Psychanalyse Aujourd'hui

Le blog de Brigitte Dusch psychanalyste historienne

Accompagner le désir d'être Soi
Le sujet humain est singulier, son histoire est unique, l'analyse lui permet de partir à sa rencontre et de tisser les liens, de prendre rendez-vous avec soi.

"J'accepte la grande aventure d'être moi". Simone de Beauvoir

Mon livre : "j'aime ma vie"

lundi 3 septembre 2012

Dire non

Aimer ce n'est pas tout permettre !
Dire non. Pouvoir, savoir et oser dire non, stop.
Mettre des limites, un cadre, définir une zone qu'il ne faut pas dépasser, transgresser.
Il y a quelques jours j'écrivais ces quelques lignes sur un réseau social à propos de l'indignation suscitée par des lois qui risqueraient de venir trop permissives.
Permettre ! Laisser faire... Sans réprimer, sans rien dire, sans punir !
Punir ! Voilà un mot qui fait peur, qui fait fuir et qui suscite à lui tout seul bon nombre de réactions.
Mais avant de punir il convient peut-être d'expliquer et d'interdire.
D'expliquer la nécessité d'interdire. L'interdit garant des libertés et de la liberté.
D'expliquer ensuite pourquoi la punition, dernier jalon, dernière réponse à la transgression de l'interdit.

La société qui est nôtre repose sur l'Interdit, sur les interdits fondamentaux qu'il convient de ne pas transgresser afin de ne pas sortir de l'humanité.
L'humanité, celle là même où nous tentons tant bien que mal de subsister, au sein de laquelle nous nous efforçons d'évoluer. Car ce pas n'est pas définitif, loin de là, il se remet en jeu en permanence, chaque jour ! On advient à l'Humanité chaque matin...à chaque instant !
Et ce n'est pas rien.
Ainsi, aimer n'est pas tout permettre, dire oui tout le temps, satisfaire désir et envie, donner raison, faire plaisir pour ne pas décevoir.
L'éducation est avant tout et surtout affaire de dire non ! Dire non.
Et c'est là que ça coince, car dire non, c'est renoncer, c'est "ne pas être gentil" comme disent les enfants à qui les parents interdisent ou refusent. C'est se heurter à '"tu ne m'aimes pas" ou pire peut-être "je ne t'aime plus car tu dis non"...

Refuser n'est pas chose simple, c'est faire preuve de courage. "Non je ne veux pas, non tu ne peux pas, non c'est impossible".
C'est introduire la frustration.
Dire non est un acte d'amour puisqu'il conduit justement à poser ces limites essentielles au développement de tout enfant au risque de lui déplaire. Dire non c'est aussi le conduire, l'aider, l'accompagner sur le difficile chemin de l'autonomie, sur le devenir adulte.
Dire non suppose beaucoup d'amour, de renoncement, de compréhension et de tolérance.
C'est aussi transmettre ce message là, d'amour, de renoncement, de compréhension et de tolérance.
Apprendre à renoncer, à ne pas tout obtenir ni tout de suite ni parfois jamais.
Savoir que tout n'est pas possible.
Dire non et ne pas tout permettre, dire non et laisser aller, laisser faire pour laisser être.
Ce dire non ne doit pas être absurde, intransigeant et comporte dans tous les cas une explication.
Le "ce n'est pas possible" n'est pas une injonction totalitaire, loin s'en faut, car si tout est possible le monde sombre dans le chaos, ou dans la parole d'un seul, ce qui revient pratiquement au même.
Partout il y a des règles, même les jeux en possèdent !
Notre société est une société régie par la loi, la loi des hommes, celle là même qu'ils ont instituée pour vivre ensemble, pour tenter de vivre au mieux, ce qui est loin d'être gagné ! Pourtant tous les jours ces lois sont transgressées et bafouées parfois même par ceux qui les ont mis en place, et qui ne s'en dispensent, ne se croyant pas concernées...
Le non nécessaire pour apprendre à vivre ensemble, construire et habiter le lien social, se respecter et respecter les autres... Une utopie ?


