Psychanalye Aujourd'hui

Le blog de Brigitte Dusch psychanalyste historienne

Accompagner le désir d'être Soi
Le sujet humain est singulier, son histoire est unique, l'analyse lui permet de partir à sa rencontre et de tisser les liens, de prendre rendez-vous avec soi.

"J'accepte la grande aventure d'être moi". Simone de Beauvoir

Mon livre : "j'aime ma vie"

mardi 8 juillet 2008

Croire ?

Croire ou ne pas croire ?
Mais comment et pourquoi croyons nous ? Si nous croyons ?
Pourquoi ce besoin terrible, vital, essentiel de croire....De croire en dieu, en Dieu, en autre chose, en une autre entité, en l'autre, en l'Autre ?
Qui est dieu ? Dieu ?
Un sujet singulier, aussi singulier que le sujet qui lui prête vie ? Qui lui donne vie un instant, l'instant d'une vie ? De sa propre vie, pour l'aider à la vivre. L'accompagner tout au long, de ce chemin de pierres, de ce chemin de douleur, de souffrances...Dieu est-il alors nécessaire ?
Sans dieu est-ce possible ? Ou impossible ?

Croire, s'apprend ou non, s'inculque ou non ?
Héritage ? Transmission ?
Nait-on croyant ? Incroyant ? Crédule ? Incrédule ?
Ou faut il quelque chose, une sorte de révélation, de lumière, de rideau qui se déchire pour reprendre la métaphore d'Anne de Bourbon, pour voir enfin Dieu, ce dieu, qui se cachait, qui ne se montrait pas, ou qu'on ne voulait pas voir ?
Ou qu'on n'était pas digne de voir ?
Cet autre là, cet autre, pourtant là mais que jusque là on ignorait l'existence ? Cachez moi ce dieu que je ne saurai voir, que je ne pourrai voir ?

Faut-il des conditions particulières, pour l'apercevoir ? L'entrevoir seulement ?
Le fait-on apparaitre à la demande ? Suffit-il de rentrer en sa maison pour l'entretenir, ou nous entend-il de n'importe où ou de nulle part ?

"Dieu était où ce jour là ?" Me demande un jour le père d'une victime ?

Faut-il lui demander un rendez vous ? La liste d'attente est-elle longue ? A t-on vraiment une chance de le rencontrer ? Faut-il s'adresser directement à lui ? Répond-il lui même au téléphone ou charge t-il sa secrétaire d'éloigner les indésirables ?
D'abord qui est dieu ? Homme ? Femme ? les deux ?
Comme les anges ?

Croire, en Dieu, souvent, il suit le verbe. Au début était le Verbe !
Je crois sans croire, ou je ne crois pas tout en croyant, je voudrai bien y croire, mais je ne sais pas

Je crois mais je ne suis pas sûr, je ne crois pas, mais peut-être un peu quand même....
Au moment dernier, au moment ultime, quand on croit que c'est la fin, alors on croit, en la fin, en dieu.... Promet-il une fin plus douce ? Est-ce une certitude que cela, et celle ci adoucit-elle la fin ?
Mais la fin de quoi ?
De non recevoir ? De ne pas croire ? Croire en la fin ? La fin de croire ?

Croire est une éternelle question, en qui ? vient en suite, en quoi ? pourquoi pas ?
Une question mais un besoin, presque vital, essentiel...Mais où le place t-on ? A quel niveau de la hierarchie, de la pyramide se situe t-il ? Où le sujet qui croit ou ne croit pas le place t-il ?
Il faut manger, boire, se loger, vétir, vivre...Croire ?
Est-ce un besoin nécessaire à la survie, ou passe t-il ensuite, quand le reste est satisfait ?
L'homme a t-il besoin d'être repu pour croire ou est-ce l'inverse ?

A t-il besoin d'un dieu, d'un être suprême pour se rassurer, être rassuré, ne pas avoir ce sentiment désespéré et désespérant d'être seul au monde....
Mais nous sommes seuls au monde ! Seuls parmi le monde, dans le monde, dans notre monde, le monde que nous nous sommes crée, que nous avons investi... Que nous avons fait à notre image ? Ou l'a t-il fait à son image ? A moins que ce ne soit l'homme qui soit à son image, mais quelle image, l'image de dieu ? L'homme est-il à l'image de dieu ? Dieu à l'image de l'homme qui l'a imaginé, tiré par les forceps de son imagination d'homme, pour en faire un super homme, homme suprême parmi les hommes ?

