de temps encore.
Dans un pays où la peine de mort est abolie, l'autodéfense, la légitime défense permet cette même peine. Donner la mort.
Quid alors de ce "tu ne tueras point", quand il s'agit de lui ou moi ?
Le citoyen rétablit lui même cette peine de mort en instituant la "loi du Talion" ?
Qu'est ce que cet état là ? de cette Cité là ?
Que sont devenues ses/ces Lois, celles qui mettent de l'ordre et assurent la protection des sujets humains qui sont en son sein ? Quid de tout cela ?
Vaste de débat, qui depuis des siècles reste sans réponse, sinon il n'y aurait plus besoin de tribunal, de prison, de sanctions... De Loi ? Peut-être ?
Quid de cette violence ? De ces violences ? De cet effet domino ? Car les citoyens prennent non seulement la parole, mais aussi les armes... Pour poser les actes, qu'ils estiment non remplis par ceux qui sont chargés de les protéger, de leur assurer la tranquillité....Pour répondre.
Jusqu'où ? Comment lire, interpréter ces pages de soutien à ces commerçants qui pour se défendre, blessent ou tuent leur agresseur, voleur ?
Comment ? Que fait l'Etat ? Entend-il ? A t-il au moins pris conscience de la gravité du message ? De la situation ? De ces SOS qui s'ils ne sont pas pris en compte vont précipiter ce qui reste de cette société malade vers le Chaos ?
Quid ?
Quid alors de ce qui fait le fondement, l'assise de notre société, de ce qui en pose la morale et l'éthique ?
Que penser ? Que dire ? Que faire ?
Juger, condamner, réagir de manière violente, émotionnelle, épidermique ?
Réagir sûrement car nous ne sommes pas de simples témoins, spectateurs impassibles des événements qui se déroulent, ils n'arrivent pas qu'aux autres, car tout à l'heure, demain, après demain, ce bijoutier peut-être n'importe lequel d'entre nous.
Chacun s'identifie alors à cette victime innocente du crime qu'il commet pour ne pas être tué, blessé, assassiné, tout le monde et chacun devient un bijoutier, une victime potentielle.
Bouteille à la mer ! SOS que l'Etat ne reçoit pas, n'entend pas, ne veut pas entendre peut-être ?
Mais la révolte gronde ! Toujours, encore et la colère monte, le ton hausse.
Rester sourd ne sert à rien, pas même à reculer pour mieux sauter, car ces cris, ces appels, ces SOS, cette colère il va bien falloir que ceux qui gouvernent et dirigent, ceux qui ont été placés à la tête de ce Etat de droit qui ne l'est plus en tiennent compte. L'affrontent une bonne fois pour toutes afin d'y répondre, d'y apporter un remède avant que le désordre, la folie et la haine ne fasse de cette société un champ de bataille, un champ de ruines que personne ne pourra plus reconstruire. Nous savons qu'une fois la possibilité de dialogue rompue, tout est mort. Définitivement mort !
Est-ce là le projet social de ce début de XXI° siècle ?
Brigitte Dusch, historienne, psychanalyste. Parce que le psychanalyste se doit aussi et surtout d'être au coeur de la Cité
samedi 30 novembre 2013
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Nota bene
Ce blog relate des bribes, des vies en respectant l'anonymat, ce l'éthique et la déontologie de ma fonction
Les événements, initiales, lieux, histoires... sont modifiés.
Il s'agit d'illustrer des situations, un concept, une problématique, un questionnement donnant lieu à une réflexion.
Ainsi toute ressemblance, similitude serait donc purement fortuite.
Les événements, initiales, lieux, histoires... sont modifiés.
Il s'agit d'illustrer des situations, un concept, une problématique, un questionnement donnant lieu à une réflexion.
Ainsi toute ressemblance, similitude serait donc purement fortuite.