jeudi 23 août 2012

L'anamour maternel

L'amour maternel... souvent évoqué et invoqué, glorifié, loué.Il va de soi. Cela va de soi.
Un amour souvent décrit et considéré comme inconditionnel, instinctuel, voire pulsionnel. Une norme sociale. L'amour par excellence !
Il semble ainsi naturel que toute mère aime son enfant, qu'elle doit l'aimer, que c'est dans le cours, la norme des choses, que cet amour s'inscrit dans l'ordre naturel de l'humanité. Humanité dont nous sommes.
Ne dit-on pas d'ailleurs d'une mère qui n'aime pas son enfant qu'elle est "dénaturée" la plaçant ainsi hors la nature, en marge de l'ordre qui prévaut même à la civilisation ?
Je ne parlerai pas ici des mères coupables de crimes, de meurtres de leur enfant, de leur nouveau né, de sévices envers leur progéniture, mais de celles coupables quand même d'un autre crime, et pas des moindres,  un crime du quotidien dont l'actualité ne parle pas, ou peu, celui  qui meurtrit à tout jamais le coeur et l'âme de celui qui en a été la victime : Le crime de de ne pas aimer son enfant.
Coupable de ? Est-ton coupable de ne pas aimer ?
Une mère doit elle, se doit elle d'aimer son enfant, et si elle ne le peut pas pourquoi ?
l'anamour, le manque d'amour, l'impossibilité d'amour....
L'amour ? Aimer.
Ne pas aimer, l'anamour, l'anamour maternel, cette privation là qui fait blessure, coupure dans le réel du sujet. Sujet qui doit vivre avec ce manque, avec ce moins...
Puis qui vient tenter de comprendre parfois sur le chemin de l'analyse l'origine de cette blessure qu'il traine comme une langueur, comme une infinie tristesse qu'aucune réussite, aucun amour ne pourra combler,en venir à bout.
A l'origine était la mère, au commencement le regard de la mère
Un regard bienveillant, maternel, maternant, aimant, un regard qui fait de l'enfant, son enfant, être unique au monde, sujet singulier advenant à l'humanité, venant au monde, naissant à la famille, fils ou fille de... Son père et de sa mère
Mais à l'origine était la mère, était cet amour là.
Sauf qu'à l'origine cet amour là, ne fut pas, ne fut jamais.
J'ai souvent entendu ce manque là, cette souffrance là, ce mal là, le mal de mère, le silence de la mer, ou les mots qui tuent, ceux là même qui refusent le regard, qui refuse de reconnaitre, de connaitre
Tu n'existes pas parce que je ne te regarde pas, ce qui t'arrive alors ne me regarde pas.
Débrouille toi.
Des histoires d'histoires, mal commencées et jamais finies, non pas un abandon, celui ci aurait peut-être disent certains infiniment plus simples, aurait "arrangé les choses", non, mais un anamour au quotidien, absence de regard, d'égards et de mots aimants, d'amour tout simplement !
Ce n'est pas grand chose, pourtant que le regard !
j'ai souvent entendu au travers des larmes, des sanglots et des silences ces histoires de cet anamour là.
Raisons y a t-il ? Celles ci sont-elles nécessaires, ou essentielles, existent-ils des conditions entre ces deux là : la mère et son enfant.
Il n'appartient à personne et surtout pas à moi, de juger, mais de tenter peut-être de comprendre, non le pourquoi, car cela qui sait ? Qui le sait vraiment au fond ? ni le comment, mais ce qu'il en advient
Il n'y a pas de remède, on ne force quiconque à l'amour, les filtres sont alors un mythe qui rassurent peut-être. L'amour est ou n'est pas, il advient ou pas...
Qui est vraiment coupable, La mère coupable de ne pas éprouver d'amour, d'amour pour cet être qu'elle a porté et mis au monde parfois dans la culpabilité et la souffrance ?
La mère incapable d'éprouver de l'amour car elle aussi en manque de cet amour là, un amour qui lui a fait défaut ? Nous n'épiloguerons pas nous ne savons pas? Nous n'en savons rien
L'anamour maternel presque toujours présenté comme une anomalie de la nature, une abomination, une monstruosité, qu'il conviendrait presque de punir, car cela fait peur !
Cet anamour là terrifie, renvoie à l'impensable et l'insoutenable, cette absence d'amour pour un être qui doit être forcément aimé par la femme qui la mise au monde....
Anamour versus de l'amour ? Les deux sont-ils complémentaires et inséparables ? L'anamour ne se parle pas, ne se dit pas, il n'est pas. Il n'a pas.
Etre et avoir ne feraient alors qu'un ? Ne pas être pour ne pas avoir, ne pas être pour ne pas avoir à aimer, ne pas aimer pour ne pas être ?
Etre au monde et n'avoir pas su naitre... Donner ou infliger une vie que personne n'a vraiment désirée ?
Anamour ?