Dieu est là, prés de nous, grondant, rassurant, aimant, punissant, récompensant, aimant, miséricordieux... Il suffit de demander, de prier, de louer, de remercier aussi....
Mais parfois il fait défaut, à en croire certains qui s'interrogent sur son absence, sur son oubli le jour où ils auraient eu bien besoin de lui...



Je n'oublierai jamais les paroles de ce vieil homme, ami de mon grand père, lorsque petite fille je lui demandai s'il croyait en dieu " dieu, j'ai cessé d'y croire lorsque je suis arrivé à Auchwitz" me répondit-il...
J'ignorai ce qu'était Auchwitz alors....

Mais dieu avait t-il quelque chose à faire là ? A t-il à faire dans les affaires des hommes, dans leur folie, dans ce monde à eux, dans ce monde qu'ils ont crée ! A leur image, non à l'image de dieu, alors, si dieu il y a, et un dieu à l'image de l'homme, si on considére que l'homme en est responsable, de sa cré a tion, de sa re cré a tion...

Est-il responsable de tout cela ? Si dieu il ya ?
Devons nous alors lui imputer, les guerres, la violence, la folie et la barbarie des hommes...
En est-il à l'origine ? Mais de quelle origine s'agit-il alors, la sienne ou celle des hommes ?

Je ne cesse de me poser la question, moi qui n'ai toujours pas résolu l'équation....
Dans le doute, dans le doute, je suis, je demeure et je reste...
Comme saint Thomas, je crois, qui ne croit que ce qu'il voit... Seulement moi, je ne vois que ce que je crois...
Cruel dilemme ? Illusion terrible ?
Donc si je ne crois pas, je ne peux pas voir, alors que si je crois, je peux voir...Tour de magie, mais où est le magicien ? Et qui est le magicien ? Réussit-il toujours les tours de passe passe, passe, passe et repasse, impair et passe, Un pair et passe, un Père et passe, mais passe quoi ?
Au nom du Père alors ? Un père tout puissant ? Un père qui passe sans voir, sans voir cette misérable créature, qui s'use et s'use à croire en lui.
Un père absent, le non du père, qui passe et ne s'arréte pas, mais s'arréter où et pour quoi ? pour dire quoi ?
Le nom du père, nom de Dieu ?
Un père, nous avons tous besoin d'un père...Un géniteur ? un créateur ? Père es-tu là ? Père me reconnaitras tu au jugement dernier ? Pourquoi dernier ? ultime jugement d'un créateur, d'un père qu'on ne connait finalement pas, un père qui donne sa semance, comme ça, sans s'inquiéterde ce qu'il adviendra...Un père qui passe,
"Père pourquoi m'as tu abandonné"
Cela revient à se demander pourquoi ? Où était le Père ce jour là ? Et les autres jours.....Que dieu soit disant fait....A son image encore ?

Un père qui manque, qui nous manque, qu'on appelle et qui ne répond pas... Défaillance du père, mauvais père, un père qu'on ne reconnaitrait pas ?
Un père inconnu ?
Sommes nous alors les enfants nés de père inconnu ?
Un père qui sème, et qui ne connait ni reconnait pas ses enfants ?
Alors sommes nous les enfants de dieu ?
Dieu est-il le père de ces enfants qui se prétendent de lui ? De sa lignée ? Qui revendiquent sa paternité ?

Il faut le croire, et le voir, le voir et le croire, ce père.... Erigé en dieu vivant, en dieu qui ne peut pas mourir, parce q'uil doit vivre encore des siècles et des siècles après nous qui sommes de pauvres mortels, mais qui ne sommes pas vraiment sûrs de vouloir cette fichue immortablité, car au final c'est reposant de mourir...Un peu...
Croire qu'apèrs la mort on retrouvera le père, on renouera ou on nouera des liens qu'on n'a pu nouer sur terre, car le père n'y était pas ?
Illussion ? Mythe ?
Mais pourquoi le Père ? Qu'avons nous fait de la Mère ? De la Déesse Mère ?
Croire ?

Qui es tu ?

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Ainsi toute ressemblance, similitude serait donc purement fortuite.

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