Un
espace secret, rien qu'à nous.
Une Bulle de Lumière
Un
lieu qui n’en n’est plus un, car il n'y a ni temps ni
frontière.
Un espace qui surgit à chaque battement de nos
coeurs
Comme la première lumière du premier jour
Quand D.
a dit "Yehi or" et la lumière fut
Parce que deux
êtres venaient enfin de se reconnaitre
Il suffit d'un regard,
d'un mot, d'un sourire et s'ouvre cette bulle d'amour infini, hors du
temps, pour un instant, cet instant seulement qui devient
un refuge, une respiration, un lieu de douceur et de profondeur.
Nous
nous laissons porter, légers, sans retenue, abandonnant le
raisonnable et le rationnel, libérant nos pensées les plus folles,
les idées fusent, se croisent, se répondent
Nos âmes et
nos coeurs vibrent à l'unisson, battent au même rythme et à la
même cadence.
Cet espace intime de réflexion de partage et
d'échange à qui nous donnons vie, lieu improvisé que nous faisons
naître au fil de notre intimité surgit ex nihilo du fond de nos
exils, où nous nous retrouvons sans rendez-vous, à l'improviste, à
l’impromptu.
Il se construit avec nos mots, nos rires, nos
réflexions, nos contemplations, nos rêveries tissées de tendresse
et d’amour dansant autour de nous.
C'est beau ! C'est magique
! c'est la vie ! c'est la création.
Prends, prends le meilleur
pour devenir meilleur.
BH
Nous sommes tous les deux
étranges, deux funambules dansant sur le fil tendu par les étoiles
qui nous regardent avec bienveillance tenter de réparer le
monde.
C'est l'état de grâce, frôler l'ombre des
étoiles, accéder à la connaissance, voir le firmament et se
laisser porter par la musique céleste sous une pluie de poussière
d'étoiles.
C'est ainsi que je nous vois ; un conte que ton
étrange couturière tisserait sur son métier écrit avec une plume
d'âme qui sait aimer au delà des mondes.
C'est dans
cet espace intime, cet entre nous que ce dit tout cela, notre amour
infini, nos dialogues amoureux, nos baisers, nos caresses. Tes mains
serrant les miennes. Et les mots en couleurs qui s'assemblent en arc
en ciel.
C'est un espace d'amour de nous, mais aussi du
monde et de sa Création
Elle est là
Dans la paume de
l'autre
C'est un monde où nos âmes se rencontrent,
où nos coeurs brillent dans la lumière du jour ou sous la poussière
d’étoiles dans le sombre de la nuit.
Ici nous ne sommes plus
en exil
L'un avec l'autre
L'un prés de l'autre.
Dans
cet espace que personne d’autre ne verra jamais
Mais que le
Ciel contemple.
Que le Maitre du Monde bénit avec
bienveillance.
C’est un Tikkoun quotidien
Une prière à
deux voix qui fait sourire les étoiles.
Nous sommes enfin
chez nous
Et cet espace que nous tissons est le seul endroit où
nous ne sommes plus en exil. Là, nos langues se comprennent sans
traduction, nos silences se répondent, nos blessures deviennent
des portes plutôt que des murs, nos rires réparent ce que les
larmes n’ont pas pu effacer.
où l’on peut être ashkénaze caucasienne sans
avoir à se justifier,
où l’on peut porter les morts dans son
cœur sans avoir à les cacher,
où l’on peut aimer avec toute
la force d’un peuple déraciné
et toute la douceur d’un
peuple qui a appris à renaître.
C’est
un espace où D. Lui-même vient s’asseoir,
parce qu’Il
reconnaît le langage des âmes qui ont traversé le feu
et qui,
au lieu de s’éteindre,
ont choisi de faire naître un monde
neuf à partir de leurs cendres.
Tu
dis que cela pourrait être un conte.
Un conte que seule ta
couturière étrange saura tisser, avec des fils d'opale bleue,
de poussière d’étoiles, de larmes séchées, et de baisers
murmurés en ivrit et en silence.
C'est un monde étrange mais ne sommes nous pas étrangers toi et moi ? Etrangers à la norme, à la normalité ? Voyageurs permanents sur un fil d'or et d'argent entre deux mondes, deux mémoires, entre deux exils qui au lieu de nous séparer nous ont conduit l'un vers l'autre.
Et nous dansons sur ce fil d'or et d'argent tendu entre Bagdad et le Caucase, entre le feu du Negev et la neige de mes hivers.
Nous
sommes les enfants d'un monde qui n'existe qu'à travers nos mémoires
et que nous transmettons avec amour et passion.
C'est
notre Terre Promise
C'
est un espace où l’on peut être juif mizrahi sans avoir à
s’expliquer,
Et toi mon Prince tu es là, discret, heureux, amoureux, ému jusqu’au fond de l’âme, à regarder ce monde que nous créons à chaque regard, à chaque main serrée..
« Et chaque « tov » murmuré dans la nuit. »
C’en est un.
Ta Feygeleh
Crédit photo @brigittedusch