mercredi 8 août 2012

Prendre Langue

Hier dans la soirée je regardais l'émission d'Arte consacrée à la littérature israélienne, une occasion pour moi de découvrir des auteurs inconnus, d'explorer d'autres mondes littéraires de nouveaux auteurs. Passionnée de littérature étrangère je ne rate jamais aucune émission de ce genre...
Pourtant ce n'est pas la littérature en elle même qui m'a interpellée, mais plutôt la langue. La question de la langue.
J'ai écouté attentivement Aharon Appelfeld parler de la langue et de son identité, comment cet homme qui avait survécu à l'Holocauste se vivait dans le pays qui était à présent le sien, où il vivait depuis plus de 60 ans : Israel.
Il évoquait son mutisme, cet arrêt de la langue, des mots qui ne voulaient, ne pouvaient plus sortir après le traumatisme de la mort de sa mère, de l'arrestation de son père, de sa fuite pour rejoindre les forêts de Roumanie et sa vie parmi les bandits... Il ne pouvait dire, mettre des mots, sans risquer sa vie, parler, dire était se condamner à mort, les mots qui tuent ! Seul le silence pouvait le garder en vie ! Envie de silence, sans mot dire, pour ne pas être maudit. Les mots de la mise à mort.

Il parlait de ce silence, de ce désir de vivre qui ne pouvait être et passer par et seulement par l'absence de langage ! A l'encontre de tout, de cette langue qui lie, qui fait lien, qui fait lien social.
Lien social ? Un lien social défait, qui ne tient plus qu'à un fil, celui de la langue et de la bouche qu'il ferme qu'il scelle du sceau de l'alliance...Celle de ?
Une langue perdue, enfouie, tapie au plus profond de son être, une langue qu'il n'arrivait plus à mettre au monde une fois le danger passé, là dans ce lieu et cet espace où les mots devaient être posés pour dire et expliquer; Plus de mot. Des mots qui ne viennent plus, qui ne s'ordonnent plus, qui restent coincés au fond de la gorge, qui ne peuvent franchir la bouche, les lèvres, pour aller au dehors. Au dehors des limites de soi.
Les mots de l'intérieur ne pouvant être mis au dehors.
Il explique ensuite pudiquement le conflit intérieur, celui de l'Heimatsprache, la langue de la mère, celle même de ses bourreaux, comment dire sa douleur avec les mots des assassins ?
Un conflit terrible et terrifiant que celui là. Une langue que beaucoup se sont alors interdit de parler, qu'ils ne pouvaient plus parler, comment dire sa souffrance avec les mots de ceux qui les ont conduits à la mort ? Comment ?

