Psychanalye Aujourd'hui

Le blog de Brigitte Dusch psychanalyste historienne

Accompagner le désir d'être Soi
Le sujet humain est singulier, son histoire est unique, l'analyse lui permet de partir à sa rencontre et de tisser les liens, de prendre rendez-vous avec soi.

"J'accepte la grande aventure d'être moi". Simone de Beauvoir

Mon livre : "j'aime ma vie"

mercredi 16 décembre 2009

Identités ?

Vaste sujet que l'identité...

Quand on y ajoute : Nationale...?

Cela devient un sujet actuel et brulant... Actualité brulante, comme souvent, parce que ça touche là où ça peut non seulement faire mal, mais surtout là où ça fait peur dans une société, un monde qui n'en finit pas de panser ces plaies sans même les penser,vraiment, qui n'en finit pas avec ses fantômes, ses spectres enfouis dans les mémoires, même s'il veut faire de celles ci un Devoir !

Actualité ?

Un Ami très cher me demandait si je pouvais lui dire ce qu'identité nationale signifiait pour moi...
Impossible de lui répondre, je n'en sais rien à vrai dire !

L'identité, la quête du sujet... Savoir qui il est, qui suis-je ? Mais la définir...C'est déjà une question fort complexe, même et surtout pour la psychanayste que je suis. L'identité étant au coeur du Sujet !
Mais y ajouter cet adjectif alors là, je suis un peu perdue, même si la psychanalyste ni le sujet, ne sont pas dupes..

Qu'est l'identité d'abord ?
Et la nation...?

C'est bien difficile pour un sujet bercé par plusieurs cultures et plusieurs langues de se définir dans une seule. Bien complexe mais surtout bien réducteur
C'est bien compliqué pour un sujet vivant dans une campagne où l'étranger est celui qui n'est pas "natif"..C'est bien difficile dans ces conditions là, de définir "l'identité nationale"

Je ne comprends pas bien la question, encore moins le débat, à vrai dire peut-être parce que jamais celle ci ne m'a effleurée.
En exil perpétuel de quelque chose, nous le sommes tous, parfois malheureusement de nous même...
A la recherche d'une place, au sein de sa famille, de ses pairs, de la société...Nous le sommes tous aussi, certains y parviennent mlieux que d'autes, qui n'y arrivent pas !
La souffrance n'a pas de frontières, de langues, de couleurs, de religions....
La douleur non plus...
Avoir mal se dit dans toutes les langues, et sans parole...Nul besoin de mots, pour faire savoir ça à l'autre s'il est prêt à l'entendre
Alors l'identité nationale c'est quoi ? Se sentir d'ici, et pas d'ailleurs ? De quelque part et pas de nulle part ?
Mais c'est quoi au juste ce "quelque part" dont on doit se sentir ? Ce quelque part d'où on se doit d'être et aussi d'avoir ?

La bétise et la peur.. Couple infernal que celui là, l'un alimentant l'autre, l'un est l'autre, et que ferait l'un sans l'autre ? Ces "je t'aime moi non plus" ?
Une sorte de vieux couple, où s'est sournoisement, mais durablement infiltrée une vieille maitresse, la méchanceté qui invite parfois sa cousine pas si lointaine la haine.
C'est de cette relation là dont il est question. Le couple qui invite un ou plusieurs tiers.. Et il se passe des choses dans ce trio là, dans ce triangle là, une relation plus ou moins perverse, plus que moins quand même, cela dépend de qui prend le dessus. Mais une relation toxique...

C'est aisé d'instrumentaliser, d'user et brandir des vieux démons qui font toujours recette pour raviver la crainte, et le rejet de l'autre, différent. Mais différent de quoi, par quoi ?
Au nom de quoi ? Au nom de qui ?
Qui décide ça ? De ça ? Et pourquoi ?

Cette bétise là, je l'ai rencontrée enfant.. Où j'ai essuyé injures et insultes, humiliations aussi, parce que "je n'étais pas d'ici". Moi, je ne le savais pas. J'ai alors appris ce qu'était la bétise. Ma grand tante disait que c'était la pire des infirmités. Que nulle science ne parviendrait à en venir à bout !

Délit de faciés, de nom, de couleur, de peau, de cheveux, d'accent..
Identité nationale ? Alors ?
Pour ma part, je me sens d'ici, de partout, de nulle part... En exil...Ce "nulle part", il faut le lire dans les yeux de ceux qui arrivent.. Pour trouver un peu de paix dans un ailleurs qu'ils croient meilleur ! Mais qui au fond de leur âme gardent ce quelque chose de chez eux. Cette peine indicible... Nostalgie ?
L'Heimatsprache ?

C'est peut-être diviser au lieu d'unifier.. Autour d'une question qui n'appelle sûrement pas de réponses, ou d'étranges réponses...
Qui sait ?

Cet article a été publié par BD sur la page Facebook analyse et thérapies aujourd'hui et a donné lieu à un interressant débat.

1 commentaire:

Anonyme a dit…

Ce texte est vraiment superbe comme tous ceux que vous écrivez. Vous avez parfaitement raison, la bêtise et la peur font bon ménage et c'est de cela dont il est question dans ce soi-disant appel à la discussion. En exil nous le sommes régulièrement dans nos vies, cultivons alors notre métissage.
Bien à vous
Caro

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