Une histoire de langue encore ! D'identité, Toujours :  D'être au monde, d'accoucher encore à ce monde dans une douleur inouïe, puis vivre, vivre avec tout ça.
La langue encore !
Aharon Appelfeld raconte les langues, toutes celles qui venant de partout résonnaient dans ce pays si vieux mais si neuf ! Les langues de tous ceux qui sont arrivés là avec pour seul bagage la langue de ceux qu'ils veulent oublier, qu'ils quittent pour tout recommencer.

C'est alors que le miracle encore une fois opère... Et la langue, celle d'un peuple oubliée, langue de quelques initiés, langue oubliée comprise uniquement par quelques uns renait alors de ses cendres pour unir, pour réunir un peuple dispersé et meurtri qui dans une force ultime est venue là chercher l'avenir et l'espoir ! Est venu par là rechercher la Langue. Est venu prendre Langue
La langue !
Trait d'union... Trait qui surgit pour unir, réunir ceux là mêmes qui éparpillés au delà des terres et des mers, sont revenus après des siècles d'errance.
La langue a bien été ce trait d'union entre les enfants d'une même mère ! Ces frères venus des quatre coins du monde pour retrouver enfin leur âme. Renouer avec le passé pour construire l'avenir !

Parler enfin la même langue, celle du Livre mais celle aussi de la Vie, du Livre de la Vie
Miracle ? Ou seulement volonté des hommes, celles de construire, de bâtir, de se relever pour exister encore ! Etre au monde toujours.
C'est aussi ainsi que le concept de langue maternelle prend ici tout son sens, sa valeur, sa vraie valeur,celle de la langue mise au monde après une longue gestation dans la matrice, Une histoire de femmes encore en quelques sorte, la langue de la Mère, celle de la Matrie !
Filiation divine mais aussi et terrestre à la fois, cette langue de la Mère, de la Terre Mère donnée et transmise pas la seule mère...
La langue.

dimanche 15 juillet 2012

Vel d'Hiv : La Rafle

Pour ne pas oublier je vous invite à regarder, diffuser ce film documentaire réalisé par Samuel Muller.
La rafle du Vel d'Hiv s'est déroulée du 16 au 18 juillet 1942 dirigé par Jean Leguay alors délégué de la Police de Vichy en zone occupée et René Bousquet le secrétaire général de la Police française. Ils se sont montrés particulièrement zélés.
J'ai souhaité partager ces liens ici. A la mémoire de ces victimes de la haine... Femmes enfants... Pour qu'ils ne soient jamais oubliés.

Durant l'été 2010, Samuel Muller a accompagné son père lors d'un voyage de mémoire sur les traces de la Shoah et de sa famille disparue.
Enfant, Michel Muller a été arrêté avec sa mère et sa soeur Annette lors de la Rafle du Vel d'Hiv en juillet 1942. Interné à Beaune-la-Rolande puis à Drancy, il réchappa à la déportation grâce à l'action de son père.

Du XXème arrondissement de Paris au sud de la Pologne, ce film retrace l’histoire de la famille Muller.

Réalisation et montage : Samuel Muller
Janvier 2011 - Durée : 71 min.


Un voyage pas comme les autres - un film de... par fondationshoah

A lire également :

Je vous invite également à la lecture de ce livre : Annette Muller, la petite fille du Vel d'Hiv (Editions Cercil, 2009)

Je cite la présentation qu'en a faite Samuel Muller.


"Annette, âgée de 9 ans, est arrêtée par la police française avec sa mère et ses frères lors de la rafle du Vel d’Hiv de juillet 1942.
8 000 personnes, dont 4 115 enfants, sont comme elle, conduites dans les camps de
Beaune-la-Rolande et de Pithiviers, surveillés par la gendarmerie française.
Arrachée à sa mère qui est déportée, elle se retrouve seule dans le camp de Beaune-la-
Rolande avec son petit frère, Michel, 5 ans.
Parmi ces 4 115 enfants, seuls quelques uns n’ont pas été déportés. Tous les autres ont été assassinés à Auschwitz.
Très rares sont donc les témoignages sur ces événements.
« Un beau livre d’abord où l’on aura plaisir à regarder les dizaines de photographies et les nombreuses
reproductions de documents d’archives d’une qualité parfaite et la plupart inédits. Un livre d’histoire et de micro-histoire avec un texte bien mis en page, enrichi de notes historiques de bas de page claires et précises et complété de quelques contributions d’historiens spécialistes.
Un livre émouvant qui rassemble deux témoignages dont on se souviendra longtemps. Le témoignage d’Annette Muller et celui de son père sont le coeur de l’ouvrage. Annette Muller a neuf ans quand elle est arrêtée avec sa mère et ses quatre frères le 16 juillet 1942 ; elle échappe à la déportation mais est arrachée des bras de sa mère qui monte dans un train pour Auschwitz.
Un dossier de documents d’archives permet de reconstituer les étapes de l’itinéraire du côté de l’administration. Manek raconte sa vie depuis sa jeunesse en Pologne jusqu’à sa longue cache dans la France occupée après qu’il ait perdu sa femme et caché ses enfants. » Joel Drogland.
Nous espérons que ce livre à la fois témoignage et travail historique, vous intéressera.
Il permet de reconstituer le processus qui a conduit à l’arrestation et à la déportation de plusieurs milliers d’enfants. Les études mettent en exergue les mécanismes qui ont conduit à séparer les mères de leurs enfants, à interner des milliers d’enfants seuls dans les camps de Beaune-la-Rolande et de Pithiviers, puis à les déporter alors que les nazis ne les demandent pas à ce moment-là"

samedi 7 juillet 2012

Comme tout le monde ?

Comme tout le monde !
Tout le monde... Aujourd'hui il semble que ce soit le leitmotiv partout, dans les journaux, les médias, les livres, les cabinets médicaux, les protocoles de développement personnel etc..
Etre comme tout le monde !  Avoir des défauts, des imperfections, être grossier, se laisser aller, écrire de manière phonétique... Tout le monde le fait, donc il ne faut pas s'inquiéter, sous entendons : c'est la norme !
La norme..
Un mot singulier et particulier aussi, qui décide de celle ci ? Existe t-elle au pluriel ou seulement au singulier ?
Convient-il de ne pas trop s'en écarter, de ne pas trop s'en approcher non plus,où se situe alors la norme de la norme pour être en plein dedans ? Into ?
Il ne faut donc s'effrayer de rien, pas plus des fautes d'ortographes que de ses kilos en trop, pour soit disant déculpabiliser les femmes, je ne sais plus quelle actrice posait nue et déclarait avoir de la cellulite, un corps disgracieux qu'elle n'aimait pas !
Nous voilà rassurés !
Elle se disait alors comne tout le monde, pas différente des autres, indifférenciée en quelque sorte, perdue dans la masse, l'indifférenciation.

Je me souviens d'un temps où les parents sachant que leurs rejetons n'étaient ni ne seraient jamais parfaits mettaient un point d'honneur à leur transmettre quelques valeurs fondamentales pour être polis, bien élevés, être à l'aise en société : Se tenir convenablement, manger selon des conventions "normées"... Les régles élémentaires de politesse, le savoir vivre qui aujourdh'ui n'existe plus que sous l'appelation métaphorique et fallacieuse de "compétence sociale", ou mieux encore "habiltés sociales"
Certains thérapeutes font même payer des honoraires très élevés pour apprendre à des personnes qui en sont dénuées les manières et les attitudes à adopter pour paraitre civilisés !
Curieuse société me direz vous ?
Alors ? La norme ?

Ne pas savoir se tenir à table, ne pas se lever pour laisser sa place à une personne qui en a besoin, passer devant la file d'attente, insulter la personne qui vous fait une remarque.... Tout le monde le fait, c'est comme ça maintenant ! Il faut s'y faire !
"Ce sont de "petites incivilités sociales pas bien méchantes... Ce sont des sauvageons, nous avons tous été jeunes... etc.."
Il faut être tolérant, sous entendu laissons faire, ne disons rien, puisque tout le monde le fait ! Mais ?
Une litanie que nous entendons tous et qui finit comme tout disque rayé à nous lasser, au moins à lasser certains qui eux, à très juste titre, considérent que ce ne sont pas des incivilités, mais des manques certains, de sérieux manques je dirai !
Tout le monde.. Ainsi on ne met plus la barre haute, on la descend, on tend non plus vers le meilleur, mais plutôt vers la médiocrité, celle ci semble plus accessible, donc plus rassurante...
Les ragots des stars du show biz et de la politique font le bonheur d'un certain public qui voit qu'ils sont comme eux, qu'ils se chamaillent aussi, se trompent, prennent des kilos, grillent des feux rouges,conduisent en état d'ivresse... Tirant vers le bas l'image plutôt que vers le haut !
Le processus identificatoire en prend un sacré coup du même coup...

Se laisser aller à ses pulsions, sans retenue, oublier, s'oublier, en actes, en paroles...
Agir, ne pas réflêchir, oublier que les actes et les mots peuvent avoir des conséquences, blesser l'autre
L'autre ?
Mais quel autre ? Où est-il ? Celui là est au mieux l'enfer au pire il n'existe pas.
Car chacun de ceux là se croient seuls, la rue, le monde leur appartient, ils l'occupent sans se soucier de l'autre possible occupant lui aussi, ils sont seuls lorsque dans le métro ils hurlent dans leur portable, tondent leur pelouse, taillent leur haie, roulent à toute vitesse, fument dans les lieux interdits.
Interdits.. Quid de ce mot ?
C'est aussi là que ça coince, interdits, ceux là mêmes qui jamais n'ont été posés, ni par des parents défaillants pas plus que par une société trop indulgente qui a défaut ou par peur de condamner excuse et pardonne avant même d'avoir fait le bilan, avant même d'avoir expliqué et fait prendre conscience.
Conscience : Encore un de ces mots qui coince..

Alors tout le monde ? Faire comme tout le monde signifie t-il : ne pas avoir de retenue, manquer d'éducation, ne pas réfléchir, faire ce qui nous passe par la tête, satisfaire immédiatiement toute pulsion au mépris de l'autre, vivre pour vivre l'instant présent, ne pas savoir différer ni besoin ni envie, en plus savoir se situer dans le désir, ne pas savoir remettre à demain, ne pas savoir attendre, ne pas prendre conscience de la valeur des choses, de la vie,de sa vie et de celle des autrre
Est-ce alors réélement exister ? Etre dans le lien social ?

La perfection existe peut-être ! Du moins existe l'idée qu'on s'en fait, l'atteindre peut représenter l'inaccessible quête, mais la Quête ! Elle est possible, partir à la rencontre de l'autre, mais de ce je qui est aussi un autre, à l'intérieur de soi, ar si on ne respecte pas les autres, comment peut-on avoir du respect pour cet autre qui est soi ?
Tendre vers... Essayer de.. Améliorer... Faire encore mieux...?
Ne pas être comme tout le monde alors, s'en distinguer, être différent, singulier et unique, cultiver cette singularité là qui fait que chaque sujet est un, et non pas une partie d'une masse où tout est indifférencié, où tout se ressemble, ou le sujet n'a pas de place...
Etre un sujet avec ses qualités, son identité, ce "petit quelque chose" qui fait qu'on le reconnait, cette particularité là... Qui fait que Je s'il est un autre, est aussi un Je différent d'un autre Je
Un sujet qui a enfin pu émerger du Chaos !

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Nota bene

Ce blog relate des bribes, des vies en respectant l'anonymat, ce l'éthique et la déontologie de ma fonction
Les événements, initiales, lieux, histoires... sont modifiés.

Il s'agit d'illustrer des situations, un concept, une problématique, un questionnement donnant lieu à une réflexion.
Ainsi toute ressemblance, similitude serait donc purement fortuite.

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